Nb 6,22-27 – Ps 66 – Ga 4,4-7 – Lc 2,16-21
Solennité de sainte Marie Mère de Dieu
Journée mondiale de la paix
Aujourd’hui, en ce premier jour de l’an, plutôt que d’échanger des vœux un peu formels et superficiels, nous pourrions reprendre les paroles du livre des Nombres, en posant un regard d’espérance sur les personnes auxquelles nous les présentons : que le Seigneur vous bénisse et vous garde, qu’il fasse briller sur vous son visage, qu’il vous prenne en grâce et vous apporte la paix ! Cela pourrait faire partie des paroles d’espérance que nous sommes invités à nous offrir les uns aux autres en cette nouvelle année. Ceux qui nous entendront seront peut-être étonnés de ce langage quelque peu nouveau, mais ils pourront méditer dans leur cœur et se laisser ainsi rejoindre par le Christ. Cette rencontre vivante et personnelle avec le Seigneur Jésus est d’ailleurs l’objectif principal de l’Année sainte qui vient de s’ouvrir.
Comme il l’a dit à Abraham, le Seigneur nous appelle : marche en ma présence. Comme il l’a dit à ceux qui allaient devenir ses disciples, Jésus nous invite : viens, suis-moi. Dieu ne craint pas de prendre des initiatives pour venir à la rencontre de notre humanité. À la plénitude des temps, il envoie son Fils. Pour accomplir son œuvre d’amour, il sollicite la disponibilité de la jeune fille de Nazareth. Par le « oui » qu’elle prononce, elle nous permet d’accueillir l’auteur de la vie, elle donne au monde la lumière éternelle.
Au moment de nous mettre en marche pour devenir des pèlerins d’espérance, il nous est bon de regarder Marie, Mère de Dieu, Mère de Celui qui vient nous révéler le visage du Père et qui fait de nous des fils, des héritiers. Tout au long de cette année, comme à Pindreau, Marie nous montrera le chemin ; elle nous dira, comme à Cana, tout ce que mon Fils vous dira, faites-le. Son « oui » deviendra jour après jour notre « oui » et, avec elle, nous le répèterons dans les heures joyeuses aussi bien que dans les douloureuses, sans perdre ni l’espérance ni la confiance dans le Seigneur.
Ici, en ce sanctuaire qu’elle a voulu et demandé à son Fils, Marie nous accueille et nous console. Par le signe de l’huile qu’elle nous offre, elle nous donne le signe de la tendresse et de la douceur de Dieu qui vient à la rencontre de notre humanité blessée, fatiguée, découragée, sans but et parfois sans espérance. Ici, Marie, digne de toute louange, nous apprend à faire mémoire des merveilles que le Seigneur ne cesse d’accomplir en nous. Ici, Marie nous prend par la main et par le cœur et, comme une Mère patiente elle nous éduque, nous conduit et nous corrige avec amour. Nous lisons dans les manuscrits que la magnifique chapelle de Notre-Dame de Bon Rencontre, est un rocher qui s’est élevé, malgré tous, au milieu des orages. Et le Pape demande qu’en cette Année Jubilaire, les sanctuaires soient des lieux saints pour l’accueil, et des espaces privilégiés pour susciter l’espérance.
Accueillons Marie chez nous, dans notre vie personnelle et au sein de nos familles. Nous découvrirons auprès d’elle la joie d’une écoute obéissante à la Parole de Dieu ; nous apprendrons d’elle le bonheur de collaborer à l’accomplissement du dessein d’amour et de salut dans le temps que nous vivons ; nous chanterons avec elle les louanges du Seigneur en rendant grâce pour sa fidélité.
Dans la discrétion de Nazareth ou de l’étable de Bethléem, Marie est devenue la Mère de Dieu, et cette affirmation de notre foi atteste en même temps que son Fils est vrai Dieu et vrai homme. Dans l’obscurité de la Croix et le feu de la Pentecôte, elle est devenue la Mère de l’Église, notre Mère. Tout au long de son chemin de vie Marie a appris à être mère. De la même manière, elle nous accompagne tout au long de notre vie, de notre pèlerinage dans la foi, et nous apprend à être des fils et des filles, les enfants bien-aimés du Père. Elle nous donne le Fils unique et, par lui, nous sommes adoptés comme des fils, si bien que nous pouvons nous adresser à Dieu en lui disant Abba, c’est-à-dire : Père !
Nous commençons cette nouvelle année en regardant Marie, Mère de l’espérance. Comme l’étoile de la mer, elle guide nos pas sur les flots de la vie, elle nous invite à avoir confiance en son Fils. Cette année sera sanctifiée par la redécouverte de notre dignité et de notre vocation d’enfants bien-aimés du Père, d’héritiers avec le Fils, de témoins et de ferments d’unité dans l’Esprit. Nous tous, nous sommes coresponsables pour que de multiples signes d’espérance témoignent de la présence de Dieu dans le monde, en commençant dans nos propres vies. Alors, n’oublions pas, comme le disait saint Bernard, qu’en suivant Marie, on ne s'égare pas, qu’en priant Marie, on ne craint pas le désespoir, qu’en pensant à Marie, on ne se trompe pas ; car si elle nous tient par la main, nous ne tomberons pas, si elle nous protège, nous n'aurons rien à craindre, si elle nous conduit nous ne connaîtrons pas la fatigue, et si elle nous est favorable, nous sommes sûr d’arriver.