Lundi de Pentecôte, fête de Marie, Mère de l'Eglise

lundi 24 mai 2021

Par Monseigneur Xavier Malle, évêque de Gap et Embrun

Grand jour au Laus ce lundi de Pentecôte : fête de Marie Mère de l’Église, Fête des Jubilaires et pose de la première pierre des Travaux ‘Le Laus 2025’ ! Il y aurait tant à dire pour chaque thème ! Alors centrons-la sur l’année mariale que nous vivions sur le diocèse de Gap et à laquelle beaucoup de pèlerins participent grâce au petit livret de prière et aux retransmissions vidéo.

Notre thème d’année est la parole de l’ange à saint Joseph : « Ne crains pas de prendre Marie chez toi ». Oui, toute cette année, nous prenons Marie chez nous. Elle nous accompagne pendant ces mois difficiles de la pandémie.

En écoutant attentivement la parole de Dieu, vous avez repéré que nous ne sommes pas les premiers !

A la croix, Jean a reçu Marie pour Mère. Prenons l’évangile : « Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait ». Intéressant de noter la précision : au calvaire, il n’y a pas d’un côté Jean et de l’autre Marie, « mais près d’elle le disciple qu’il aimait », donc du même côté. La place du disciple est à côté de Marie. Pas en face. A côté. Côte à côte. Nous marchons côte à côte, ou Marie marche à nos côtés. Jésus explique ce lien si fort : « Il dit à sa mère : ‘Femme, voici ton fils’. Puis il dit au disciple : ‘Voici ta mère’. » Le fils marche à côté de sa mère, la mère marche à côté de son fils. Pas l’un derrière l’autre, comme nous faisons souvent dans nos chemins de montagnes, et même si nous aimons chanter ce beau chant, la première en chemin, très juste car elle nous a ouvert le Ciel, mais sur notre chemin terrestre, elle est à côté. Et puis l’évangéliste note : « à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. » dans sa maison !

Si comme l’atteste toute la tradition de l’Église Jean nous représentait au calvaire, il représentait aussi tous ses frères apôtres qui étaient pétris de peur.

Et alors on comprend ce qu’ils font tous après la mort de Jésus et après son Ascension, notre première lecture ; « Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères. » C’est ce que vit notre Église depuis la première communauté chrétienne, prendre Marie chez soi. Marcher avec Marie à ses côtés.

Alors nous avons aimé quand le pape François nous a proposé cette nouvelle fête de Marie Mère de l’Église, le lundi de Pentecôte. Si Marie était bien présente à la Pentecôte et y a reçu une nouvelle effusion de l’Esprit, elle avait déjà reçu une effusion à l’Annonciation : « l’ange viendra sur toi », lui avait annoncé l’ange Gabriel. Puis aux pieds de la Croix, ce fut une nouvelle effusion. Jean le sous-entend par le verbe qu’il choisit au moment de la mort de Jésus : « inclinant la tête, il remit l’esprit. » Ce que l’on peut comprendre comme ‘il eut son dernier souffle’ ou ‘il donna l’Esprit Saint’. Comment humainement Marie aurait-elle pu tenir sans cette effusion spéciale de l’Esprit ? Je récapitule : Marie est marche à nos côtés. Marie est dans nos maisons. Marie intercède pour qu’à notre tour nous recevions une nouvelle effusion de l’Esprit. Comment humainement pourrions-nous tenir dans les tempêtes de nos vies sans l’action de l’Esprit Saint ?

Frères et sœurs jubilaires. C’est l’effusion de l’Esprit qui explique votre présence ici, votre fidélité à vos engagements, alors que tant autour de vous n’ont pas tenu. En disant cela, nous ne jugeons pas ceux qui n’ont pas tenu dans le sacerdoce, dans la vie religieuse ou dans le mariage, mais nous disons qu’il y a une condition sine qua non : accueillir l’Esprit, et un plus : prendre Marie chez nous. Peut-être que vous ne vous en êtes pas rendu compte. Mais Marie marche à vos côtés. Il est bon ici à ND du Laus, d’en prendre conscience, et c’est finalement toute la mission qu’a reçu la vénérable Benoite, de rendre palpable la présence, l’attention de Marie aux pèlerins qui depuis le 17ème siècle montent au Laus, et qui maintenant nous rejoignent par la vidéo. Alors je vous invite à une action de grâce. A dire merci à Marie pour sa présence à vos côtés.

Poser une première pierre, ce que je vais avoir l’immense grâce de faire après notre Eucharistie, c’est une action de grâce à Dieu et pour les donateurs. C’est dire que oui aujourd’hui encore les chrétiens, les hauts-alpins, les pèlerins, viennent au Laus pour prendre Marie chez eux. Pour faciliter cet accueil de la Mère de l’Église, par la grande générosité des pèlerins, le sanctuaire depuis des siècles ne cesse de se peaufiner ! Je dois ajouter que ces travaux et donc vos dons sont extrêmement important pour la pérennité économique de notre sanctuaire. Pendant le 1er confinement nous avons redéfini l’ordre des différentes tranches des travaux avec l’objectif que chaque euro que vous nous donnez permette à la fois de mieux accueillir les pèlerins et de sauvegarder l’avenir économique du sanctuaire. Ce qui commence aujourd’hui symboliquement par la première pierre, c’est la création du centre d’accueil des pèlerins, qui mutualisera l’accueil hôtelier, la librairie et le bar, et la mise aux normes de tout le site pour l’accessibilité.

Mais une partie de cette première tranche est conditionnée à la poursuite de votre générosité : la réfection de la grande salle pour pouvoir accueillir deux groupes en même temps. Merci de nous aider à enchaîner le Centre d’accueil des pèlerins et la grande salle, car cela permettra des économies, plutôt que de faire partir les entreprises et revenir quelques mois après. Les tranches suivantes sont au stade des études urbanistiques et administratives. Il s’agit de la chaufferie bois pour l’ensemble du sanctuaire, et de l’extension de la Basilique par son transept droit, pour vous accueillir à l’abri les nombreux dimanches où vous débordez sur le parvis. Cela permettra de plus la réalisation d’un cloître de verdure, nouveau lieu de prière qui entourera ainsi notre basilique entre 2 espaces de verdure !

« Elle est fondée sur les montagnes saintes. Le Seigneur aime les portes de Sion. » Le psaume 86 chante Sion, la Jérusalem céleste. Puisse notre sanctuaire, sur cette montagne sainte du Laus, gagner en harmonie, en paix par ces travaux et nous permettre toujours mieux de déceler la présence de Marie, à nos côtés. Puisse qu’à partir de ce jour, de cette heure-là, vous la preniez chez vous, comme le disciple bien aimé.   Amen.