Homélie du troisième dimanche de l'Avent

dimanche 17 décembre 2023

Par le Père Michel Desplanches

L’Eglise a choisi le rose en ce dimanche, pour dire la joie qui l’habite. Il ne s’agit pas de voir la vie en rose, mais le troisième dimanche de l’Avent, comme le quatrième dimanche de carême, nous rappellent qu’il n’y a pas de temps de conversion sans une joie profonde. Ce qui nous réjouit, c’est la beauté du don de Dieu. Tous nos efforts n’ont pour but que d’accueillir du fond de notre être la splendeur du ciel.

N’est-ce pas là la première expérience spirituelle de Benoîte au vallon des Fours? Le sourire de Marie, reflet de la joie de Dieu, vient à la rencontre de cette jeune bergère pauvre de tout.

  Aujourd’hui, les menaces qui pèsent sur notre monde sont aussi une forme de pauvreté que nous partageons tous. Le tourbillon de l’impuissance et du désespoir menace beaucoup de nos contemporains. Mais alors, d’où peut nous venir la vraie joie dans ce contexte?

Notre joie nous vient d’ailleurs. C’est une joie que l’on cueille comme un fruit de l’Esprit-Saint. Notre joie, c’est la joie d’aimer Dieu et de se savoir aimés de Lui. C’est une joie qui traverse toutes les épreuves et même la mort. Un vieil adage chrétien dit que : « Par la croix, la joie est entrée dans le monde ». Ainsi lorsque nous contemplons  Jésus en croix, c’est paradoxalement la joie du salut que nous contemplons. La joie de savoir que, par l’offrande du Christ, l’amour a été plus puissant que la mort elle-même. La joie chrétienne ne vient pas d’un optimisme béat, d’une inconscience naïve ou d’une heureuse nature. Notre joie, c’est de connaître Dieu, de l’aimer et de nous abandonner à Lui. Notre joie, c’est de découvrir ce Dieu agissant en celui ou celle que nous rencontrons. Notre joie, c’est de voir le Seigneur agissant  aujourd’hui dans ce monde quoiqu’il arrive. Le repli sur soi,  aigri et rancunier, nous rend aveugles. Il ne peut pas engendrer la joie. En revanche, la joie sera toujours au cœur de nos rencontres. Il s’agit de rencontrer Dieu dans l’autre. C’est cela le regard véritablement chrétien. Lorsque la Vierge Marie apparaît au vallon des Fours, un sourire illumine son visage. Elle est joyeuse de rencontrer Dieu, vivant et agissant, au cœur de la jeune bergère du Laus.

Réjouissez-vous, frères et sœurs, soyez toujours dans la joie du Seigneur. C’est là le chemin qui mène au ciel. Souvenez-vous que c’est dans un grand sourire que Benoîte, selon les manuscrits du Laus «décéda joyeusement ».

Pour un ami de Dieu, rien ne peut arrêter la joie. Car celui qui, bientôt va naître à Bethléem va sauver le monde. Pouvions nous espérer une joie plus grande ?