Homélie du troisième dimanche de carême

dimanche 12 mars 2023

Par Le Père Michel Desplanches - Recteur -

Le Christ est le rocher inébranlable de notre vie. Sa présence à nos côtés à chaque instant est une certitude qui fonde notre existence au plus intime de l’âme. Nous pouvons nous appuyer sur lui. Pourtant, la solidité de la pierre ne l’empêche pas d’abreuver ceux  qui ont soif. Alors, la pierre devient source. Le rocher se fait fontaine. Oui, le Christ est bien la pierre rejetée par les bâtisseurs qui devient la pierre d’angle de notre foi. Crucifié, transpercé par la lance, il laissera s’écouler de son côté ouvert la source de la vie et de l’amour afin que, tous, nous puissions nous y abreuver.

« Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif », nous dit Jésus. Il est le seul à pouvoir étancher ma soif. Lui seul peut combler mon besoin infini d’être aimé. Il est la source qui jamais ne tarit. Et c’est à cette source que nous venons boire à longs traits dans nos déserts spirituels.

Ainsi la Vierge Marie a voulu le Laus pour que tous puissent boire à la source fraîche de l’amour du Christ, pour que tous, lavés de nos péchés, nous puissions vivre une vie nouvelle en Lui.

Il faut remarquer que, dans l’Ecriture, c’est souvent au bord d’un puits que se préparent les mariages. C’est là que Rebecca est appelée à épouser Isaac. C’est  au puits de Jacob que ce dernier rencontre Rachel son épouse. C’est encore au bord d’un puits que Moïse rencontre sa femme Çippora.

À travers la Samaritaine, au bord du puits, nous pouvons donc voir une symbolique nuptiale : le Seigneur accueille les blessés que nous sommes, égarés dans leur vie personnelle ou leur vie religieuse. Les noces du Sauveur et de l’humanité se préparent ici, au bord du puits.

Bientôt, au sommet de la croix, les noces seront célébrées. Jésus-Christ criera de nouveau : « J’ai soif ! » comme autrefois au puits de Jacob. J’ai soif de toi, j’ai soif de ton amour, j’ai soif de l’offrande de toi-même et, en s’offrant lui-même, il abreuvera de son côté ouvert l’humanité  assoiffée de vie et d’amour.

 Il donne tout et il attend tout.

Nous nous préparons à vivre bientôt  la sainte nuit de Pâques. Partout, dans quelques semaines, on bénira l’eau baptismale. Partout jaillira la source vive du salut offert à tous les assoiffé de la terre. Partout la grâce pourra se répandre et la fécondité de Dieu pourra faire surgir la vie plus forte que la mort. Alors, l’alliance initiée au bord du puits de Jacob sera accomplie. L’Agneau immolé sera vainqueur et l’Eglise, rajeunie dans la grâce, chantera la victoire de son Bien-Aimé, de son unique Epoux.

 

Père Michel Desplanches

Recteur