Homélie du septième dimanche du Temps Ordinaire

dimanche 19 février 2023

Par Le Père Michel Desplanches - Recteur -

En ce dernier dimanche avant l’entrée en carême, Jésus poursuit son discours sur la montagne et nous invite à gagner les cimes de la sainteté. Oui, Jésus veut pour nous la sainteté. Il veut nous emporter dans sa vie entièrement unie à Dieu.

Saint-Paul, dans la deuxième lecture, nous rappelle ce que notre baptême a fait de nous : « Nous sommes un sanctuaire de Dieu », nous dit-il. En effet l’Esprit Saint qui est Dieu habite en nous depuis le jour béni de notre baptême.

Est-il besoin de le rappeler ici ? Un sanctuaire est un lieu saint, un lieu habité par un saint ou une sainte. Notre église est ici un sanctuaire parce que la Vierge Marie l’a visitée et que nous venons ici  la prier. Quand saint Paul nous rappelle que nos corps sont un sanctuaire, c’est bien pour nous nous faire prendre conscience que l’Esprit Saint y demeure. L’Esprit Saint est Dieu et il vit en nous.

Dieu n’est pas là-haut, ailleurs, quelque part loin de notre quotidien. Il est en nous et ce «sanctuaire de Dieu est saint » nous dit-il . La sainteté n’est donc pas d’abord le fruit de nos efforts, mais le fruit de la grâce présente en nous. C’est parce que l’Esprit Saint demeure en nous que nous pouvons prendre contact avec Dieu de manière certaine dans la prière et nous unir à lui.

Pourtant nous vivons souvent comme si Dieu était d’ailleurs , comme s’il fallait le chercher en dehors de nous-mêmes.

Nous ne sommes pas de misérables vermisseaux essayant de nous hisser vers le ciel ! Dieu a fait de nous le sanctuaire de son Esprit. Il a pris l’initiative de venir à nous. Où que nous soyons, quoi que nous fassions, Dieu est donc vivant en nous. Et si vraiment nous sommes le tabernacle de la présence du Seigneur, nous ne pouvons pas vivre comme les autres. Nos paroles, nos projets, nos engagements ne peuvent plus se concevoir comme avant.

 Le drame du péché, c’est que nous compromettons le sanctuaire de Dieu par nos paroles ou nos actes . C’est pourquoi tout au long de son existence, Benoîte a insisté sur le sacrement du pardon. En effet, la cohérence entre ma vie et ce que Dieu a fait de moi doit être totale. Il s’agit simplement de prendre au sérieux la grâce qui est la mienne, la grâce sanctifiante, la grâce qui fait les saints. Consacré  par la grâce du  baptême et de la confirmation, sanctifié par l’Eucharistie,  mon corps mérite de rayonner de la gloire qui l’habite.

Nous allons entrer en carême pour revenir à cette réalité fondamentale de notre consécration par le baptême. Il ne s’agit pas d’être « un sage à la manière d’ici-bas », rajoute saint Paul, mais de devenir « fou pour devenir sage. » On s’en souvient, Jean Ferrat chantait : "Aimer à perdre la raison". Son propos ne concernait ni Dieu ni la foi, mais la folie de l’amour . Et cette folie est bien la marque de l’infini pour lequel nous sommes faits. Préparons-nous avec toute l’Eglise au combat spirituel du carême, à la lutte contre le Mal, contre la médiocrité qui nous menace en permanence pour que, dans la sainte nuit de Pâques, nous puissions nous livrer sans réserve à la puissance victorieuse de la vie dans la folie de l’amour qui est la vraie sagesse.

 

Père Michel Desplanches

Recteur