Homélie du quatrième dimanche de Pâques

dimanche 30 avril 2023

Par le Père Michel Desplanches - Recteur

Nous avons la chance, ici à Notre-Dame du Laus, d’être au cœur d’un pays d’élevage. Les bergers font partie de notre paysage quotidien. Pas les bergers couverts de soie et de rubans que l’on trouve sur les tableaux, tout propres et sans soucis. Mais les bergers dans leur mission concrète est difficile. Dans la Palestine d’il y a 2000 ans, il fallait de lourdes compétences pour veiller et surveiller, pour guider le troupeau d’un point d’eau à un autre, en cherchant l’herbe si rare dans ces pays désertiques. Rechercher les brebis égarées, soigner les blessées, aider à la naissance des agneaux , défendre le troupeau face aux bêtes sauvages ou aux voleurs…. oui, vraiment, le berger donne toute sa vie pour ses brebis. C’est là ce que Jésus fait pour nous. Nous sommes son bien ("soun avé", son avoir) . Il est prêt à tout pour nous. Il veille à ce que ses brebis ne manquent de rien. Il appelle chacune par son nom. Il marche avec elles et elles connaissent sa voix.

Notre relation au Christ n’est pas évanescente et intemporelle. Elle est marquée par une relation personnelle, une absolue confiance de chaque instant. En effet, comme nous, la brebis est sans défense, perdue si elle n’est pas guidée.

Dans notre société agressive, la bonté du pasteur est donc un bouclier, une force d’amour vivifiante qui nous porte à chaque instant.

En ce jour où nous prions pour les vocations de prêtres, il me semble qu’avant toute chose c’est la bonté qui doit être leur premier témoignage évangélique. En parlant de bonté, ne s’agit pas de cultiver les bons sentiments ou le politiquement correct. Il s’agit de placer au cœur du monde l’infinie bonté du Christ qui sauve son peuple. Le pasteur avant toute chose doit être bon comme le Seigneur est bon. Et cette bonté doit se révéler très concrètement. Comme le berger prend soin de ses brebis, le prêtre doit donner sa vie pour ceux et celles qui lui sont confiés.

La période que nous traversons est difficile pour vos prêtres. Souvent considérés comme de potentiels prédateurs sexuels, comme des refoulés inadaptés socialement, ils ont besoin que vous les regardiez avant tout comme des hommes qui ont tout donné pour vous, par amour pour vous. S’il est incompris, célibat n’est pas une mascarade. Il est un acte d’amour pour vous, chaque jour renouvelé.

Un prêtre n’est pas non plus fonctionnaire religieux. Il est et doit être toujours davantage cette source de bonté que Dieu vous offre pour grandir dans la foi et dans l’amour. Dans notre Occident hypnotisé par son propre pouvoir, les cœurs se ferment pour ne plus entendre le Seigneur qui parle. Aujourd’hui comme hier Dieu appelle et l’Évangile nous dit que « les brebis écoutent  sa voix. » si nous voulons que ce monde soit sanctifié, il nous faut donc des prêtres. Et pour qu’il y ait  des prêtres, il faut apprendre à écouter l’appel que Dieu ne cesse de lancer. Écoutez sa voix. Elle résonne au plus profond de vous-même. Et suivez-le. Il vous guidera vers de verts pâturages et des eaux tranquille… Être avec lui, c’est cela le bonheur du chrétien et pour que chacun puisse être avec lui, vos prêtres donnent leur vie, toute leur vie. Il n’y a rien de plus beau et rien de plus grand.

Père Michel Desplanches

Recteur