Homélie du premier dimanche de carême - 2023 -

dimanche 26 février 2023

Par Le Père Michel Desplanches - Recteur -

Nous le savons bien, la première des tentations, c’est de se prendre pour Dieu, de décider nous-mêmes de ce qui est bien ou mal. Au lieu d’écouter la parole de Dieu qui éclaire notre conscience, au lieu d’accueillir la Vérité qui se donne, nous choisissons les lumières fragiles et imparfaites de notre intelligence. C’est ainsi que le don magnifique de la liberté que Dieu a donnée à l’homme n’a pas résisté longtemps à la tentation d’être l’égal de Dieu. Notre Père du ciel le sait bien, mais il n’a jamais voulu créer une marionnette programmée pour faire le Bien ! Comme un amoureux, il attend l’offrande de notre liberté, le plus beau cadeau de la créature à son créateur.

Pour autant, l’homme n’a pas résisté et a remis sa liberté, pour sa perte, entre les griffes du prince de ce monde.

Le Fils, lui, face au Tentateur, résistera. C’est lui qui remportera la victoire pour l’humanité entière.

Ce n’est pas être simpliste que d’affirmer que le Bien est la Vérité et que le Mal est le Mensonge. Satan est le père du mensonge. En faisant le choix du mensonge, l’homme pécheur tombe alors dans une profonde ignorance . Il ne connaîtra plus le Bien. Il ne se recevra plus de Dieu. Il lui faudra accueillir le Christ qui est la Vérité pour connaître Dieu comme le Bien suprême. C’est là toute la mission de Jésus: ramener l’homme à Dieu.

 Si Adam a chuté, Jésus, face au Tentateur se présente comme le nouvel Adam, selon saint Paul. Car Jésus est tenté, vraiment tenté dans son humanité, affaibli par le jeûne. Mais, par ce même jeûne, il est plus fort que jamais. Il aurait pu « utiliser » sa divinité à son service.

Il aurait pu se rassasier au désert, se faire admirer des foules, briguer le pouvoir temporel. Ces tentations de Jésus, réalisons-le, sont décisives pour le destin du monde; et le choix tout humain de Jésus sera le fruit de sa liberté souveraine. Au désert, c’est une liberté qui s’offre à Dieu. Car l’obéissance n’est pas un renoncement à la liberté. Obéir à Dieu, c’est entrer dans la liberté parfaite, celle qui me libère de moi-même pour partager la liberté de Dieu. C’est donc librement que Jésus fera face a son destin. Sa mission consistera donc  à sauver les hommes du mensonge et de l’aliénation intérieure, de les conduire à la Vérité et à la liberté !

Dans ce sanctuaire, consacré

au sacrement du pardon, chacun peut éprouver la puissance transformante de la grâce. Ici, la liberté, la sainte liberté des enfants de Dieu, est retrouvée.  Ici, nous engageons cette  liberté à la suite du Christ dans la pénitence et l’action de grâce. Ici, nous savons que l’offrande de nos vies avec Jésus contribue à introduire ce monde dans la plénitude de Dieu, dans la joyeuse lumière de Pâques. Ce sera notre chemin de carême vers la plus belle des consolations: partager en plénitude la vie même de Dieu…

Père Michel Desplanches Recteur