Homélie du mercredi des Cendres

mercredi 05 mars 2025

Par le père Michel Desplanches, recteur

« Si vous voulez vivre comme des justes…… » Tel est le début de l’Évangile de ce jour.

Le carême est donc un temps que l’Eglise nous propose pour devenir des justes. Être juste, c’est le plus beau des compliments que la Bible adresse à certains personnages. :

Élisabeth et Zacharie, parents de Jean-Baptiste, « vivent comme des juste devant Dieu. » Joseph, l’époux de Marie est un « homme juste. » Syméon, le vieillard du Temple, est « un homme juste et religieux. », Le livre des Actes des apôtres (3,14) décrit Jésus, comme « le saint et le juste. » Mais être juste, en quoi cela peut-il consister ? Dans l’Ecriture, être juste, c’est chercher à vivre accordé, ajusté à la volonté de Dieu. Et le plus parfaitement ajusté, accordé à Dieu, c’est évidemment Jésus. Il est parfaitement juste, parce qu’il est le Fils , et que, comme Fils, il est parfaitement accordé et ajusté à la volonté de Dieu, comme un instrument bien accordé qui « sonne » juste.

Devenir juste. C’est donc devenir de plus en plus fils de Dieu. Il s’agit d’avoir, tout au long de ce carême, des relations de plus en plus aimantes avec Dieu qui est Père.  Cheminant avec Jésus et en Jésus, nous devenons de plus en plus fils. C’est l’enjeu de notre carême: il s’agit de devenir de plus en plus fils et justes comme Jésus.

Cinq fois dans l’Évangile de ce jour, Jésus emploie le nom de Père, en parlant de Dieu. Cela nous invite simplement à nous comporter avec Dieu comme des fils, comme des fils justes.

Par le partage, la prière et le jeûne vécus en secret, nous serons ajusté au Père qui voit dans le secret. Nous, nous avons tendance à agir pour être vus, admirés, applaudis par les hommes. Mais nous ne sommes pas sur terre pour glorifier notre ego,  comme si nous n’attendions rien de Dieu , comme s’il ne comptait pas pour nous! Durant ce carême, chers amis, vivons donc pour être uniquement vus du Père, soucieux uniquement de la joie du Père.

Recevoir les cendres, comme nous allons les recevoir tout à l’heure, nous rappelle la fruit de nos vies, de nos projets et de nos rêves. tout est fragile, il y a donc urgence de nous convertir, d’avancer vers la vie des vrais fils du Père. En étant ajustés à sa volonté.

Ce temps du carême est aussi une cure de « liberté ». Les tensions internationales nous obligent à remettre ce mot de « liberté » à sa vraie place.  Jésus est venu libérer les esclaves que nous sommes en se livrant librement à ses bourreaux. Avec lui, nous marchons vers Pâques, et Pâques est la fête suprême de la liberté, car Jésus s’offre librement. Toute sa vie, comme sa mort, est un don libre de  sa vie au Père. Ainsi, partager ses biens durant le carême, prier plus intensément, autant de moyens pour nous libérer de tout ce qui entrave notre marche durant les 40 jours qui s’ouvrent aujourd’hui. Il nous faut réapprendre à être juste et libre. Qui Tone les chaînes du conformisme Marpa  soucieux d’être ajusté à la volonté de Dieu. Une vie nouvelle nous attend! En marche!

Père Michel Desplanches

Recteur