Les grandes fêtes ont des dates fixes qui reviennent chaque année. L’avantage de ces rendez-vous, c’est qu’ils arrivent quel que soit leur contexte.
Aujourd’hui, la fragilité de la paix, la fragilité de l’enfant dans le ventre de sa mère, la fragilité de la fin de vie, tout cela façonne un contexte inquiétant. Et dans ce contexte, l’Eglise nous donne à contempler aujourd’hui la splendeur de la vie avec Dieu.
Les fêtes liturgiques viennent ainsi rompre le rythme du quotidien. Elles offrent un temps autre, un temps habité par Dieu. Ce temps a du sens. Il mobilise notre attention et notre prière. Le ciel est encombré de nuages, l’angoisse et la peur habitent notre actualité et voici que la puissante et paisible lumière du ciel vient se poser sur nous en ce jour.
Une fête religieuse n’est pas une parenthèse enchantée. Elle ouvre le temps où nous vivons pour nous faire découvrir sa réalité profonde, le but ultime de notre vie: nous sommes faits pour Dieu. La Toussaint nous rappelle que notre vocation commune et d’être tous unis en Dieu. Nous sommes tous voulus par lui et il souhaite nous partager sa vie en plénitude. La sainteté de Dieu c’est la splendeur éblouissante de sa vie. Depuis le jour béni de notre baptême, nous sommes les tabernacles de sa présence sainte. C’est ce bonheur que chantent les béatitudes : heureux… Oui, heureux ceux qui, à travers toutes les épreuves et les difficultés du quotidien accueillent cette lumière puissante de la vie de Dieu. La splendeur de ce don illumine tout notre être. Les malheurs nous accablent peut-être, la maladie fait son œuvre en nous, notre cœur est brisé par le chagrin, mais la sainteté, la vie éblouissante du ciel vient et demeure en nous quoi qu’il arrive.
Il nous faut bien comprendre que la sainteté n’est pas une récompense obtenue au terme de nos efforts. Être saints, c’est notre vocation commune. C’est le don de Dieu.
Saint-Paul, s’adressant aux premières communautés chrétiennes, les appelaient « les saints. » En ce jour béni, l’Eglise, notre mère, nous ouvre les yeux sur la splendeur qui est la nôtre. Elle nous réjouit en nous dévoilant la vie resplendissante qui aujourd’hui déjà demeure en nous.
Bonne fête à toi, Eglise des pécheurs transfigurée par la beauté du seul Saint. Bonne fête à toi, Eglise des persécutés et des humiliés, ruisselante de splendeur et de gloire. Nous ne sommes pas simplement les spectateurs impuissants de la violence du monde. Nous ne sommes pas que des consommateurs ou des administrés. Nous vivons aujourd’hui dans l’unité du même Esprit saint, éblouissants de la vie de Dieu. Chaque année, la fête de Toussaint nous le rappelle. Bonne fête à toi, mon Eglise que j’aime!
Père Michel Desplanches
Recteur