Dimanche 20 avril 2025 Ac 10,34.37-43 – Ps 117 – Col 3,1-4 – Jn 20,1-9
Dimanche de Pâques - C
Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !
Cette Bonne Nouvelle est fidèlement transmise à travers les siècles et rejoint chacun d’entre nous et toute l’humanité. Ressuscité en ce matin de Pâques, le Christ nous invite à la vie, nous appelle à la vie. Triomphant et vainqueur de la mort, il fait de nous des vivants, des amoureux de la vie. Cette victoire du Christ n’est pas seulement pour nous, pour notre communauté chrétienne, elle est aussi pour la vie du monde, pour la vie des hommes et des femmes de toute langue et culture. Le Christ n’est pas venu pour n’en sauver que quelques-uns, pour faire un tri entre ceux qui mériteraient d’être sauvés et les autres qui n’auraient qu’à continuer à errer. Toute sa vie est orientée vers le salut offert à tous ; toute sa vie est une mise en œuvre de ce salut accessible à tous. En ce jour, le Père ressuscite son Fils pour qu’en lui et par lui, la plénitude de la vie se répande dans le cœur de tout être humain ; pour qu’en lui et par lui, l’amour soit à jamais vainqueur de toute forme de mal ; pour qu’en lui et par lui, la paix ait définitivement le dernier mot sur toutes les traces de divisions.
En allant jusqu’au tombeau vide, nous sommes appelés à passer de l’obscurité de la nuit sans Dieu, de la nuit où nous ont conduits ceux qui prétendent avoir tué Dieu, à la lumière d’une vie nouvelle, d’une vie qui est signe d’un univers réconcilié, d’une vie où Dieu et l’homme sont dans un cœur à cœur d’amour, avançant ensemble sur les chemins d’une espérance nouvelle et travaillant ensemble à l’avènement d’un monde nouveau. A cause de ce jour de Pâques, rien n’est plus comme avant et notre objectif ne peut plus être la simple répétition de ce qui s’est toujours fait. Dans la lumière de Pâques, tout est nouveau et nous-mêmes, nous sommes renouvelés par la douce puissance de l’amour de Dieu.
Jésus est vivant, il est vainqueur de la mort, il a terrassé le péché et celui qui en est l’origine. Nous n’allons pas au tombeau pour nous recueillir sur la dépouille d’un mort, pour pleurer sur un cadavre ou accomplir des rites funéraires, mais pour nous laisser saisir par la puissance de vie qui jaillit du cœur de notre Dieu, pour nous laisser revêtir de la gloire du Ressuscité qui nous fait revivre de sa vie, pour affirmer notre foi en la résurrection de la chair et en la vie éternelle. Comme l’apôtre Jean, nous voyons et nous croyons. Avec notre intelligence humaine nous ne comprenons pas toujours ce que signifie « ressusciter d’entre les morts » mais, dans la foi, nous sommes enracinés dans cette certitude que le Christ est vivant. Il est sorti du tombeau, il est auprès de nous, il accompagne notre marche à travers le temps et les événements de chaque jour, il nous prépare une place à ses côtés au banquet du Royaume.
Pour nous, rechercher les réalités d’en haut, ce n’est évidemment pas fuir ce monde au sein duquel nous sommes envoyés. C’est offrir à ce monde si souvent malade et défiguré à force de s’enfermer dans la recherche incessante des pouvoirs et des richesses, une autre orientation, une autre perspective, une autre dynamique. Le Ressuscité nous demande d’aller dire ce que nous avons vu et entendu, d’aller partager nos raisons de croire, d’espérer et d’aimer. A nous donc de dire à ce monde que le bien le plus précieux, c’est la personne humaine créée, aimée et sauvée par Dieu. A nous de relever le défi de l’avènement de la civilisation de l’amour à travers les actes du quotidien et les engagements concrets que nous prenons au service de la société et de l’Église. Comme le dit Jésus, ses vrais disciples sont reconnaissables à l’amour qu’ils ont les uns pour les autres, et cela doit se vérifier dans toutes les situations et les circonstances qui tissent leur histoire personnelle ou communautaire.
Pâques, c’est le jour de la nouveauté ! C’est le premier jour d’un temps nouveau ! C’est le jour d’une espérance nouvelle que rien, même pas les épreuves actuelles de notre monde et de notre Église, ne pourra réduire au silence ou faire tomber dans l’oubli. C’est aussi notre jour, celui de la vie nouvelle que nous avons reçue en participant à la mort et à la résurrection du Christ. C’est le jour de notre baptême qui n’est pas seulement un événement du passé ou une date dans l’agenda de notre histoire personnelle, mais une vocation actuelle et une mission à vivre au cœur du monde. C’est le jour de l’Église, non pas celle que nous décrivent ceux qui ne la voit que de l’extérieur et qui se contentent de mettre en valeur l’épaisseur de ses misères et de sa poussière, mais l’Église Corps du Christ appelée à rassembler toute l’humanité dans l’unité de l’amour et dans la joie de la vie partagée. En cette année jubilaire, c’est aussi le jour de l’unité visible de l’Église qui, dans la belle diversité qui la constitue, célèbre d’un seul cœur et d’une seule âme la victoire du Ressuscité et la Paix qu’il lui offre. Χριστός Ανέστη ! Αληθώς Ανέστη ! - Christus resurrexit ! Resurrexit vere !
Aujourd’hui, ouvrons nos yeux et nos cœurs car le Christ est là, discrètement présent au milieu de nous, il marche avec nous et nous conduit vers la gloire. Avec lui, dès aujourd’hui et pour toujours, nous sommes dans la vie. Oui, le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Alléluia !