Chers frères et sœurs, nous sortons de la période des fêtes. Ce fut sans doute, pour plusieurs d’entre nous, l’occasion de faire de belles rencontres, de visiter nos proches, bref, des occasions d’affermir nos liens de familles. Vous en avez peut-être été marqués et impressionnés.
L’évènement du baptême de Jésus est de nature aussi à produire un effet similaire dans nos vies de croyants ;
Dimanche dernier, nous avons célébré la fête de l’épiphanie : « manifestation » de Jésus aux mages païens qui le reconnaissaient comme Dieu.
Aujourd’hui, le temps de Noël s’achève par la célébration d’une nouvelle épiphanie, celle du baptême de Jésus et c’est Jean-Baptiste qui nous annonce sa venue lui qui apporte le salut au monde : Jésus !
Cette bonne nouvelle était déjà proclamée par le prophète Isaïe dans la 1ère lecture. Ce texte est un message de consolation pour un peuple qui vient de vivre 50 ans d’exil à Babylone : « Consolez, consolez mon peuple… car voici le Seigneur Dieu, il vient avec puissance ». Cette puissance est celle de l’infinie tendresse de Dieu qui pardonne : le Seigneur réconforte son peuple, son amour est offert à tous.
Saint Paul fait aussi mention de cette bonne nouvelle dans la 2ème lecture, quand il nous parle du salut offert à tous les hommes : « Dieu, notre Sauveur, à manifesté sa bonté et sa tendresse pour tous les hommes, il nous a sauvés et nous possédons dans l’espérance l’héritage de la vie éternelle ».
Dans l’Évangile, Jean-Baptiste annonce la venue de celui qui apporte la « Consolation du monde » : « Moi, je vous baptise dans l’eau, mais il vient, Celui qui est plus puissant que moi… Lui vous baptisera dans l’ Esprit Saint et le feu ».
Mais pourquoi Jésus demande-t-il le baptême, lui qui n’a pas besoin de conversion ? La réponse est toute simple (et c’est là que se fonde l’importance de cet événement que nous célébrons aujourd’hui) : c’est parce qu’il a voulu non seulement prendre notre condition humaine, mais aussi parce qu’il s’est montré solidaire avec l’humanité pécheresse qui, à l’appel de Jean-Baptiste, vient se purifier dans un baptême d’eau. Jésus rejoint donc ce peuple de pécheurs qui vient accomplir un geste de pénitence. Jésus n’avait pas de péché à se faire pardonner, mais s’il entre dans l’eau du Jourdain, c’est pour rejoindre le monde pécheur qu’il est venu chercher et sauver. Il nous rejoint au plus bas dans l’abime de la perdition, dans l’horreur de notre iniquité et de notre déchéance. Tout ce péché qui nous accable, Jésus le prend sur lui pour nous libérer.
Quelle est donc la signification du baptême de Jésus pour nous les croyants ?
Par son baptême, Jésus vient nous introduire dans la vie trinitaire : il nous plonge dans les eaux de la mort pour nous immerger et nous recevons l’Esprit Saint et aussi le feu.
Chers frères et sœurs, nous devons nous rendre compte que l’Esprit Saint est l’artisan principal de notre baptême. Il est celui qui brûle et détruit le péché du monde ; Il nous libère de la domination des ténèbres et du péché. Il nous transfère dans le royaume de lumière qui est celui de l’amour et de la joie. Nous croyons, nous avons été immergés dans cet immense océan d’amour qui est en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Nous sommes devenus, par notre baptême, un avec Dieu car jésus nous fait passer avec lui de la mort à la vie, du péché à la sainteté, de l’angoisse à l’amour.
Mes frères et sœurs, nous avons tous besoin de retrouver la force de cette présence du Seigneur dans notre vie et notre monde car c’est à chacun de nous que cette voix du Père se fait entendre : « Tu es mon enfant bien aimé ». Nous sommes tous les enfants bien aimés du Père. Il nous aime tous tels que nous sommes. Désormais, plus rien ne peut être comme avant dans notre vie.
Mes frères et sœurs, prenons-nous bien conscience de la grâce reçue par notre baptême ?
Être baptisé, c’est une mission, une responsabilité : par le don de notre baptême nous sommes entrés dans une famille qui s’appelle l’Église ; L’autre est aussi enfant de Dieu tout comme moi ; Et je dois en tenir compte dans mes rapports avec lui. Être baptisé, c’est aussi un appel à réagir contre la violence, l’indifférence, la misère, la haine, la médisance et contre tout ce qui dégrade l’homme. Chacun de nous doit s’engager à instaurer le règne du Christ au sein de nos familles, de nos foyers, de nos lieux de travail et de loisirs. Par notre baptême nous sommes tous envoyés pour construire un règne de paix, de justice, d’unité et d’amour pour s’entendre dire : « Tu es mon fils bien aimé. Tu fais toute ma joie ».
Frères et sœurs, rendons grâce à Dieu d’être unis dans cette basilique, ce refuge des pécheurs pour former cette grande famille des baptisés et faire corps avec le Fils bien aimé du Père, qui ne garde pas jalousement sa filiation, mais nous la fait partager.
Voici donc que le temps de Noël s’achève et nous entrons dans le temps ordinaire. Baptisés, remplis du Saint Esprit et du feu de notre Seigneur qui réchauffe et qui nous brule sans consumer, demandons au Seigneur, par l’intercession de Notre-Dame du Laus, de nous soutenir dans notre mission de baptisé et qu’il fasse grandir en chacun d’entre nous l’homme nouveau : Roi, prêtre et prophète.
Amen