Homélie du deuxième dimanche de l’Avent

dimanche 10 décembre 2023

Par le Père Michel Desplanches

Dimanche dernier, le prophète Isaïe s’écriait : « Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer sur tes chemins ? ». Aujourd’hui, au nom de Dieu, le prophète oriente nos efforts de conversion : « Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur, tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu. » Il nous invite donc à ce que l’on pourrait appeler une politique de grands travaux intérieurs. Nous attendons Dieu lui-même. Il vient nous visiter. Il prend l’initiative de venir vers nous. À Noël, bien sûr, mais surtout à la fin des temps. L’avenir s’approche chaque jour davantage. Nous avançons avec persévérance vers Celui qui vient.m à nous.

Mais la conversion attendue par le prophète n’est pas qu’un travail intérieur. Bien sûr, la longue obscurité de l’hiver et le froid nous engourdissent et la tentation serait grande de nous blottir dans un cocon spirituel. Mais Isaïe nous exhorte un élan missionnaire. L’ami  de Dieu ne reste pas au coin de la cheminée !

« Monte sur une haute montagne… Élève la voix avec force… Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda: « Voici votre Dieu ! Il vient avec puissance… » Le temps de l’Avent est un temps prophétique, un temps  privilégié pour l’espérance. Ce que nous annonçons, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. À la suite d’Isaïe, Jean-Baptiste vient nous réveiller de notre engourdissement. Sa voix vibrante, sa parole vigoureuse, sa vie austère, tout en lui révèle le prophète. Il réveille en  nous l’espérance certaine de la venue du Messie. Il nous exhorte à entrer dans un vrai processus de conversion. Celui qui vient n’est pas un simple libérateur. Il est la Vie, il établit le droit et la justice. Il inaugure un monde nouveau.

Notre vocation de baptisés  fait de nous aussi  des prophètes. Les déserts de ce monde sont peut-être plus dangereux que les désert de la Bible. De l’intelligence artificielle à la prétendue communication dématérialisée, nos déserts sont en perpétuelle tempête de sable. Alors, montons sur la montagne, quittons le désert assourdissant de la plaine et écoutons résonner l’appel revigorant de Jean-Baptiste. Il est provocateur. Il dérange certainement nos habitudes. Nos fréquentons si souvent un Dieu à notre image ! Un Dieu soft, et finalement très complaisant. Nous savons si bien placer les limites qui nous arrangent. Faisons tomber tout ce qui entrave notre marche. Redécouvrons Jésus qui vient. Il donne son sens à notre traversée terrestre. Il offre une autre vie. Préparons-nous à l’accueillir. Il vient!