Homélie du cinquième dimanche de carême

dimanche 26 mars 2023

Par Le Père Michel Desplanches - Recteur -

Jésus pleure. Il est bouleversé du fond de son être. Depuis le début, le carême nous donne de contempler la belle humanité de Jésus : sa faim au désert, sa soif au puits de Jacob, sa compassion envers l’aveugle-né et, aujourd’hui, ses larmes devant la tombe de son ami Lazare.

Rien que de bien ordinaire, me direz-vous. Pourtant, au désert, il se nourrira de la parole de Dieu avec une force d’âme hors du commun; au puits de Jacob, il s’offrira comme une source fraîche (« Celui qui a soif, qu’il vienne à moi. ») ; à l’aveugle, il offrira la lumière ; aujourd’hui face à la douleur de la mort, il rend la vie à Lazare.

Jésus est bien totalement homme et il est totalement Dieu à la fois. Il est le Dieu que Satan ne peut pas tenter, il se révèle à la Samaritaine (« Je suis le Messie, moi qui te parle »), il se révèle à l’aveugle-né (… Le Fils de l’homme ?… « Tu le vois, c’est lui qui te parle. »).  Il se révèle enfin à Marthe aujourd’hui (« Moi, je suis la résurrection et la vie. »).

Et chaque fois, chaque fois, la réponse de foi arrive devant les bienfaits de Dieu :  «Je crois ». Tout notre carême est là, dans ce cri de la foi qui jaillit du plus profond de l’être et qui se fera exultation dans l’émerveillement de la sainte nuit de Pâques .

Aujourd’hui, Jésus, devant la tombe de son ami, veut affronter son pire ennemi. Il veut voir la mort en face. Il ne nous entraine pas dans des discours savants. Car cet ennemi ne peut être combattu que du plus profond de l’intérieur. Les larmes de Jésus ne sont pas de la faiblesse. Elles sont la marque la plus intime de son amour pour Lazare. Et c’est là, du plus profond de son amour divin, qu’il puise la force d’affronter l’ennemi. Pour autant, il ne sera pleinement vainqueur de la mort qu’au jour prochain où, sur la croix, dans un intense soupir, il rendra au Père et à l’Eglise l’Esprit-Saint qui est Vie et Amour infini.

Alors la mort ne sera plus le destin de l’homme parce que le Fils de Dieu se sera abandonné par amour aux mains des pécheurs.

C’est pourquoi il peut dire dès aujourd’hui  à toute la terre : « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ! ». Et, déjà, brille en nous la lumière éblouissante de Pâques.

 

Père Michel Desplanches

Recteur