Ici, dans nos montagnes, un guide est bien nécessaire pour éviter les pièges du chemin comme pour découvrir les splendeurs de la nature. Et de belles découvertes nous sont proposées au Laus avec les sessions Alti–Spi du Père Thierry Sauzay, guide de montagne! Dans la vie aussi, nous avons tous besoin de guides pour nous orienter dans les dédales de ce monde et découvrir les chemins qui mènent à Dieu. Mais cela exige que notre guide connaisse les bons chemins… Or, celui qui n’a pas fait l’expérience authentique de la rencontre avec le Christ ne peut pas guider les autres. Jésus nous le dit : « un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ? ».
Nous avons parfois l’impression que plus les guides sont célèbres, plus leur œil est habité par une poutre importante! La triste actualité de l’Eglise nous le montre, hélas! L’hypocrisie est un poison qui menace sans cesse la démarche religieuse. L’hypocrite n’a peur de rien … Il nous trompe.
Jésus ne cesse, lui, de nous appeler à une cohérence plus profonde entre l’Évangile et nos vies. Nous avons toujours à mener ce que l’on appelle un « travail sur soi » pour enlever ce qui nous empêche de voir clair. Il nous faut accueillir l’autre sans tout de suite, lui asséner notre opinion, il nous faut prendre le temps de la réflexion, tenir à distance nos impatiences. Alors, la parole ne détruit pas, elle construit. Et ce sont souvent les êtres qui ont souffert qui ont été nos meilleurs guides tout au long de notre vie. Ceux qui ont mûri dans l’épreuve et qui ont appris la bonté qui n’accuse pas.
Celui qui se prétend parfait, a souvent une parole blessante et donc inadaptée pour aider à naître, comme un buisson d’épines, qui déchire la fragilité de la peau. Notre parole ne doit pas déchirer la délicatesse de l’âme qui s’ouvre à la lumière. Elle doit naître de la bonté du cœur. « L’homme bon tire du bien du trésor de son cœur », nous dit Jésus. Cette bonté est souvent acquise au prix de la souffrance. En effet, celui qui a souffert a appris à connaître ses limites. Il a enlevé ce qui l’empêchait de voir clair. Il s’est libéré de l’arrogance. Ce qu’il sait, il le dit alors avec humilité, sans la dureté des inquisiteurs ou des moralistes. Celui qui a cheminé dans l’aride des jours et dans la difficulté de la fidélité est capable de montrer la route. Il est devenu pour nous une image de ce Dieu qui se donne à nous , en toute humilité. Jésus, d’ailleurs, nous rappelle la vraie grandeur : « le disciple n’est pas au-dessus de son maître, mais celui qui est bien formé est comme son maître ». Les visages de bonté qui nous ont aidés, et nous aident à grandir dans la vie, ne sont-ils pas le reflet de ce Dieu pauvre qui guide notre vie ? L’Esprit-saint, père des pauvres, travaille en nous . Et c’est notre joie. Il fait de nous des êtres remplis de la bonté de Dieu. Il fait de nous l’image de ce Dieu qui a affronté le Mal pour nous en délivrer. Ce Dieu qui n’est pas venu nous écraser de sa splendeur, mais qui a habité le pauvre chemin de notre humanité dans l’amour de tous, dans la disponibilité, dans l’attention, dans l’écoute. Et c’est ainsi qu’il vient encore à nous aujourd’hui pour faire de nous des guides à l’œil limpide et au regard clair.