Homélie du 6 août 2023 - Transfiguration du Seigneur -

dimanche 06 août 2023

Par Le Père Michel Desplanches - Recteur -

Comme Pierre Jacques et Jean, Jésus nous emmène aujourd’hui sur la montagne.

Si Jésus nous prend avec lui c’est pour vivre une expérience qui peut tout transformer. Ici, sur la montagne du Laus, notre vie peut être transfigurée au contact du ciel. Ici, comme au mont Thabor, tout nous parle de la Beauté qui sauve.

À l’heure  où 1 million de jeunes se retrouvent autour du Saint-Père, un souffle d’espérance est offert à tous les hommes. Notre société occidentale, pétrie de cynisme et jalouse de son désespoir, peut difficilement pénétrer dans la profondeur de l’expérience des pèlerins de Lisbonne ou de l’expérience des pèlerins du Laus. La société n’attend que des discours et des programmes . Or, remarquons que Jésus n’emmène pas sur la montagne ses  trois apôtres les plus proches pour leur faire un discours. Devant eux, il se transfigure. La voix du Père retentit. La nuée de l’Esprit-Saint l’enveloppe. Dieu, dans la splendeur de la Trinité sainte, manifeste sa Beauté qui sauve le monde.

Il ne s’agit pas d’une beauté séductrice et passagère. Toutes nos souffrances et nos blessures sont au cœur de la Beauté du Crucifié. La souffrance en Dieu, la mort en Dieu, la faiblesse du Tout-Puissant sont autant de révélations de son amour pour les hommes. Sur la croix, la douleur et la mort pénètrent en Dieu grâce à son amour pour les sans Dieu. Oui, tel est l’amour incroyable et si tendre qui nous attire, nous entraîne et nous fascine. Voilà la véritable Beauté qui sauve. Notre Dieu ne fait pas de discours sur nos souffrances. Il s’offre simplement comme réceptacle de toutes nos douleurs.

Alors, cette Beauté victorieuse éclate dans la lumière neuve du matin de Pâques.  Alors, nous sommes emportés par un tourbillon de vie et d’amour qui nous mène au-delà de nous-mêmes.

Pierre, Jacques et Jean n’assistent pas à un spectacle. ils sont pris eux-mêmes dans la nuée lumineuse. La vocation du baptisé est certes de contempler la Beauté du Sauveur, mais de la contempler comme une puissance d’aimer qui nous libère de la contemplation de nous-mêmes. Alors les apôtres donneront à tous gratuitement ce qu’ils ont reçu gratuitement sur la montagne. À leur suite, les pèlerins du Laus, avec les jeunes à Lisbonne, avec toute l’Eglise, se laissent rejoindre par la gratuité de l’amour. Rien n’est plus beau que la charité qui rayonne du cœur de Dieu. C’est un amour gratuit, dénué de tout artifice, c’est une Beauté sans tache, un amour éblouissant qui nous transfigure et qui, seul, peut transfigurer le monde.

Père et Michel Desplanches

Recteur