Homélie du 5ème dimanche de Pâques

dimanche 18 mai 2025

Par le père Michel Desplanches, recteur

Durant les 7 semaines du temps pascal, nous ne cessons d’approfondir le fondement de notre foi et les conséquences très concrètes qu’implique la résurrection de Jésus.

Trop longtemps nous avons cru que la foi chrétienne était un bain confortable et que la transmission de la foi se faisait naturellement. Le rejet de la foi dans nos ProRes familles comme dans la société, la violence avec laquelle le monde remet parfois en cause les bases de notre culture peuvent nous surprendre où nous scandaliser. Or, cette réaction est quelque chose de bien naturel : l’ombre ne se mêle pas à la lumière. Le mensonge n’est pas la vérité.

Lorsque la société nous dit que mettre fin à la vie d’un proche est un acte d’amour, c’est bien du mensonge! Et notre devoir consiste à dénoncer cette imposture qui veut appeler bien ce qui est mal. La mort que l’on donne ne peut pas être un acte d’amour. Donner la mort, ce n’est pas donner la vie!

Le testament que Jésus nous laisse vient nous rappeler ce que veut dire aimer pour quelqu’un qui est devenu chrétien. Durant son dernier repas avec les apôtres, après leur  avoir lavé les pieds, Jésus, leur laisse un dernier message.

Dans nos familles, les dernières recommandations d’un mourant sont des paroles importantes, des mots que l’on n’oublie pas. Ainsi, saint Jean les a-t-il gravé dans sa mémoire parce que ces mots vont bouleverser sa vie et la vie de millions d’hommes et de femmes : «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.» Le commandement de l’amour n’a rien de nouveau dans la Bible. Ce qui est nouveau, c’est que désormais Jésus est le modèle pour quiconque veut aimer en vérité. On peut légitimement se poser la question :  Aimez-vous les uns les autres… mais comment aimer ? Sait-on seulement aimer ? Jusqu’où aimer ? Qu’est-ce qu’aimer ? Et Jésus se pose en modèle de l’amour que nous avons à partager. Ce sera là la marque essentielle de la vie chrétienne. Il s’agira d’aimer Comme Jésus à aimé. Cela peut nous paraître impossible. Eh bien non ! « Rien n’est impossible à Dieu!», pourvu que nous soyons prêts à accueillir la puissance de l’Esprit-Saint en nous. C’est cette puissance qui peut tout bouleverser en nous. La marque des chrétiens, ce qu’ils accueillent l’Esprit d’amour qui leur permet d’aimer comme Jésus a aimé Mais comment faire ? Par où commencer ? Il s’agit avant tout de développer notre vie spirituelle, cette grande oubliée de notre humanité contemporaine. La vie spirituelle est un travail intérieur et le travail spirituel le plus fondamental consiste à se décentrer de soi-même. Il s’agit de laisser l’Esprit du Père et du Fils faire sa demeure dans notre âme. Car c’est cet Esprit qui doit guider notre comportement à l’égard du prochain. La foi n’est pas une idée, un concept, un rêve inaccessible. La foi a des conséquences concrètes dans notre manière de vivre au quotidien.

Il s’agit donc de contempler Jésus, longuement dans l’Évangile et de l’adorer longuement dans l’Eucharistie . Laissons-nous recréer à l’image du Christ par l’Esprit-Saint qui nous façonne à l’image du Sauveur. La voilà la vraie route pour aimer comme Jésus aime. Chemin de possession qui devient chemin d’amour et de vie, bien loin de nos sociétés fascinées par leur propre mort. Aimer, c’est vivre! N’attendons pas, suivons les pas du Ressuscité !

 

Père Michel Desplanches

Recteur