Homélie du 4ème dimanche de l'Avent

dimanche 18 décembre 2022

Par Le P Michel Desplanches

Quoi de plus ordinaire qu’une grossesse ? Depuis l’origine des temps, la femme vit cette expérience physiologique intense. Pourtant, quoi de plus extraordinaire qu’une grossesse ? Quel mystère intime que celui de la vie à naître ! La femme porte la promesse de l’avenir. L’enfant qu’elle porte, c’est elle et c’est pourtant un autre…
La mère éprouve du fond de son être cette rencontre avec une altérité naissante. La vie, si fragile et si puissante en même temps, se manifeste dans un corps de femme. Et c’est ainsi que Dieu a voulu venir dans le monde: dans la banalité d’une grossesse, dans l’insondable mystère de la maternité!
En Marie, tout est à Dieu, nous le savons. Mais Joseph, pétri d’amour et de doute, veut discrètement régler le problème de cette grossesse à laquelle il est étranger. C’est durant son sommeil, qu’il apprendra pourtant  l’origine divine de l’Enfant. Quelle émerveillement ! Celle qu’il chérit porte le Sauveur lui-même ! Joseph sera désormais tout entier au service du projet de Dieu.
Il ne dit rien, pas un mot dans l’Évangile, mais il écoute la volonté de Dieu et il la met en pratique. C’est par lui  que Jésus sera de la descendance de David. Par Joseph, Jésus sera donc relié à la grande fonction du roi-Messie. Par Joseph, le Messie est roi, fils de David. Pourtant nous saurons plus tard que « (sa) royauté n’est pas de ce monde. »
Son sceptre est un roseau et sa couronne est épineuse. Il conduira au salut son peuple, non pas à la tête d’une armée royale, mais en s’offrant lui-même en sacrifice d’amour.
L’époque où nous vivons  est pétrie de doute et le trouble s’installe à tout niveau. Alors Joseph, le bon Joseph, vient aujourd’hui nous faire du bien !
Face au doute et au trouble, il choisit la confiance en la parole de Dieu, cette confiance humble et puissante dont il a le secret. Face aux questions intimes et aux bouleversements intérieurs, il manifeste une fidélité à toute épreuve.
Frères et sœurs, en ces temps où la foi chrétienne n’est plus qu’un vague souvenir culturel étouffé sous les guirlandes, Joseph vient à notre secours , paisible et fort. Il vient raviver en nous la confiance, il vient fortifier en nous la fidélité dans notre trouble face aux blessures de notre Eglise, face au poids du péché. Il accueille Jésus dans l’amour et dans la foi, lui le patron de l’Eglise universelle.
En ces tout derniers jours de l’Avent, paisiblement, avec Marie et Joseph, accueillons nous aussi Jésus dans la confiance et la fidélité, dans l’amour et dans la foi.
Alors, Noël sera vraiment Noël.