Homélie du 32ème dimanche du temps Ordinaire

dimanche 12 novembre 2023

Par Le Père Philippe Blanc

« Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube »… Le chant et l’action de grâce du psalmiste nous rappellent que nous sommes toutes et tous des chercheurs de Dieu. Et, le plus étonnant, est que Dieu ne cesse de venir à notre rencontre car il est à la recherche de chacune et de chacun de nous. On pourrait dire que nous sommes cherchés par Dieu avant même d’être des chercheurs de Dieu.

L’auteur inspiré du livre de la Sagesse nous l’a dit à sa manière : « La Sagesse… se laisse trouver par ceux qui la cherchent ». Et saint Paul nous a rappelé que notre but et notre vocation éternelle est d’être « pour toujours avec le Seigneur ». La vie chrétienne, c’est d’abord cela : être en chemin comme des pèlerins, marcher avec le Seigneur et, parce que nous sommes avec lui et qu’il est fidèle à sa promesse d’être avec nous, tout ce que nous sommes et ce que nous faisons témoignent de la présence de Dieu au cœur de notre histoire humaine. Là est notre vocation commune qui s’enracine dans la grâce du baptême et qui s’affermit et se renouvelle dimanche après dimanche par notre communion à la table de la Parole et du Corps du Christ.

Dans la diversité de nos situations de vie et des événements qui font notre quotidien, nous pouvons entendre cet appel : « Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre. » La liturgie de l’Eglise nous montre et nous donne le Christ. C’est lui qui nous invite et nous rassemble, qui nous parle et nous nourrit, qui nous sanctifie et nous envoie. Cette célébration est un moment de rencontre unique. Nous y venons avec tout ce que nous sommes et ce que nous portons dans notre coeur, nous offrons au Seigneur nos joies et nos peines, nos réussites, nos échecs et nos blessures. Et lui nous accueille avec son regard de bienveillance et les gestes qui apaisent et guérissent.

Nous sortons à la rencontre du Seigneur car c’est lui la vraie lumière. Tant que nous restons enfermés en nous-mêmes nous prenons le risque d’être écrasés par le poids de l’obscurité. Sortir, c’est avoir l’audace d’être ancrés dans cette espérance que le Christ est vainqueur de tout mal et de toute mort. Sortir, c’est ne plus perdre notre temps à nous regarder seulement nous-mêmes mais oser nous exposer au regard de Dieu, dans le silence de l’adoration.

Préparons-nous à la rencontre que le Seigneur veut vivre avec chacune et chacun de nous aujourd’hui. Comme le dit un bel adage : Dieu peut tout faire sans toi, mais il ne veut rien faire sans toi. C’est l’expérience des jeunes filles prévoyantes de l’évangile. Pour elle, l’essentiel était bien sûr la rencontre avec l’époux. Mais elles ont su prendre les moyens à leur portée pour être prêtes au jour de sa venue.

Cette nourriture qu’est la Parole de Dieu nous est offerte jour après jour et dimanche après dimanche. Gardons-la dans la mémoire de notre coeur et, comme la Vierge Marie, prenons le temps de la méditer, afin de la mettre en pratique. Le Seigneur vient, il est là présent au milieu de nous. La rencontre avec lui vient nous renouveler dans notre vocation d’enfants bien-aimés du Père. Cette rencontre peut aussi nous aider à vivre autrement toutes les rencontres que nous vivrons durant cette semaine.

En écho aux paroles de l’apôtre Paul nous découvrons la mission qui nous est confiée : être dès à présent avec le Seigneur, en étant réconfortés par la Parole et le Pain de vie, en étant témoins de cette espérance qui nous vient de la victoire du Christ en son mystère pascal. Nous ne savons ni le jour ni l’heure, mais demandons au Seigneur d’entretenir notre vigilance. Et, dans un instant, lorsque nous regarderons le Christ réellement présent au milieu de nous, lui qui est l’Agneau de Dieu, nous nous avancerons pour devenir Celui que nous allons recevoir. Avec le psalmiste, nous continuerons à chanter : « Oui, tu es venu à mon secours : je crie de joie à l’ombre de tes ailes. »