Homélie du 29ème dimanche du temps Ordinaire

mercredi 18 octobre 2023

Par Le Père Michel Desplanches - Recteur -

Il y a tant de paroles de Jésus qui habitent nos expressions françaises !

« Il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. »  Jésus invite à payer à César ce qui porte son image. Mais il invite à rendre à Dieu ce qui est frappé à l’image de Dieu.

Le pouvoir de César est limité dans le temps et dans l’espace. Cela ne signifie pas qu’il est inutile ou secondaire. Lorsque nous voyons , effarés, les destructions massives et les massacres  que peuvent accomplir les César d’aujourd’hui, nous voyons bien l’importance du pouvoir. C’est pourquoi, comme chrétiens, à notre niveau, il nous faut, en fonction de nos compétences et de nos charismes, nous engager pour bâtir et pour planter, pour offrir un avenir aux générations suivantes.  Oui, le pouvoir peut contribuer au bonheur des hommes. Mais jamais il ne pourra les combler. L’homme n’est pas comblé de l’extérieur, et là où le pouvoir promet le bonheur parfait, la dictature surgit rapidement. La liberté de l’homme reste  fondamentale. César n’y peut rien. Il n’est que César. Ce qui transforme l’homme, ce qui le rachète, c’est ce qui se passe à l’intérieur de lui-même . Et l’amour seul peut opérer ce changement. Sur le plan humain déjà, l’homme s’en aperçoit vite. Pour autant,  il expérimente la fragilité de l’amour qui révèle vite ses limites. C’est pourquoi Jésus insiste : « Il faut rendre à Dieu ce qui est à Dieu. » En effet, Dieu seul offre à l’homme un amour inconditionnel. Jésus est venu nous  le révéler. Il offre la certitude qui nous fait dire : « Ni la mort, ni la vie, ni les esprits, ni les puissances, ni le présent, ni l’avenir, ni les astres, ni les cieux, ni aucune créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ. » ( Rm 8,38–39).

Dieu n’est pas loin. C’est l’expérience qui a brûlé d’amour Benoîte Rencurel, ici, à Notre-Dame du Laus. Comme saint Paul, Benoîte peut s’écrier avec nous tous : «Ma vie aujourd’hui dans la condition humaine je la vis dans la foi  au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré  pour moi. » (Ga 2,20).

C’est lui le Seigneur, il n’y en a pas d’autre.  César ne peut pas le concurrencer. Sa puissance est d’un autre ordre. Comme Jésus, nous avons été frappés à l’image de Dieu et non à l’image d’une idéologie. Alors rendons à Dieu ce qui est à lui. Que nos choix ne soient  posés qu’en vue d’accomplir ici-bas la volonté éternelle de notre Père du ciel. Il nous a créés, il nous a sauvés et, dans l’éternité, il laissera éclater en nous la gloire resplendissante de la plénitude de l’amour. Oui, rendons nos vies  à Dieu, car elles sont à lui.

 

Père Michel Desplanches

Recteur