Homélie du 26ème dimanche du temps ordinaire

dimanche 01 octobre 2023

Par Le Père Michel Desplanches

C’est un fait, Jésus aime enseigner en paraboles. C’est un genre littéraire familier au monde juif de son temps. Pourtant, trop souvent, nous écoutons les paraboles comme de petites histoires moralisantes. Attention! Jésus n’est pas Jean de La Fontaine et les paraboles ne sont pas des fables!

Les paraboles, ce sont des outils qui poussent les contradicteurs de Jésus à se positionner dans l’instant face a sa personne et à sa mission. C’est bien le cas dans la parabole qui nous est offerte en ce jour.

Tout au long de l’histoire, des milliards d’hommes et de femmes ont entendu cette parabole . Ils ont eu à se positionner face a la personne de Jésus. De même, chacune et chacun de nous aujourd’hui est interrogé par cette parabole : notre oui au Christ se traduit-il par des actes concrets ? Notre engagement est-il véritable ? Nos actes révèlent-ils la bonté de Dieu ? Ce que dénonce Jésus dans ce texte, c’est la superficialité des grands prêtres et des anciens. Il défendent leur pouvoir. Ils accomplissent leur tâche en apparence, mais il ne travaille pas à la vigne du Seigneur. Alors la parole du messie tombe comme un couperet : « Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. » Souvenons-nous que les publicains  sont honnis des juifs. Ils collectent l’impôt pour l’occupant romain et se servent au passage. Mettre en parallèle les grands prêtres avec  les publicains  et les prostituées, c’est une impensable provocation! Pourtant, les faits sont là. Les disciples de Jésus, pour beaucoup, ont un parcours peu recommandable, c’est vrai. Mais, ils ont osé miser sur la parole de Jésus. Ils se sont laissés bouleverser par son enseignement. Ils ont témoigné  de la bonté de Dieu. Une bonté sans limites. Bien sûr, ils n’ont pas la belle apparence des grands prêtres ou des anciens, mais eux, ils ont osé répondre à l’appel du fond de leur misère morale. Ils sont allés à la vigne du Seigneur sans faire de discours. Leur vie est devenue un témoignage. Les discours, les grandes envolées, les mots, s’ils ne sont pas vécus en profondeur, s’ils ne nourrissent pas une façon d’être nouvelle, ils ne sont que du vent. Or Jésus ne veut pas des mots. Lui, le Verbe de Dieu, sa Parole vivante, il ira jusqu’à donner sa vie, allant jusqu’au bout de l’amour. Une vie de disciple est un témoignage plus puissant que tous les discours.

Alors, je vais vite m’arrêter là parce qu’un vieux proverbe juif dit : « Parle peu et fais beaucoup ! » Alors, au travail !

 

Père Michel Desplanches

Recteur