Homélie du 23 ème dimanche du temps Ordinaire

lundi 18 septembre 2023

Par Le Père Michel Desplanches

La première expression de la foi sera toujours un cri d’admiration, d’émerveillement et de joie !

On ne cesse d’accuser la révélation biblique d’être culpabilisante et source de remords. Or, toute la Bible n’est que la longue histoire du don merveilleux de la miséricorde. Dieu pardonne. Dieu ne cesse de pardonner. Il n’a qu’une hâte, c’est de sauver sa créature en danger de mort. Ainsi la Bible n’est pas l’histoire d’une condamnation. Elle est la longue histoire d’un sauvetage qu’on appelle le salut. Et le psaume que nous écoutions tout à l’heure ne cesse  de déployer l’émerveillement qui nous saisit : « Bénis le Seigneur, ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits ». Car notre mémoire est paresseuse. Elle a besoin d’être sans cesse réveillée. Si le Seigneur, au soir du jeudi-saint, nous a confié l’Eucharistie en nous disant : « Vous ferez cela en mémoire de moi », c’est pour que nous n’oubliions jamais la dette  qui nous a été remise. Chaque eucharistie est un chant de reconnaissance pour le salut que le Seigneur apporte à notre humanité.

Là où nous sommes si prompts a laisser éclater la colère, la jalousie et tant d’autres attitudes destructrices, le Seigneur ne cesse de verser son pardon et sa grâce  pour construire et reconstruire ce que nous ne cessons de détruire… Chers amis, on nous serine que nous entrons dans un monde nouveau. Mais est-il meilleur parce qu’il est nouveau ? L’intelligence artificielle restera toujours artificielle. Un monde déshumanisé où les vieillards sont supprimés sous couvert de compassion, un monde où l’enfant n’est pas accueilli comme une chance, est-il encore un monde civilisé ? On a le droit de se poser la question.

Il est clair que, pour Dieu, la civilisation consiste à humaniser le monde. Car Dieu,  en nous divinisant par sa grâce, nous a rendus plus humains. Personne n’est plus humain que Dieu… Face à la barbarie, qu’elle soit brutale ou aseptisée, la puissance du pardon sera toujours la seule vraie marque de la civilisation. Les martyrs en ont témoigné avec éclat à toutes les époques et sur tous les continents.

Ce lieu où nous sommes a été voulu par la Vierge Marie pour notre conversion. Comme une Mère très aimante, elle veut voir ses enfants sur le chemin de l’humanisation, c’est-à-dire sur le chemin du pardon toujours offert. C’est le fondement de la révélation, c’est la base sur laquelle nous pouvons nous appuyer pour chanter dans l’éternité les miséricordes du Seigneur.

 

Père Michel Desplanches

Recteur