Homélie du 1er dimanche de l’Avent 

dimanche 03 décembre 2023

Par le Père Michel Desplanches

« Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? ». Cette question du prophète Isaïe, me semble-t-il, marque ce temps de l’Avent. En effet, nous sommes rassasiés d’images de guerre et d’otages. Nous sommes épuisés par les tensions sociales, angoissés par l’augmentation du prix de la vie et nos cœurs s’endurcissent. Nos commerçants ont beau multiplier les guirlandes lumineuses et les pères Noël, il semble que nos sociétés aient perdu la fraîcheur et la simplicité de la joie. Nous voici centrés sur nous-mêmes et malheureux de notre propre  médiocrité.

Alors, jaillit le cri du prophète : « Ah! Si tu déchirais les cieux et si tu descendais, les montagnes seraient  ébranlées  devant ta face ».

Englués que nous sommes  dans la contemplation de notre misère, le prophète nous appelle vigoureusement a lever les yeux vers le ciel. Par deux fois, Isaïe nous rappelle que Dieu est « notre père ». C’est de lui que nous tenons la vie: « Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes ».

À l’heure où vont s’ouvrir nos boites en carton pour libérer la joie des santons de nos crèches, laissons le santonnier divin nous façonner, nous recréer. Le péché et la tristesse nous avaient  défigurés ?  En Jésus qui vient nous retrouvons la beauté de notre humanité.

Le premier dimanche de l’Avent est tourné vers le jugement dernier. L’Évangile de Marc, qui nous accompagnera cette année, nous invite donc  à veiller avec constance.

Ne laissons pas la puissance de la mort éteindre notre regard. Le Seigneur ne cesse de venir à nous. Il viendra à la fin des temps. Il vient aussi  à nous chaque jour, et sa venue oriente peu à peu nos pas sur les chemins de Bethléem.

Laissons le Seigneur renouveler notre regard sur le chemin de la crèche . Notre Dieu est à l’œuvre pour ceux qui veillent. Ne nous centrons pas sur nous-mêmes mais sur Celui qui vient et sur ce qu’il nous donne. Les santons sont tout entiers tournés vers le Messie. Alors,  saint Paul souligne : « Aucun don de la grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus-Christ… Car Dieu est fidèle ». Dans notre monde bouleversant et bouleversé, cette ferme certitude de la fidélité de Dieu porte notre espérance. Elle soutient notre marche. Elle nous invite à nous remettre entre les mains du potier. Il fera de nous de beaux santons aux couleurs vives, au regard émerveillé et au cœur ébloui.

Père Michel Desplanches

Recteur