Homélie du 17ème dimanche du temps ordinaire

dimanche 30 juillet 2023

Par Le Père Michel Desplanches

Enfants, nous avons tous un jour souhaité occuper la place d’Aladin. Nous avons tous  cherché quels pourraient  être les trois vœux que nous aurions demandé au génie de la lampe… Eh bien, c’est exactement ce que Dieu propose au roi Salomon : « Demande ce que je dois te donner. » Le roi Salomon, plus que tout autre, aurait pu demander ce que souhaite l’homme depuis la nuit des temps : beauté, richesse, amour, longévité… Pourtant le jeune Salomon fera preuve d’une sagesse et d’une maturité admirables.  Il sait ce qui est le trésor de la vie. Il sait ce qui est nécessaire pour accomplir sa mission de roi : un cœur attentif pour gouverner et pour discerner.

Ne faisons pas de contresens. Le cœur, dans l’Ancien Testament, est le siège des sentiments, bien sûr, mais c’est aussi le siège des souvenirs, des idées, des projets, des décisions. Le cœur c’est ce que nous pourrions appeler aujourd’hui la vie intérieure. Salomon souhaite que ce cœur soit toute imprégné de délicatesse pour servir son peuple il souhaite avoir «un cœur qui écoute » comme le dit l’Ecriture. Et Jésus, dans l’Évangile de saint Matthieu, précisera : « Là où est ton trésor, là sera ton cœur.» Ainsi, la première qualité du cœur c’est l’écoute. Un cœur qui écoute est un trésor. Et lorsqu’il s’agit d’un gouvernant, l’écoute est fondamentale pour le bien de son peuple. Souvenons-nous que notre Dieu ne cesse d’être à l’écoute de son peuple. Au moment de sortir d’Égypte, le Seigneur déclare : « J’ai entendu le cri de mon peuple. » Ce peuple c’est le sien, c’est le peuple DE Dieu. Il en est le chef et la première qualité de celui qui gouverne, c’est bien  d’écouter le cri de son peuple. La grandeur du jeune Salomon est de faire le choix d’un cœur attentif , capable de discerner. Car il faut le dire, trop souvent, notre vie est brouillonne  et nos choix sont fait avec trop de  légèreté. Salomon nous rappelle l’importance de discerner le Bien et le Mal.

Dans notre monde toujours pressé, la sagesse exige le temps du discernement. Et  notre foi chrétienne est une lumière dans ce travail intérieur. Il s’agit bien de discerner ce qui est de Dieu et ce qui n’est pas de Dieu ; ce qui est sa volonté et ce qui n’est pas sa volonté. Évidemment, ce genre de démarche n’est pas très à la mode. On ne fonde pas ses  choix sur l’air du temps!  Dire qu’il existe un bien absolu et un mal absolu ne fait pas de nous des  intégristes ou de sombres réactionnaires! Nous sommes disciples de Jésus. Discerner le bien et le mal n’a rien d’arriéré ou de dangereux pour les libertés publiques. Il faut s’en souvenir: comme baptisés,  nos choix engagent  notre salut éternel  et nous voulons être sauvés.

 Le discernement soutient et structure notre espérance. Ne pas choisir, c’est refuser d’espérer. Tourner le dos à la volonté de Dieu, c’est choisir la mort finalement. En revanche, avoir un cœur qui écoute et qui discerne, c’est une chance pour accueillir la vie !

Quand on a trouvé la perle de la vie, on ne peut que tout lui sacrifier. Elle est si belle! Bien sûr, pour l’acquérir, j’ai à vivre une purification difficile, héroïque parfois. Mais « Qui tiendra jusqu’au bout, celui-là sera sauvé » nous dit Jésus.

Vivre de Dieu, c’est choisir la vie. Et choisir la vie, cela suppose du discernement et une écoute attentive.

Cherchons sans trêve la perle, cherchons le trésor. Ce bien suprême mérite des choix radicaux. Notre salut en dépend… rien de moins…

 

Père Michel Desplanches

Recteur