Homélie du 16ème dimanche du temps ordinaire

dimanche 21 juillet 2024

Par le père Michel Desplanches, recteur

Nous ne pouvons que redire ce que l’actualité commente depuis plusieurs jours : l’extrême violence plonge notre cœur dans la peur, elle nous blesse. Tout ce qui ressemble à du pouvoir sur cette terre vacille et semble passer à côté de sa tâche fondamentale: être au service de l’unité et de la  paix.

 Nous sommes bel et bien comme ces foules qui poursuivaient Jésus jusque dans un  endroit désert. Comme nous, ces foules cherchaient un vrai berger. Les foules ont besoin que l’on prenne soin d’elles.

Pensons à ces populations pauvres et malades qui suivaient Jésus. Elles ont été dominées par les Assyriens, les Babyloniens,  les Perses, les Grecs et enfin les Romains. Mais leurs propres  maîtres sont impitoyables, eux aussi. Souvenons-nous qu’en  saint Jean, les notables parlent du peuple, comme d’une masse ignorante, «née tout entière dans le péché ».

Cette foule a grand besoin que l’on prenne soin d’elle. Méprisée , maltraitée , réduite à la misère, elle cherche un bon berger.

Les apôtres, eux, rentrent tout juste de mission et Jésus veut les retrouver dans un endroit désert pour leur permettre de goûter à l’intimité de son cœur de Pasteur. La fatigue des apôtres est réelle et Jésus veut leur offrir un temps d’intimité et de repos. Pourtant, la foule va  les précéder dans l’endroit désert où devait se vivre cette rencontre. Et lorsque Jésus voit cette foule, il est saisi de compassion. Les apôtres le voient bouleversé devant ces gens qui sont «comme des brebis, sans berger ». Ils ne sait pas où aller. Ils sont  perdus.

Les apôtres ne recevront donc pas un enseignement à part, comme prévu. En revanche, ils vont découvrir en direct l’âme pastorale de Jésus. Ils vont boire à la source de la miséricorde divine au milieu du peuple assoiffé. Ils vont  expérimenter  la générosité et l’exigence de l’amour pastoral du Gile de Dieu. Jésus n’aime pas de loin , ou de haut. Il ne se contente pas de discours ou de miracle. Il se donne tout entier, parce qu’il ne peut pas supporter de voir les hommes égarés, perdus, fatigués par les mauvais bergers.

Nous n’aurons jamais fini de contempler Jésus, se donnant aux foules. « Je donne ma vie pour mes brebis », dira-t-il en saint Jean. C’est cela la vie  de l’apôtre. En devenant apôtres, ces Galiléens n’opéraient pas un simple changement d’orientation professionnelle. Ils donnaient un sens à leur vie et à la vie des autres. À la suite de Jésus, ils apprenaient à donner leur vie jusqu’au bout. Rien de plus beau que de partager avec le Messie le jusqu’au boutisme de l’amour.

Le premier acte  pastoral de Jésus devant ces foules fatiguées sera donc d’enseigner longuement.  En effet, la foule a besoin de connaître le sens de la vie et de comprendre sa destinée. C’est notre besoin fondamental. Nourrir la foi est le premier devoir de l’apôtre.

Et c’est ce que nous offre la liturgie de chaque dimanche. La messe n’est pas une obligation passéiste. Elle est la réponse au besoin vital qui nous habite. Elle nous amène tous les dimanches à la source même de notre existence . Car il n’y a qu’un seul bon berger : c’est le Christ, le Fils de Dieu qui s’offre dans sa parole et dans le pain de l’eucharistie. C’est lui qui nous rassemble tous en un seul peuple, et qui nous nourrit de la même vie.

Ici, dimanche après dimanche, sous le regard aimant de la Vierge Marie, nous venons le rencontrer, l’écouter et l’aimer. Alors, toute notre vie prend sens.

 

Père Michel Desplanches

Recteur