Homélie du 12ème dimanche du temps ordinaire

dimanche 25 juin 2023

Par Le Père Michel Desplanches - Recteur

Dans la page d’Évangile que nous venons d’entendre, le Seigneur Jésus nous invite au courage de la foi.

En effet, le message que reçoivent les apôtres n’est pas destiné à conforter un petit cénacle heureux de se retrouver discrètement. Le message de l’Évangile est destiné à être proclamé sur les toits ! La bien-pensance dans laquelle nous baignons veut que tout soit atone, qu’aucune tête ne dépasse. L’uniformité semble être devenue la règle de la vie en société. Mais comment s’enrichir de l’autre si tout le monde sort du même moule ? Comment créer ? Comment penser? Comment écrire si tout doit se perdre dans une grisaille généralisée ? On me dit parfois : « Mes grands-parents vont à la messe, c’est super si ça leur fait du bien ! » Mais, chers amis, la foi n’est pas un bonbon qui nous fait du bien! Elle est un principe de renouveau intérieur, une force créatrice, un feu pourrait aimer, une source d’espérance que rien ne peut remplacer. Priver la société de cette perspective de vie n’est pas envisageable, ni pour le Christ, ni pour l’Eglise.

 « Ne craignez pas », dit Jésus, ne craignez rien ni personne. Votre âme, personne ne peut la détruire. Ce que vous portez est infiniment plus grand que vous-même. Saint-Paul le disait à sa manière : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » En effet, nous sommes ses enfants bien-aimés. Chaque cheveu de notre tête est aimé ! Ainsi notre fidélité n’est pas idéologique. Elle est vitale. C’est la fidélité à celui qui est la Vie de notre vie.

Toute activité de nos jours est qualifiée de culturelle, sportive ou caritative. La dimension spirituelle traverse pourtant l’ensemble de nos engagements. Car nos engagements ont un sens. Et nous n’avons pas à rougir du sens chrétiens de l’homme! Il ne s’agit pas de devenir des talibans chrétiens. Il s’agit d’être, en toute occasion, un ferment de paix, de justice, de réconciliation et de joie POUR  la gloire du Père et POUR  le bonheur de l’Homme. Nous ne pouvons pas nous taire devant les forces matérialistes qui envahissent tout notre espace intérieur et extérieur. Au nom de l’Évangile, au nom des plus petits, il nous faut avoir une parole audacieuse et pleine de charité. Mais la charité n’est pas la couardise, l’effacement de la transcendance. Au contraire : aimer l’autre c’est lui offrir la chance de goûter à la Vérité et à la Vie qui est Jésus-Christ. Il existe une fausse charité qui veut gommer l’originalité chrétienne. En effet, l’audace évangélique ne plaît pas à tout le monde. Jésus le sait. Il l’a expérimenté. Le message de l’Évangile nous expose souvent à la contradiction et parfois à la haine. C’est l’histoire des saints depuis 2000 ans. Mais, pour autant, une conviction nous brûle, et Jesus nous l’a promis : « Celui qui persévère jusqu’au bout, celui-là sera sauvé. »

 

Père Michel Desplanches

Recteur