Demandons que l’Esprit Saint, envoyé par le Père comme premier don fait aux croyants, poursuive son œuvre dans le monde. Telles sont les paroles de la liturgie que nous avons entendues au début de notre veillée. Les lectures nous ont ensuite permis d’entrer dans cette belle histoire de vie qui a sa source en Dieu. Ce soir, nous disons ensemble notre soif de cette vie nouvelle et nous venons vers le Seigneur Jésus car c’est de lui, de son cœur, que coulent des fleuves d’eau vive.
En cette Année Sainte qui fait de nous des pèlerins d’espérance, une mission nous a été confiée : Que notre témoignage de foi soit dans le monde un ferment d’espérance authentique, une annonce des cieux nouveaux et de la terre nouvelle.
La prière qui a suivi chacune des lectures nous permet d’entrer dans la dynamique de l’action de Dieu qui veut nous combler de sa présence et nous associer à l’œuvre de son amour. C’est comme si un itinéraire de vie, de témoignage et d’engagement nous était proposé. À nous maintenant de marcher ensemble sur ce chemin, dans la diversité de nos vocations personnelles mais sans perdre de vue que nous sommes les membres d’un seul corps, de même qu’il n’y a qu’un seul Seigneur, une seule foi et un seul baptême.
Après l’écoute du livre de la Genèse, nous avons prié pour que l’Église soit le sacrement de (la) sainteté et de (l’)unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit. L’enseignement du Concile Vatican II nous rappelle le sens de ce mot « sacrement » : à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain. Puisque nous sommes les uns et les autres les pierres vivantes de l’Église, il nous appartient de réaliser cette belle œuvre d’unité avec Dieu et avec les autres. Que ce soit dans nos familles et nos relations, dans nos communautés ecclésiales et dans le monde, on peut constater qu’il y a encore de quoi faire ! L’Esprit Saint nous est donné, lui qui est ce lien d’unité et de communion, pour que nous soyons audacieux, inventifs et efficaces en vue de l’accomplissement de cette mission.
Puis, nous avons demandé au Seigneur d’accueillir avec joie l’éternel commandement de (son) amour. Dès le début de la création le dessein de Dieu est d’établir une relation d’alliance avec son peuple. Cette alliance ne peut exister vraiment que dans l’ambiance d’un amour vrai, libre et fidèle. Ce n’est pas un lien passager, à temps partiel ou virtuel. Dieu entre dans notre histoire humaine, jusqu’à devenir l’un de nous, pour que rien ne puisse mettre un obstacle définitif à la conclusion de cette alliance qui implique un engagement et un don d’amour jusqu’au bout. Pour nous, c’est un appel à une conversion permanente, à un accueil chaque jour renouvelé du commandement du Seigneur qui est parole de vie, parole pour la vie, parole à vivre. L’Esprit Saint nous est donné pour être conduits à la vérité tout entière de cette Parole, pour que nous puissions la garder vivante en notre cœur et la mettre en pratique dans le concret de nos vies.
Après le livre d’Ézékiel, notre prière a été orientée vers notre baptême. L’année jubilaire nous demande d’ailleurs de redécouvrir avec immense gratitude le don de cette vie nouvelle reçue dans le baptême. Ce baptême qui est la porte des sacrements, la source d’une illumination qui nous transfigure, la marque de notre appartenance à la famille de Dieu, fait de nous les artisans, les bâtisseurs et les acteurs du monde nouveau. Il n’est pas suffisant pour nous de dire « j’ai été baptisé ». L’important, et ce qui est urgent pour le monde de ce temps, est que nous vivons réellement la joie et la grâce de notre baptême. Le but premier n’est pas de convaincre les autres, mais de leur dire et de leur montrer à travers le témoignage de notre vie que nous sommes devenus des hommes nouveaux parce que baptisés dans le Christ. L’Esprit Saint nous a été donné et nous accompagne jour après jour pour que nous vivions de cette vie nouvelle et que nous trouvions notre joie dans cette marche à la suite du Christ.
Enfin, après les paroles du prophète Joël, nous avons demandé la grâce d’être libres pour être à la face du monde, (les) témoins de l’Évangile. À la suite des apôtres et de tant de disciples du Christ à travers l’histoire, nous sommes envoyés pour transmettre ce que nous avons entendu, vu, contemplé, touché du Verbe de vie. Nous sommes porteurs d’un message qui est vraiment une bonne nouvelle. Nous ne pouvons ni nous taire ni nous satisfaire de la tiédeur alors qu’il s’agit d’offrir au monde la Parole qui guérit, apaise, réconcilie et dit toute la confiance de Dieu à l’égard de l’humanité. L’Esprit Saint est là, tel que Jésus l’a promis, pour parler par notre voix, pour nous libérer de nos peurs, pour agir avec nos mains, pour accomplir les signes de l’amour, pour protéger la vie.
Finalement, juste avant la proclamation de l’évangile, une nouvelle prière est montée de nos cœurs : allume (en tes fidèles) le feu de ton amour ! Le feu de l’amour, c’est un autre nom de l’Esprit Saint et c’est lui qui, ce soir, vient illuminer nos vies et renouveler notre humanité. Accueillons-le dans l’action de grâce et laissons-nous guider par lui.