Homélie de la solennité de l'épiphanie

dimanche 08 janvier 2023

Par Le père Michel Desplanches - Recteur -

Nous aimons les rois mages. Ils viennent donner une touche exotique à notre crèche. Leur cortège chamarré, leurs chameaux, leurs vêtements rutilants, leurs riches offrandes viennent se mêler à l’assemblée des bergers devant la grotte de Bethléem. iIls ont quelque chose à la fois  d’incongru et de réjouissant !

Saint Matthieu, qui est le seul évangéliste à nous rapporter cette scène, a le souci d’ouvrir l’événement de Bethléem à la dimension universelle. Son Évangile, en effet s’adresse à des juifs, et cet épisode vient leur confirmer l’universalité du salut apporté par Jésus-Christ.

En effet, le messie vient pour tous les hommes sans exception. Ses bras d’enfants sont ouverts pour accueillir le monde entier. Mais ces nobles personnages venu de loin viennent nous apporter un message à nous aussi.

Astronomes, ils ont mis toutes les ressources de leur intelligence  dans leur recherche, dans ce projet fou de suivre une étoile dans la nuit. Ainsi, ils quittent toutes  leurs sécurités : leur maison, leur famille, leur confort. Ils prennent la route, ils affrontent les dangers du voyage, totalement centrés sur leur quête intérieure. Parmi les myriades d’étoiles, une seule compte à leurs yeux. C’est elle qui guidera leurs  pas.

Leur démarche nous invite, nous aussi, à scruter notre vie, à chercher quelle étoile brille dans notre nuit. Nous pensons trop souvent que l’amitié du Seigneur est un acquis. Or, toute notre vie nous serons des chercheurs de Dieu, des pèlerins toujours en marche. D’étape en étape, nous avançons vers la rencontre avec Jésus et, déjà, la très grande joie du mariage nous remplit le cœur.

Ayant trouvé l’étable sainte, que font nos mages? Ils avaient dû préparer bien des discours tout au long de leur voyage. Pourtant, arrivés devant la pauvre étable, ils ne disent rien. Pas un mot. Leur joie est si grande que leur gorge se serre, sans doute.  Alors ils offrent leurs cadeaux. Nous savons que ces cadeaux ont une dimension symbolique : l’or est offert au roi,  l’encens à Dieu et la myrrhe annonce l’ensevelissement de Jésus. J’aime à  penser que ces hommes devaient être un peu embarrassés par ces richesses devant la pauvreté de la crèche et la simplicité de ses habitants. Tout cela, ce sont des honneurs bien humains. Aussi, ils comprennent vite que la seule vraie offrande est celle de leur vie. Alors ils adorent en silence cet enfant. C’est un tableau singulier que de voir ces grands personnages adorant un nouveau-né dans une crèche !

 Mais là, les pauvres, les riches, les savants et les ignorants, tous reconnaissent en Jésus le messie attendu. Tous ont offert et adoré. Car finalement, toute notre recherche se termine là, devant l’innocence du Christ, dans l’offrande de nous-mêmes, la joie profonde et l’adoration silencieuse.