En ce premier jour d’une nouvelle année liturgique, nous prenons notre bâton de pèlerin et nous nous mettons en marche ! Avec le prophète Jérémie, nous nous préparons à accueillir le Seigneur de justice, et saint Paul nous invite à ouvrir et affermir nos cœurs car la venue de notre Seigneur Jésus est proche. La liturgie de ces semaines du temps de l’Avent va patiemment nous conduire vers Bethléem et la Parole de Dieu sera notre guide et notre boussole. Dès à présent nous reconnaissons avec le psalmiste que le Seigneur est bon, c’est lui qui nous enseigne son chemin.
Quatre semaines, cela passe vite ! Il n’y a donc pas de temps à perdre. L’Avent nous invite à rester éveillés, à faire de nouveaux progrès, à aller par les chemins de la justice, à marcher dans ce monde qui passe… autant d’expressions de la liturgie de ce jour qui tracent pour nous un itinéraire de vie, de témoignage et de conversion. Ne restons pas les bras croisés en attendant que le temps passe car il y a une certaine urgence à préparer l’avènement du Christ parmi les hommes, dans notre vie personnelle comme dans la vie de notre monde. À nous de trouver comment transcrire dans notre quotidien ce désir de nous préparer pour accueillir Celui qui vient. Là est la responsabilité de chacun de nous et, tout en préparant le berceau de la crèche, n’oublions pas de préparer le berceau qu’est notre cœur. C’est là que le Seigneur veut établir sa demeure.
Notre prière nous fait dire : Seigneur, fais-moi connaître ta route. Et Jésus vient de nous répondre : tenez-vous sur vos gardes… restez éveillés… priez en tout temps. Voilà trois attitudes que nous pouvons essayer de vivre durant cette première semaine de l’Avent. Être sur nos gardes pour résister au mal et renoncer à tout ce qui alourdit notre cœur et l’empêche d’aimer vraiment ; pour savoir choisir le chemin de la vie avec Dieu et nous détourner des voies sans issue qui nous séparent de lui. Rester éveillés en entretenant le feu de l’amour et notre relation personnelle avec le Seigneur plutôt que de nous laisser séduire par une tiédeur sans saveur et sans avenir. Prier afin de nous mettre au diapason du cœur de Dieu, en ajustant notre vie à la Parole que nous écoutons et en laquelle nous reconnaissons la voix et la présence du Seigneur.
Durant ce temps de l’Avent nous allons accueillir Jésus, lumière qui vient progressivement illuminer nos cœurs, nos vies, nos familles, nos communautés. Seul le Christ peut nous révéler le visage du Père et le nôtre, car nous sommes créés à son image et selon sa ressemblance. Nous accueillons la lumière et nous nous souvenons qu’au jour de notre baptême, cette même lumière nous a déjà été confiée, avec une mission : être nous-mêmes lumière dans et pour le monde ! Ne nous laissons pas endormir ou enfermer par nos habitudes mais restons éveillés pour être émerveillés par l’œuvre de l’Esprit Saint qui fait toutes choses nouvelles.
Et n’oublions pas l’invitation de saint Paul : faites donc de nouveaux progrès. Dès le début de sa lettre aux Thessaloniciens, il reconnaissait en eux – et cela dit aussi quelque chose de nous – leur foi active, leur charité qui se donne de la peine, leur espérance qui tient bon. Puis, il y a ce rappel : la volonté de Dieu, c’est que vous viviez dans la sainteté. Le temps de l’Avent est un temps de progression et de croissance dans l’amour filial à l’égard de Dieu comme dans l’amour fraternel à l’égard des autres. Comme le disait déjà le Seigneur à Abraham : marche en ma présence, et sois parfait.
Si nous pouvons avec la Vierge Marie nous réjouir des merveilles que le Seigneur accomplit en nous, nous sommes aussi suffisamment lucides pour reconnaître qu’il y a encore un chemin de conversion à parcourir. En nous mettant dans la lumière du regard bienveillant du Seigneur, chacun de nous a la responsabilité de discerner les points de progression dans sa relation avec Dieu, les autres et soi-même. Les voies du Seigneur sont amour et vérité, sa volonté est de nous rendre irréprochables en sainteté. L’entendre et le savoir c’est bien… le vivre, c’est encore mieux ! C’est encore un objectif pour ce temps de l’Avent : préparer le plus beau cadeau pour le Seigneur, et ce plus beau cadeau c’est celui de notre cœur renouvelé par la puissance et la douceur de sa miséricorde.
La préface de la prière eucharistique nous rappelle que le Christ est venu pour nous ouvrir à jamais le chemin du salut. C’est sur ce chemin que nous marchons jour après jour en fixant le terme de la route : notre rencontre personnelle avec le Seigneur. Mettons-nous en marche et marchons ensemble afin d’être prêts à accueillir le Fils de l’homme, et à nous tenir debout en sa présence.