2e dimanche de Pâques – Dimanche de la divine Miséricorde

dimanche 07 avril 2024

Par le père Philippe Blanc, chapelain

La joie et la lumière pascales illuminent et réjouissent nos cœurs et nous proclamons l’œuvre de miséricorde accomplie par le Seigneur : le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Poussés par l’Esprit, nous rendons témoignage et, comme le psalmiste le chantait déjà, nous accueillons une mission chaque jour nouvelle : vivre pour annoncer les actions du Seigneur. C’est ainsi que chacun de nos jours est jour de fête et de joie !

Comme nous l’a rappelé la prière d’ouverture, par les célébrations pascales, le Dieu d’éternelle miséricorde ranime aujourd’hui la foi du peuple qui lui est consacré. À la suite du disciple bien-aimé, nous avons vu le tombeau vide, et nous croyons que le Christ est vivant, que sa victoire sur la mort renouvelle notre vie humaine. Il nous rejoint sur nos routes humaines et sa présence réchauffe nos cœurs et ouvre nos yeux.

Les mots de la liturgie ont un sens fort : nous sommes les membres d’un peuple consacré au Seigneur. Et ce peuple, dans la diversité des dons et des missions confiées à chacun, a un seul cœur et une seule âme. Le renouvellement des promesses baptismales dans la nuit de Pâques, l’aspersion au début de la messe, nous invitent à faire mémoire de notre baptême, de ce jour où nous avons été plongés dans le mystère pascal du Christ et marqués par le sceau de l’Esprit Saint. En nous aussi l’Esprit rend témoignage et c’est à l’amour que nous avons les uns pour les autres que l’on peut reconnaître en nous la présence du Christ. Parce que nous croyons que Jésus est le Christ, nous sommes nés de Dieu, et parce que nous sommes nés de Dieu, nous sommes vainqueurs du monde.

Pour être vainqueurs du monde, nous choisissons de suivre le Christ sur le chemin du plus grand amour, sur la voie de l’obéissance à la volonté aimante du Père. Nous marchons dans la foi en nous détournant de tout ce qui porte atteinte à la beauté et à la dignité de la personne humaine. Nous sommes conduits par l’Esprit qui est la vérité pour révéler une bonne nouvelle qui apaise, guérit et relève. À la suite du Christ, nous n’avons que la puissance de l’amour à opposer à l’amour de la puissance. Et nous sommes vainqueurs parce que nous apprenons jour après jour à mettre nos pas dans les pas du Christ qui est Vérité et Vie. Par sa résurrection, le Christ a vaincu le monde de la mort et des ténèbres. De la grotte de Bethléem au tombeau vide de Jérusalem, c’est le même et unique Seigneur qui vient à la rencontre de notre humanité. En lui c’est tout le mystère de l’incarnation rédemptrice qui se déploie dans notre histoire et qui nous rejoint.

Alors que la peur ou la recherche de sécurités superficielles nous incitent à verrouiller les portes de nos vies, le Vivant du matin de Pâques se manifeste au milieu de nous. Ses mains, ses pieds et son côté témoignent que le Christ est allé jusqu’au bout du témoignage d’amour. Tout ce qu’il a librement accepté par obéissance au Père manifeste la miséricorde de Dieu. Il y a 24 ans, en instituant le dimanche de la divine Miséricorde, le saint pape Jean Paul II disait : il est nécessaire que l’humanité d’aujourd’hui accueille elle aussi dans le cénacle de l’histoire le Christ ressuscité, qui montre les blessures de sa crucifixion et répète : Paix à vous ! Il faut que l’humanité se laisse atteindre et imprégner par l’esprit que le Christ ressuscité lui donne. C’est l’Esprit qui guérit les blessures du cœur, abat les barrières qui éloignent de Dieu et qui nous divisent entre nous, restitue la joie de l’amour du Père et celle de l’unité fraternelle. Qui oserait prétendre que ces paroles n’ont plus rien à nous dire, à nous aujourd’hui ?

Par ses blessures, Jésus ressuscité montre à ses disciples que l’amour à un coût : celui du don de soi pour que la vie et l’amour soient transmis. Et, comme le Christ le disait à ses disciples d’alors et le dit à nous aujourd’hui : ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi. Pour que nous puissions vivre cela, il nous donne sa paix et son Esprit afin que nous devenions concrètement et efficacement des artisans de paix, des semeurs d’espérance, des témoins de la joie. Voilà pourquoi nous avons besoin d’être ranimés dans notre foi !

Nous avons vu le Seigneur et c’est lui maintenant qui souffle sur nous pour que nous soyons les porteurs et les témoins de cette bonne nouvelle : le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !