Bonne fête à tous ! Tous saints… quel programme ! La fête de ce jour est notre fête!
Laissons-là les sorcières et leur balais, les squelettes et les citrouilles. Détournons-nous radicalement de la fascination de la mort et du mal. On ne rit pas avec les forces de la mort et les symboles maléfiques. Ils produisent ce qu’ils signifient.
La mort ne peut pas être un objet de dérision. Elle est l’ennemi absolu de l’homme. On ne chasse pas véritablement l’ennemi par la dérision. On le combat pied à pied. C’est la lutte même de Benoite Rencurel en ce lieu. Elle a combattu les puissances de la mort par une sainteté rayonnante et elle nous a montré le cap : être saints comme Dieu est saint.
C’est là notre vocation. Nous avons été créés et rachetés pour que brille partout la lumière de l’amour et de la vérité. Tourner le dos à cet objectif, c’est embrasser la mort, c’est renier l’orientation fondamentale de notre existence.
Alors, laissons-là les toiles d’araignée et les cercueils et contemplons, éblouis, la lumière de sainteté que Dieu nous donne en partage. Oui, c’est en Dieu que nous avons mis notre espérance. Il ne peut pas se tromper ni nous tromper. Notre espérance est donc certaine : au dernier jour, « nous lui serons semblables parce que nous le verrons tel qu’il est. » Quelle fabuleuse perspective ! Cette promesse est donc certaine ! Dès à présent, la sainteté de Dieu nous est donnée en partage. Ce ne sont pas des promesses en l’air. Dieu n’a de cesse que de nous sanctifier, de nous ouvrir les trésors de son cœur et de nous les partager. Nous savons qu’au bout de la route, « nous le verrons tel qu’il est », dans toute la puissance aimante de sa sainteté… Et nous lui serons semblables !
C’est cela l’espérance fondamentale qui guide et fortifie notre âme. Le Seigneur l’a promis et sa parole est sûre et fidèle.
Si l’Eglise chante les Béatitudes en ce jour, c’est parce qu’elle chante sa joie, la joie de son espérance, certaine de voir les larmes se transformer en sourire, de voir fleurir la justice et la consolation, de voir enfin le monde que Dieu nous a préparé. Le ciel, c’est l’inverse du monde où nous vivons.
Nous nous obstinons à faire le mal. Et, en réponse, Dieu nous ouvre sans cesse les portes de son cœur débordant de Bonté.
Oui, nous avons soif de l’absolu de l’amour, d’une douceur sans limite, d’une justice qui nous apaise et nous rend notre dignité blessée par le péché. Voilà le monde des Béatitudes, voilà toute la mission de Jésus, et voilà notre mission : nous laisser traverser par la sainteté de Dieu pour que, au cœur de notre monde blessé, brille déjà le monde qui vient.
La Toussaint, c’est la fête du bonheur du ciel qui rayonne déjà sur la terre.
Que brille en ce jour la splendeur du monde nouveau! Que la terre éclate en cris de joie! L’espérance n’est pas un rêve. À la suite de tous ceux qui nous ont précédés , marchons résolument vers la cité du ciel!
Père Michel Desplanches
Recteur