Dimanche 22 décembre - 4ème dimanche de l’Avent

samedi 21 décembre 2024

Par le père Michel Desplanches, recteur

Si le Troisième dimanche de l’Avent est consacré à la joie, le quatrième dimanche, lui, centre notre attention sur la Vierge Marie. Chaque année, à quelques jours de la célébration de la naissance du Sauveur, nous nous rapprochons de Celle qui porte en son sein, le salut du monde.

Marie, comme chacun de nous, n’est pas un simple outil dont Dieu se servirait pour prendre chair. Le mystère de la Maternité Divine ne peut pas se réduire à une fonction à remplir.

Notre époque a trop souvent tendance à réduire la personne à sa fonction. Or, la fonction n’épuise pas le mystère qui habite chaque être.

Elisabeth, poussée par l’Esprit Saint ne se contente pas de saluer la mère de son Seigneur. Elle va directement au cœur du mystère de Marie. Elle s’écrie : « Heureuse, celle qui a cru ! Oui, Marie est la mère du Sauveur, le miroir sans tache de la grâce de Dieu. Mais sa béatitude n’est pas là. Elisabeth chante « Celle qui a cru. » Elle est bienheureuse, et ce qui fait le bonheur, ce n’est pas de faire ceci ou d’accomplir cela. Ce qui fait le bonheur du chrétien, c’est de croire, à la suite de Marie, à la suite de tous les patriarches et les prophètes, que Dieu est fidèle, qu’il accomplit sa promesse, que sa Parole est féconde en nous. Car Dieu ne peut rien, ne veut rien pouvoir, sans notre acte de foi. La fécondité de Dieu passe par notre acte de foi. C’est cela l’Alliance !… Nous voyons là que la foi n’est pas une opinion, une idée, un sentiment. La foi est la réponse libre et aimante de la créature à la volonté de son Créateur. « Qu’il me soit fait selon ta Parole. » La foi, c’est la certitude que Dieu accomplit sa promesse. Ce qui est éblouissant en Marie, c’est sa foi plus encore que sa maternité. Elle mise tout sur Dieu. Elle est tout entière au service du projet de Dieu. Ce n’est pas elle qui compte. C’est Celui qui demeure en elle,  Celui que sa foi a accueilli si profondément qu’elle va lui donner un visage d’homme.

Le oui de Marie a bouleversé l’histoire du monde. Son oui a fait basculer ce monde du côté de l’éternité de l’amour. Son oui nous offre la vie nouvelle.

Ainsi, à quelques jours de Noël, la Vierge Marie nous invite à aiguiser notre regard de foi, à faire de toute notre existence un oui sans réserve à Dieu. La toute jeune Vierge de Nazareth a un regard de foi qui la met en route. La foi, en effet,  n’est pas à enfouir dans le secret du cœur. Regardez Marie courir dans la montagne de Judée, légère, et si joyeuse. Elle porte Dieu en son sein. Elle nous apporte Dieu en courant. Il n’y a pas de temps à perdre : Dieu vient sauver le monde. Il vient à notre rencontre dès le sein de sa Mère.

L’Eglise aujourd’hui, à l’image de Marie, porte le Christ en elle et c’est par elle que Dieu veut se donner à tous les hommes. Marie, c’est l’image de l’Eglise qui court le monde, joyeuse d’apporter la délivrance de la mort et de chanter la victoire de la vie.

La promesse est accomplie, Dieu se fait homme. Marie a dit oui. À quelques jours de la célébration de la naissance du Sauveur, à notre tour, offrons un oui joyeux et profond à la volonté du Père. Cette offrande est la seule véritable source de paix intérieure. C’est le secret du cœur de Marie.

Ici même, Benoîte a suivi la Vierge en s’offrant tout entière pour le salut des pécheurs. Ici, depuis 360 ans, combien de milliers de pèlerins ont suivi ce chemin et sont repartis porter à tous la joie d’être sauvés ? À notre tour, puisons ici la force simple et douce qui nous permet de dire « oui » avec Marie et Benoîte. Et courons, au retour, annoncer à tous la venue parmi nous du Prince de la paix…