Dimanche 15 décembre 2024 - 3e dimanche de l’Avent

dimanche 15 décembre 2024

Par le père Michel Desplanches, recteur

Gaudete ! Réjouissez-vous ! Le troisième dimanche de l’Avent est toujours dédié à la joie. Et, dans les temps perturbés que nous traversons, il nous est bon de revenir à la vraie joie. Pas la joie bruyante et aguicheuse de la consommation aveugle. Pas la joie qui distrait, ou qui disperse l’attention. Non, la vraie joie, celle qui illumine l’intime de nos âmes. La joie qui rend fort et généreux.

Pour mieux comprendre cette joie, il nous faut revenir au texte du prophète Sophonie que nous avons entendu tout à l’heure. Faire l’expérience de la joie, c’est faire l’expérience de la proximité de Dieu. « le Seigneur, ton Dieu, est en toi. » Voilà donc la cause, l’origine secrète de la joie de celui qui croit.

Je me souviens de la prière de l’Angélus que mon grand-père aimait prier en latin.

« Et Verbum caro factum est, et habitavit IN nobis. » Et mon grand-père m’expliquait que « in nobis »  signifie parmi nous, mais aussi en nous. Ainsi, le Verbe se fait chair en nous. N’est-ce pas là la source précieuse à laquelle nous venons boire particulièrement dans ce sanctuaire ?

Ici, durant 54 ans, avec fidélité, le Ciel s’est manifesté dans l’âme de Benoîte. Et saint Paul, nous le rappelait dans la deuxième lecture : « le Seigneur, est proche. » Benoîte à témoigné toute sa vie de la proximité du Ciel, et c’est là toute la joie de l’Avent :

– Le Seigneur est proche, car bientôt nous fêterons la naissance du Sauveur, au milieu de nous, en nous.

– Le Seigneur est proche, parce qu’il se livre à nous, chaque jour dans la grâce des sacrements, particulièrement dans l’Eucharistie  et la Réconciliation.

– Le Seigneur est proche, enfin, car nous savons qu’il viendra dans la gloire. Ces temps sont bien les derniers.

Ainsi donc la joie d’hier, la joie d’aujourd’hui et la joie de demain se conjuguent pour que toute notre existence soit pétrie de joie.

« Mais que devons-nous faire ? » Demande les foules, les publicains, et les soldats qui rencontrent Jean-Baptiste. Comme eux, nous sommes ainsi faits que nous cherchons toujours une recette pour obtenir du résultat… Jean-Baptiste ouvre des pistes concrètes : partager ses vêtements, sa nourriture, ne faire violence à personne, n’accuser personne à tort, se contenter de sa solde… Dieu n’attend donc pas de nous des choses impossibles. Des actes de pénitence sensationnels… Il nous faut commencer par des choses simples. Ce que Dieu attend de vous, dit finalement Jean-Baptiste, c’est que vous vous conduisiez honnêtement… Bien faire les petites choses simples, c’est cela se préparer à la joie à la joie simple et profonde de Noël. Et l’homme d’aujourd’hui peut tourner le dos au Seigneur, le Seigneur continuera à lui ouvrir les bras au fond de la crèche. C’est un Sauveur qui vient à nous. L’accueillir c’est rencontrer, la joie que nul ne pourra nous ravir. Car la joie parfaite a désormais un visage, ce visage que la Vierge Marie nous présentera aux soir de Noël. Que ce visage s’imprime dans le plus secret de notre âme, et la joie paisible et puissante de Noël, se dévoilera à nous, comme la joie qui sauve, la joie qui relève, la joie qui fait de nous des apôtres de l’Évangile.