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Friday 19 April - Vendredi Saint (Célébration de la Passion du Seigneur)
Tout est accompli
Par le père Jean-Marie Dezon, vice-recteur"Tout est accompli". Ultime parole du Dieu fait homme, élevé sur le bois de la Croix ; ultime parole du Fils qui s'est fait serviteur, lui le pasteur devenu l'agneau conduit au sacrifice, lui qui, de ce sacrifice est à la fois le prêtre, l'autel et la victime. Ultime parole du Christ qui, inclinant la tête, remit l'esprit.
"Tout est accompli". Ce n'est pas un cri, qui voudrait déchirer le grand silence qui soudain s'est abattu sur la terre, mais c'est plutôt un modeste murmure plein de sérénité et de sens : les Ecritures sont accomplies, en même temps qu'une vie. La Loi et les Prophètes ont trouvé leur réalisation, ainsi que l'existence charnelle du Fils de Dieu, du Verbe incarné, existence librement offerte dans l'amour du Père et pour la libération des hommes.
"Tout est accompli". A peine cette déclaration finale a-t-elle été lancée, que saint Jean nous en dit la profonde signification qui s'offre à son regard :
« Les soldats voyant que Jésus était déjà mort, ne lui brisèrent pas les jambes mais l'un d'eux avec sa lance lui perça le côté, et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau ». Si le sang évoque le sacrifice, l'eau, symbole de l'Esprit, en signifie la fécondité spirituelle. Du coeur percé de Jésus jaillit à la fois l'eau du baptême et le sang de l'eucharistie, qui sont ensemble source de vie éternelle et ensemble font et refont l’Église.
Avec l’Église qui naît au pied de la croix du Fils de Dieu, nous faisons monter ce soir notre prière, contemplant et confessant jusqu'où va la miséricorde de Celui qui est venu pour sauver le monde, le libérer de la mort et du péché. « C'était nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé ».
De nos coeurs monte la prière, avec les cris de notre terre, avec nos blessures qui blessent le coeur de Dieu, avec les larmes qui inondent nos visages.
De nos coeurs monte la prière, avec la supplication de ceux qui souffrent persécutions, des victimes du mal, de la solitude, de ceux qu'accable la peine du corps ou du coeur.
Que dans notre prière, toute de communion et de profonde humanité, nos coeurs s'ouvrent aussi à la confiance, à l'assurance que Dieu se fait victorieux, qu'il triomphe du mal, et qu'à l'homme des douleurs, à chacun de nous, il répondra, il répond, au matin de Pâques.
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