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Sunday 29 December - Dimanche de la Sainte Famille
Soyez le protecteur de nos familles !
Par Mgr André Fort
Chers Frères et Sœurs,
En la fête de la Sainte Famille, source et modèle de sainteté pour nos familles, la Parole de Dieu qui nous est adressée aujourd’hui est d’une admirable richesse et d’une impressionnante actualité.
A plusieurs reprises depuis le début de son pontificat, notre Pape François nous a appelés à juger de la santé humaine et spirituelle d’une société en considérant la place qu’elle accorde d’une part aux enfants et d’autre part aux personnes âgées, l’attention qu’elle leur accorde et le soin qu’elle en prend. Ses propos sont manifestement inspirés par son expérience personnelle de la pastorale familiale et par la conviction que les enfants et les personnes âgées, en raison même de leurs fragilités et de leurs faiblesses, sont porteuses de richesses spirituelles : la confiance des enfants et leur désir de grandir, la sagesse des personnes âgées fondée dans leur mémoire de leurs efforts, avec leur part de succès et leur part d’échecs.
L’enseignement de notre Pape François est pleinement accordé avec celui que nous venons de recevoir de Ben Sirac le Sage, dans la première lecture. Il est clair pour lui que la responsabilité première à l’égard des enfants appartient aux parents. « Le Seigneur glorifie le père dans ses enfants, il renforce l’autorité de la mère sur ses fils ». En retour, les enfants doivent venir en aide à leurs parents lorsqu’ils connaissent les épreuves du grand âge. « Ne chagrine pas ton père durant sa vie et soutiens le dans sa vieillesse. Même si son esprit l’abandonne, sois indulgent, toi qui es en pleine force ».
Trop de personnes âgées éloignées de leurs enfants connaissent aujourd’hui l’angoisse de perdre leur autonomie et appréhendent une trop grande solitude. Combien parmi leurs enfants s’éprouvent douloureusement démunis des moyens et de la proximité nécessaires pour leur venir en aide.
Sans doute ne sommes-nous pas assez attentifs au sentiment d’abandon et de solitude affective de nombreuses personnes âgées, mais bien des enfants, dont les parents sont trop occupés et parfois trop fatigués pour être vraiment disponibles, connaissent aussi ce sentiment d’abandon et de solitude affective.
L’Apôtre Paul, dans la lettre qu’il leur adresse, se fait l’éducateur des Colossiens à la tendresse et à la bonté : « Revêtez votre cœur d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous mutuellement, et pardonnez si vous ave des reproches à vous faire. Agissez comme le Seigneur : il vous a pardonné, faites de même. Par-dessus tout cela, qu’il y ait l’amour, c’est lui qui fait l’unité dans la perfection. Que dans vos cœurs règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps ». L’Apôtre Paul précisait clairement la vraie source d’un tel esprit de solidarité fraternelle et de soutien mutuel : « Que la parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse. Instruisez-vous et reprenez-vous les uns les autres avec une vraie sagesse. Tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus-Christ ».
Le Pape François, dans son exhortation apostolique qu’il a intitulée « La joie de l’Evangile », ne nous dit pas autre chose lorsqu’il écrit : « Nous parvenons à être pleinement humains quand nous sommes plus qu’humains, quand nous permettons à Dieu de nous conduire au-delà de nous-mêmes pour que nous parvenions à notre être le plus vrai » (JdE.n°7).
En écoutant notre Pape François on entend comme un écho de l’enseignement de Saint Paul. Il déclare : « L’Evangile nous invite toujours à courir le risque de la rencontre avec le visage de l’autre, avec sa présence physique qui nous interpelle, avec sa souffrance et ses demandes, mais aussi avec sa joie contagieuse, dans un constant corps à corps. La foi authentique dans le Fils de Dieu fait chair est inséparable du don de soi, du service et de la réconciliation avec la chair des autres. Dans son incarnation le Fils de Dieu nous a invités à la révolution de la tendresse » (JdE. n°88).
« Permettre à Dieu de nous conduire au-delà de nous-mêmes pour que nous parvenions à notre être le plus vrai », l’évangile d’aujourd’hui, en la fête de la Sainte Famille, nous présente le magnifique exemple donné par Saint Joseph. Admirons et laissons nous convaincre par son obéissance confiante et courageuse à la Parole de Dieu qui l’habite et l’éclaire intérieurement, car c’est à l’intime de notre conscience que Dieu nous parle et nous appelle. Tant que les mots de l’Evangile nous restent extérieurs, nous n’en sommes que les auditeurs passifs. Quand ils nous touchent et font autorité pour nous, alors nous sommes comme Joseph de vrais croyants.
Saint Joseph homme juste, homme pleinement accordé à la volonté bienveillante de Dieu, homme au cœur chaste et droit, homme de courage et de foi, nous vous en prions, nous vous en supplions, soyez le protecteur de nos familles comme vous avez été le protecteur de Jésus et de Marie. Amen !