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Sunday 8 February - Homélie pour la messe d'ouverture de la 1ère session ski-spi
Se laisser élever, comme un télésiège...
Par le père Ludovic FrèreLes lectures de ce dimanche peuvent être une belle introduction à ce que nous sommes appelés à vivre ensemble au cours de cette semaine.
Pourtant la première lecture semble a priori assez malvenue pour vos vacances. Vous êtes ici pour passer du bon temps, et nous avons placé cette session sous le thème de la joie : « Montagnes, éclatez en cris de joie », dit le livre d’Isaïe. Mais franchement, on ne peut pas dire que ce soit la joie qui habite le cœur de Job. Il n’a pas le moral, ce pauvre homme, il est déprimé même : « la vie de l’homme sur terre est une corvée », nous confie-t-il. On n’a sans doute pas envie de partir en vacances avec Job ; il risquerait bien de nous les gâcher !
Sauf que Job ne s’arrêtera pas à ce cri de désespoir. Il percevra, avec le temps, la présence du Seigneur, tellement plus grand que tout ce qu’il peut imaginer ; et encore, Job ne connaissait pas le Christ, il n’avait pas vu son Sauveur, il ne pouvait pas communier à sa présence.
Alors, entendre Job récriminer contre son existence malheureuse peut nous aider à poser quelques bases d’une semaine de vacances de sports d’hiver sous le regard du Seigneur. Certains parmi nous sont peut-être un peu dans l’état d’esprit de Job. Qu’ils entendent alors comment se poursuit l’appel que le prophète Isaïe a lancé aux montagnes : « montagnes, éclatez en cris de joie, car le Seigneur console son peuple » (Is 49,13). Oui, ce séjour ici peut être pour vous source de profonde consolation, en vous réfugiant auprès de la Vierge Marie, cette Mère si tendre qui sèche nos larmes.
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A moins que vous soyez en recherche d’autre chose ; et c’est alors peut-être la deuxième lecture qui peut vous rejoindre au seuil de notre semaine à vivre ensemble. On y entend saint Paul, qui semble s’incliner devant plus fort que lui, plus grand que lui. Il confesse alors : « l’évangile… est une nécessité qui s’impose à moi ».
Voyez : l’apôtre n’envisage pas l’évangile comme la réponse à toutes ses questions ni comme un livre de sagesse ou de bien-être. L’évangile - le vivre et le proclamer-, saint Paul le découvre comme une « nécessité ». Ça pourrait être notre disposition fondamentale, déjà pour cette semaine, et comme la reconnaissance qu’il y a bien plus grand que nous, que nos problèmes et que nos désirs : il y a l’évangile, cette Bonne Nouvelle, cette puissance de vie, qui « s’impose » à nous. Elle s’impose comme une réalité vitale.
Nous serons appelés, cette semaine, à vivre cette bonne nouvelle sur les pistes de ski, dans nos diverses rencontres, pour certains dans la vie de famille : vivre l’évangile comme une réalité qui s’impose à nous, mais pas pour nous dominer : elle s’impose à nous pour nous élever, pour nous rendre meilleurs, plus beaux, plus forts, plus heureux. C’est justement ce thème de la joie forte qui sera notre fil rouge tout au long de la semaine.
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Mais peut-être êtes-vous arrivés en ce sanctuaire avec les bagages remplis d’intentions de prière. Vous sachant en route pour un lieu d’apparition et d’intercession, des proches ont pu vous demander de prier pour eux, ou c’est vous-mêmes qui comptez bien faire de ce séjour l’occasion de présenter au Seigneur, par Marie, toutes vos intentions de prière.
Et voici l’évangile de ce jour, où nous voyons Jésus à qui on amène toutes sortes de malades et de possédés. On les met sous ses yeux, comme nous pourrons mettre toutes nos intentions sous ses yeux, au cours de cette semaine.
Et nous voyons alors le Christ, Sauveur du monde, puissance de vie, prendre la main de chaque souffrant, comme il le fait avec la belle-mère de Pierre. Oui, Jésus nous prend la main dans nos souffrances, il nous relève ; il vient toucher et caresser ceux qui peinent, et il les réconforte. Voilà ce que nous pourrons aussi expérimenter cette semaine, les uns avec les autres, les uns pour les autres.
Nous pourrons alors nous laisser toucher par un partage qui nous procurera certainement des joies plus grandes que nos seuls espoirs de passer une semaine sympathique, avec de la neige de qualité et un soleil radieux.
Alors, je vous le propose, je vous y invite : ouvrons-nous par cette Eucharistie au Seigneur qui nous rejoint, qui nous prend sur lui comme un télésiège nous élève pour nous emmener plus haut, afin de contempler de sublimes paysages et d’y goûter la joie d’une vie qui va tout schuss vers le Christ et vers les autres. Amen.