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Sunday 7 July - 14ème dimanche du temps ordinaire
Satan tombait du ciel comme l'éclair
Par le père Ludovic Frère, recteurSatan tombait du ciel comme l’éclair ! Voilà comment Jésus constate ce pouvoir sur les puissances du Mal qu’il a conféré à ses disciples ; un pouvoir réel, dont il est lui-même le spectateur enthousiaste : « Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair ».
En ce début juillet, un tel évangile ne nous est certainement pas donné pour faire écho aux orages qui sévissent fréquemment. Mais les éclairs illuminant parfois le ciel estival peuvent nous aider à saisir ce que Jésus a contemplé. Alors, regardons avec le Christ Satan tomber du ciel comme l’éclair.
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Un éclair, c’est fascinant, inquiétant et puissant à la fois. L’énergie qu’il déploie dépasse l’entendement : l’équivalent de plusieurs dizaines de centrales nucléaires ! Quand les disciples du Christ annoncent l’Évangile en paroles et en actes, Satan prend donc un sacré coup de jus ! Et il tombe vite, très vite : 40 000 km/s, c’est la vitesse de l’éclair. Comme quoi, l’esprit du Mal est rapidement terrassé quand la force du Christ se déploie en nous !
D’autant qu’un éclair a deux manières de se produire. La première, c’est quand un nuage se forme : des gouttes et des cristaux de glace se percutent. Ils échangent alors une partie de leur charge électrique. Les gouttes les plus lourdes, chargées négativement, descendent au bas du nuage ; par conséquent, le sommet du nuage se charge positivement, et quand l’écart entre les deux est trop important, un éclair jaillit et s’abat sur terre.
Ainsi Satan, vaincu par l’amour du Christ en croix : un amour si chargé positivement que la négativité du Mal n’a pu le supporter. Le poids du Mal, qui nous paraît pourtant si lourd dans nos vies et dans les événements du monde, est confronté à la charge positive, bien plus extraordinaire encore, de l’amour que Dieu nous porte. Et alors, le Mal est foudroyé, plaqué au sol à la vitesse de l’éclair !
En cette année où nous fêtons au Laus le 350e anniversaire de la première apparition de Jésus crucifié à Benoîte, il est bon de nous rappeler ce poids d’amour - qu’on appelle aussi la gloire - ce poids d’amour que Jésus a porté sur la croix. Le Seigneur a dit à Benoîte : « C’est pour vous montrer l’amour que j’ai eu pour les pécheurs ».
Oui, Dieu nous aime ! Non pas à proportion de nos mérites, mais parce qu’il est Dieu, puissance d’amour ! Infiniment « chargé » positivement d’amour pour chacun de ses enfants ! Son poids d’amour est tel que si ça avait été pour un seul d’entre nous, Jésus n’aurait pas hésité à donner sa vie sur la croix. Mais il l’a donnée pour tous, car il nous aime tous d’un amour infini ; et tous, nous avions absolument besoin de cet amour pour nous décharger de l’énergie négative de nos complicités avec le Mal, qui nous conduisait à la mort éternelle.
Mais attention ! Le Père du mensonge cherche encore à nous faire croire que Dieu serait chargé négativement : un Dieu qui ne nous aimerait pas vraiment, un Dieu lassé de nos égarements, un Dieu décidé à en finir avec nous, prêt à nous envoyer un cancer, un accident ou la mort. Cette conception d’un Dieu chargé négativement avait court du temps de Benoîte, et peut-être encore au fond de nos cœurs aujourd’hui : « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ? »… Sous-entendu : c’est le Seigneur qui m’a envoyé du mal.
Alors, laissez-vous toucher par la grâce fulgurante du Laus ; une grâce fulgurante comme un éclair, mais douce comme un rayon de soleil matinal. Une grâce qui nous console et nous caresse pour nous assurer que Dieu nous aime, qu’il nous porte, qu’il nous chérit infiniment !
En laissant cette réalité nous habiter et nous transformer, le diable chargé négativement prend une décharge violente. Il est jeté au sol, celui qui essaye de nous convaincre que Dieu ne voudrait pas de nous. On lit ainsi dans les manuscrits : « Un homme étant au Laus, disait sans cesse : "Je suis damné pour l’éternité". Le démon le tenait en cet état déplorable. Benoîte lui dit le sujet de son désespoir, le ramène, le fait confesser ; et il fut délivré de ses horribles tentations. » Vous voyez : en un éclair, cet homme saisit la grande espérance qui libère et qui relève. Il se confesse et Satan tombe du ciel comme l’éclair !
Ça lui arrive même plusieurs fois par jour au Laus. Les chapelles des confessions sont des endroits où, sans cesse, Satan tombe du ciel comme un éclair. Alors, si vous entendez ici le grondement d’un orage, avant de sortir vos parapluies, demandez-vous plutôt si ce n’est pas une confession qui vient de s’achever !
La bergère du Laus le constata clairement un jour. Je cite les manuscrits : « En l’année 1672, le 25 mars, fête de l’Annonciation, [Benoîte] nous disait : "Belle Mère de Dieu ! Que la confession est une chose admirable : Ce matin, j’ai vu à chaque confessionnal un diable, et à mesure que les pénitents se confessaient bien, il battait des pieds et se rongeait les poings" ».
Voilà une belle motivation - vous ne trouvez pas ? - la seule suffisante peut-être, pour nous faire courir jusqu’à la confession : faire tomber Satan du ciel comme l’éclair ! Le rendre impuissant devant la force de la grâce et le désir d’une vie plus fidèle au Christ ! Ainsi s’accomplit la promesse que le prophète Isaïe annonçait dans la première lecture : « Le Seigneur fera connaître sa puissance à ses serviteurs ». Alors, « réjouissez-vous avec Jérusalem ! » Oui, réjouissez-vous !
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Mais savez-vous que les éclairs peuvent se former d’une autre manière encore ? Non pas seulement par une réaction électrique dans les nuages, mais aussi depuis le sol. Là encore, c’est une affaire de choc d’énergie. Lors d’un orage, ce qu’on appelle une « décharge pilote » peut partir du sol et monter jusqu’à ce qu’elle rencontre un éclair descendant. Il existe donc ainsi de petits éclairs montants.
C’est dire que nous avons un autre moyen pour faire tomber Satan du ciel comme l’éclair ; un moyen qui rejoint celui de la grâce, l’éclair descendant. Ce moyen, ce sont nos actes de bonté sur terre, comme autant de petits éclairs montants. Ainsi, en 1691, la Vierge Marie apparaît à Benoîte et lui dit « que l’aumône (qu’une personne) a faite aux pauvres désespère le démon. » Vous vous rendez compte : celui qui cherche à nous faire désespérer se trouve foudroyé, désespéré lui-même par nos actes de charité !
Malgré toutes les fragilités que nous vivons dans l’existence - et que Jésus met aujourd’hui en évidence quand il envoie ses disciples comme des agneaux au milieu des loups, sans même une bourse, ni sac ni sandales pour s’appuyer des réalités humaines - malgré toute la fragilité des ouvriers envoyés à la moisson, une force sublime nous habite : celle de la charité. Dès que nous faisons le moindre petit acte de charité, une force extraordinaire sort de nous et Satan tombe du ciel. Il se casse le nez sur la charité. Voilà de quoi déborder d’actes d’amour, de pensées positives, de paroles bienveillantes à l’égard des autres ! À chaque fois, Satan tombe du ciel comme l’éclair !
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Frères et sœurs, ce dimanche est donc fait pour nous recharger positivement en amour divin, afin que nous abordions cette semaine, forts et déterminés à faire tomber les puissances du Mal. Disponibles à la grâce venue d’en-haut et attentifs aux actes de charité venus d’en-bas, ce double éclair nous permet d’affronter tout ce qui est chargé négativement dans le monde et en nous-mêmes, pour faire resplendir le Christ et sa victoire !
Nous le constatons fréquemment dans nos Hautes-Alpes ensoleillées. La Vierge du Laus a certainement choisi son refuge des pécheurs en cette région pour cela : que Satan tombe comme l’éclair, puis que se dissipent rapidement les nuages de nos vies et que resplendisse le Soleil du Christ ! Alléluia. Amen.
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