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Wednesday 9 November - Rencontre des sanctuaires de PACA
"On y vient en touriste, on en repart en pèlerin..."
Par Mgr Félix Caillet, vicaire général
Tout rapprochement entre l’Evangile de cette fête de la dédicace du Latran et les sanctuaires de la province dont nous avons la joie d’accueillir les recteurs, ne serait que fortuit ! Seule la parole de l’Ecriture qui revient à la mémoire des disciples prend visage en chacun de vous les recteurs ou leurs représentants : « L’amour de ta maison fera mon tourment ! »
Ces sanctuaires, chacun avec son histoire, plus ou moins longue, chacun avec son message propre, non seulement vous vous attachez à les faire vivre mais ils vous font vivre. Comment pourriez-vous être indifférents à ces rendez-vous d’amour dont vous êtes les témoins ? On y vient parfois en touriste, on en repart en pèlerin. On y arrive le cœur desséché et on s’en retourne le cœur assoiffé. On y est venu furtivement, pour voir, le cœur déchiré et blessé et on s’y attarde avec la surprise de voir tout son être réconcilié.
Comment ces grâces déversées, telles des sources jaillissantes, ne vous entraineraient-elles pas vous-mêmes vers un océan d’Amour et de Vie ?
Aujourd’hui nous fêtons la dédicace de la Basilique du Latran, cathédrale de Rome. Elle fut construite par l’empereur Constantin sur des terres appartenant à la famille des Laterani, d’où lui vient son nom. C’est en 324 qu’elle fut consacrée. Sa taille est impressionnante: 130 mètres de long sur 65 de large. Elle fut le siège de la papauté jusqu’à ce que le Pape Clément V transfère le Saint Siège à Avignon en 1309. De tels chefs d’œuvre architecturaux, grandioses et imposants, n’ont pas d’autres prétentions pourtant que d’être le signe de la présence du Corps du Christ ressuscité au cœur de notre monde, reflet de l’infini de l’Amour du Père, à la taille des fruits de l’Esprit toujours agissant dans notre monde et dans l’Eglise.
Cathédrales, basiliques, collégiales, églises, chapelles, oratoires, simples croix érigées sont là, formant un maillage serré sur nos territoires, pour indiquer à l’homme de tous les temps sa grandeur, pour révéler à l’humanité entière le sens de son histoire et pour offrir à tout être humain la réconciliation et l’Amour.
Dans le visage que prennent nos églises diocésaines en ce début du III° millénaire, les sanctuaires sont une chance. Loin d’être un simple lieu de dévotions individuelles, le chapelet se glissant grain après grain entre les doigts de mains usées par le travail et l’âge, le sanctuaire devient, chaque jour, un peu plus un cairn ou un amer selon que l’on est de la terre ou de la mer, un repère tel un phare ou un pic vers lequel et à partir duquel on va orienter sa vie. Il est, plus que jamais, un lieu d’Eglise vers lequel toutes les générations sont invitées à converger. Le sanctuaire est en même temps havre de paix intérieure et source jaillissante de joie, donnant aux cantiques et aux musiques toute leur dimension pour la plus grande gloire de Dieu.
De ces sanctuaires qui sont les vôtres, des sources de fraîcheur jaillissent désaltérant toutes les soifs de nos contemporains.
De ces sanctuaires qui sont les vôtres, se déversent des torrents d’Amour, emportant sur leur passage toutes les bassesses de notre monde, le mal et le péché qui ne cherchent qu’à prendre racine sur les berges de notre existence…
De ces sanctuaires qui sont les vôtres coulent paisiblement des fleuves de charité, d’espérance, portant les hommes, comme au temps du flottage et des radeaux de la Durance, en totale sécurité, sur les eaux de leur baptême avec une foi assurée, dans leurs traversées humaines, parfois impétueuses.
La vision d’Ezéchiel, c’est la vôtre, c’est la nôtre…
C’est celle de l’Eglise universelle pèlerinant à Rome, aussi bien aux quatre basiliques majeures qu’au tombeau de Pierre.
C’est celle de l’Eglise d’aujourd’hui sur les rives de laquelle toutes sortes de fruits pourront se cueillir et toutes sortes de feuillage se ramasseront comme autant de remèdes pour les maux de nos sociétés.
« Cette eau, disait Ezéchiel, assainit tout ce qu’elle pénètre et la vie apparait en tout lieu où arrive le torrent. »