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Tuesday 24 March - Soyons libres !
Messe mardi 24 mars - 4ème semaine de Carême
Par le Père Ludovic Frère, recteurSoyons libres !
Pour lutter contre cette saleté de virus, nos libertés personnelles ont été réduites. Il est normal d’y consentir, et de le faire avec le plus grand soin.
Mais ces restrictions de liberté nous interrogent justement sur ce qu’est la liberté.
Le confinement permet de redécouvrir, peut-être, la grâce de vivre dans un pays où l’on est libre de se déplacer, mais aussi libre de penser et de croire.
C’est aussi l’occasion de nous demander ce qu’est vraiment la liberté que Dieu nous a donnée
et à laquelle nous aspirons si puissamment. N’est-ce qu’une liberté de mouvement et de pensée ? N’y a-t-il pas davantage dans notre aspiration à la liberté ?
* * *
Et voilà l’évangile d’aujourd’hui, comme un cadeau pour penser la liberté à partir de son fondement. Ce fondement, c’est la personne de Jésus-Christ, Lui qui s’est révélé comme « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14,6).
En restant enfermés dans leur interprétation de la loi du Sabbat, les opposants du Christ ne sont pas libres. Pas libres parce qu’ils manquent de mettre le bien au-dessus de tout. Pas libres parce qu’ils oublient de faire de la charité le fondement de tout.
Et nous, quels peuvent être nos enfermements par lesquels nous étouffons le bien ? Quels confinements intérieurs par lesquels nous ne faisons pas de l’amour le moteur de toute chose ? Nos confinements et replis de toutes sortes peuvent nous rassurer, peut-être, mais pas nous rendre libres, pas nous rendre adultes et matures dans la foi.
La situation actuelle est alors une véritable provocation à savoir discerner ces confinements par lesquels nous pouvons nous fermer à Dieu et aux autres ; par lesquels nous ne sommes pas libres de la liberté du Christ. L’occasion aussi de discerner si notre foi nous rend libres de cette maturité baptismale que le Seigneur veut pour nous.
Je crois qu’il nous faut bien l’entendre : la liberté dans le Christ est une liberté mature, pas le respect de simples règles sans fondements et sans âme. C’est une liberté à prendre en mains.
* * *
Regardez justement comment le Christ agit avec ce grand malade à la piscine de Bethzatha. Cet homme déplore de n’avoir personne pour le plonger dans la piscine.
Jésus ne lui dit pas : « je vais t’y porter ». Il lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche ». Cet homme doit faire sa propre démarche. Il ne se fait pas assister, il se fait relever. Voilà ce que le Christ fait pour nous : il ne nous assiste pas, il nous relève.
Cette piscine évoque bien sûr le baptême. Dans la dynamique du baptême, nous sommes appelés à nous lever et à marcher, pas à nous faire assister en appliquant des règles sans fondement.
* * *
Alors, notre contexte actuel de restriction des libertés est en fait une provocation à la liberté. Vous êtes libres de vous connecter pour vous unir à cette messe. Vous êtes libres de prendre du temps chez vous pour méditer la Parole de Dieu. Vous êtes libres de marcher vers le Christ, qui est le chemin, la vérité et la vie. Le Seigneur dit à chacun d’entre nous : « lève-toi, prends ton brancard, et marche ». N’attends pas qu’on marche à ta place !
Je vous invite à remercier le Seigneur pour une telle liberté, pour une telle confiance ! Ne gâchons pas cette liberté, ne laissons personne nous la prendre, et ne retournons pas à nos enfermements. Comme le dit saint Paul aux Galates : « C’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés. Alors tenez bon, ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage » (Gal 5,1).
Oui, frères et sœurs, tenez bon ! Tenez bon et ne sacrifiez pas votre liberté véritable en laissant d’autres penser à votre place. Dans la disponibilité à l’Esprit de vérité, soyons libres et vivons maintenant dans l’Eucharistie le plus grand moment de liberté qu’il soit possible de vivre sur terre : la liberté d’offrir notre vie avec Jésus qui donne la sienne.
Amen
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