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Saturday 4 April - Tous liés !
Messe 5ème semaine de Carême
Par le père Ludovic Frère, recteurMesse du samedi 4 avril 2020 – Samedi de la 5e semaine du Carême
Homélie du père Ludovic Frère, recteur du sanctuaire
Tous liés !
Est-il trop tôt pour tirer des enseignements de ce que nous sommes en train de vivre ? Sans doute ; mais on peut quand même réfléchir à cette situation. On peut regarder ce qui se passe dans le monde, avec plus de 3 milliards d’humains confinés, près d’un million de personnes touchées par le coronavirus… une vie paralysée, une inquiétude mondialisée, sur tous les continents, dans toutes les couches sociales et de tous âges. Qu’on soit milliardaire ou SDF, qu’on soit une star des médias ou un anonyme, on est tous confinés, tous concernés, tous fragilisés.
Quelle grande leçon de communion universelle ! Il faut un confinement chacun chez soi pour qu’on se redécouvre tous unis. Et qu’on s’ouvre peut-être aussi au besoin universel d’être sauvés. Pas seulement pour soi, mais pour tous. Passer de l’individualisme à l’universel : comme dans l’évangile de ce jour.
* * *
Nous sommes au chapitre 11 de saint Jean, juste après la résurrection de Lazare. Un événement marquant pour beaucoup, mais qui ne concernait qu’un seul homme : ce Lazare avait bénéficié d’une rémission de mort, mais tous les autres morts du cimetière étaient restés dans leur tombe.
Ce ne peut donc être le point final de la manifestation du Sauveur face à la mort. Nous sommes au chapitre 11 de saint Jean. Au chapitre suivant, Jésus entre à Jérusalem et on l’acclame par des Rameaux. Un chapitre plus loin, commence le grand récit de son dernier repas avec ses disciples, puis sa Passion, sa mort sur la croix, et au chapitre 20, sa résurrection au 3e jour : victoire divine sur le mal et sur la mort !
Une victoire qui ne sera alors plus simplement pour un seul homme, mais pour toute l’humanité. Saint Jean note malicieusement cette universalité du salut : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour tout le peuple », dit le grand prêtre. L’évangéliste commente : « c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés ».
Voilà ce que nous allons célébrer la semaine prochaine : un rassemblement universel dans le sang du Christ. Rassemblement bien plus profond que celui qui nous unit actuellement dans la même inquiétude. Rassemblement bien plus durable que celui qui nous relie en ce moment dans toutes les formes de solidarités et d’attentions aux autres.
* * *
« Rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » : c’est le projet de Dieu, c’est sa Volonté, c’est ce pourquoi le Sauveur donne sa vie… Et si ça devenait aussi davantage notre grand projet de vie, notre propre volonté ?
Servir l’unité des enfants de Dieu dispersés. La servir par nos paroles, qui doivent toujours aller dans le sens de l’unité. La servir par nos actes, qui ne peuvent être qu’en faveur de l’unité. La servir dans nos projets, qui doivent être des projets d’unité.
En ce samedi, dernier jour avant la Semaine Sainte, nous nous plaçons tous ensemble sous le manteau de la Vierge Marie pour qu’elle nous rassemble en son Fils, et qu’elle fasse de chacun d’entre nous un serviteur, une servante de l’unité.
Si ce désir ne vous habite pas, éteignez, s’il vous plaît, maintenant, l’écran par lequel vous participez à cette messe. Car ça ne vous servira alors à rien de vous unir à l’unique sacrifice de Celui qui a donné sa vie pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. Mais si ce désir vous habite, malgré vos difficultés à l’incarner toujours au quotidien, n’éteignez pas votre écran, approchez-vous de ce mystère d’unité : il fait de nous tous un seul peuple, un seul corps dans le Christ. Amen.
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