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dimanche 13 octobre - Consécration du monde au cœur immaculé de Marie
Marie, montre-nous Jésus !
Par Mgr André FortChers frères et sœurs,
Agenouillé devant la statue de Notre-Dame de Fatima apportée du Portugal à Rome, le pape François consacre aujourd’hui le monde au Cœur immaculé de Marie. Il renouvelle ainsi le geste accompli, dans des circonstances où la paix du monde était gravement menacée, le 31 octobre 1942 par le pape Pie XII, puis le 13 mai 1982 et le 16 octobre 1983 par le pape Jean-Paul II.
De quelles convictions et de quelle piété envers la Vierge Marie cette démarche est-elle l’expression ?
Marie, mère du Christ, est aussi la mère, la préfiguration et le membre le plus éminent de l’Église. Marie préfigure l’Église dans l’ordre de l’union parfaite avec le Christ dans la foi, l’espérance et la charité. Avec Marie et en communion avec elle, l’Église continue d’accueillir le salut apporté au monde par le Christ, seul Seigneur et seul Sauveur.
Parce qu’elle est mère du Christ, Marie possède auprès de lui une puissance d’intercession qu’aucun autre membre de l’Église ne peut exercer. Depuis son élévation corps et âme dans la gloire du Christ, la médiation d’intercession de Marie est unique, parce qu’elle est à la fois maternelle et universelle.
La Vierge Marie est seule à s’être personnellement et librement associée au Christ dans son sacrifice pour la gloire de Dieu et le salut du monde, sacrifice rédempteur source de toute grâce. Dès lors, sa continuelle médiation d’intercession est une coopération à la diffusion de toutes les grâces dont le sacrifice du Christ est la source.
Verbe de Dieu fait chair, né de Marie, vrai Dieu et vrai homme, le Christ est le seul médiateur entre Dieu son Père et les hommes ses frères. Il n’y a de salut pour l’humanité tout entière que par lui, avec lui et en lui. Mais Dieu ne fait pas pour nous sans nous, il n’y a pas de salut pour nous sans notre libre adhésion à la grâce qui nous est offerte. Or cette libre et personnelle adhésion, ce « oui » au Christ Seigneur et Sauveur ne peut être, pour chacun de nous, qu’en accord et en dépendance du « oui » de Marie, lorsqu’elle a librement consenti, dans la confiance et l’amour, à devenir la mère du Christ.
Le rôle actuel de la Vierge Marie, dans l’ordre de la grâce, est donc celui d’une médiation maternelle qui s’inscrit dans la fidélité, la continuité et l’extension de son rôle à l’égard du Christ. Même si nous n’en prenons que trop rarement conscience, c’est toujours en communion avec Marie que nous sommes en relation personnelle avec le Christ, relation transformante, relation sanctifiante.
Plus les hommes sont indifférents à Dieu, plus les membres de l’Eglise sont nombreux à être infidèles au Christ, plus le monde a besoin de Marie, refuge des pécheurs et secours des chrétiens. C’est dire l’importance de la piété mariale qui ne saurait être facultative pour aucun chrétien. La dévotion filiale envers la Vierge Marie n’est pas propre à une spiritualité particulière, elle est essentielle à toute vie authentiquement chrétienne. On ne peut pas séparer Marie du Christ et de son Eglise. Ainsi, nul ne peut avoir Dieu pour père si Jésus ne fait pas de lui son frère, et nul ne peut avoir Jésus pour frère sans avoir Marie pour mère. L’amour maternel dont Marie aime Jésus s’étend à tous les hommes dont Jésus a fait ses frères, on ne peut donc être un vrai disciple de Jésus sans partager son amour filial pour sa très sainte mère, la Vierge Marie.
Dans la communion d’amour qui l’unit au Christ, Marie est présente au monde, associée à la présence du Christ qui ne cesse d’instruire et de guider, d’animer et de vivifier son Eglise. Les apparitions de Marie en notre monde de sa présence attentive, vigilante et toujours bienfaisante, car Marie n’intervient que pour nous conduire au Christ et nous le faire connaître tel qu’elle le connaît, Prince de la Vie et Maître du Bonheur, seul Seigneur et seul Sauveur.
La communion d’amour qui unit Marie au Christ est si profonde que la consécration au Cœur immaculé de Marie est ultimement une consécration au Christ par les mains de Marie. Unissons-nous donc au Pape François pour renouveler et approfondir notre attachement au Christ par Marie, avec Marie. Faisons nôtre la fervente prière que la liturgie de l’Eglise fait monter vers notre Père du Ciel pour fêter Marie mère du Christ, mère de Dieu et mère des hommes :
« Dieu tout puissant, par la maternité virginale de la bienheureuse Vierge Marie, tu as offert au genre humain les trésors du salut éternel. Accorde-nous de sentir qu’intervient pour nous et pour le monde celle qui nous a permis d’accueillir l’auteur de la vie, Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur ».
La démarche de consécration au Cœur immaculé de Marie que le pape François nous appelle à accomplir aujourd’hui avec lui est l’expression de sa profonde piété envers Marie qu’il a confiée aux jeunes rassemblées au sanctuaire de Notre-Dame d’Aparecida pour les Journées mondiales de la jeunesse : « Au lendemain de mon élection comme évêque de Rome, j’ai visité la basilique Sainte-Marie Majeure afin de confier à la Vierge mon ministère de successeur de Pierre… Quand elle cherche le Christ, l’Église frappe toujours à la porte de sa Mère et demande : Montre-nous Jésus. C’est d’elle que nous apprenons à être de vrais disciples. C’est pourquoi l’Église va en mission en marchant toujours dans le sillon de Marie. » Amen.