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Sunday 14 October - Messe anniversaire des 50 ans de l'ouverture du Concile Vatican II
"L'Église est en fête"
Par Mgr Félix Caillet, vicaire général du diocèse de Gap et d'EmbrunL’Eglise est en fête… Sur tous les continents, dans toutes les cathédrales comme dans la moindre petite église paroissiale, les chrétiens sont en fête. Les chrétiens fêtent un anniversaire, ô combien marquant, celui de l’ouverture du Concile Vatican II. Cette date marque aussi l’ouverture d’une « année de la Foi » selon la volonté de notre Pape, Benoit XVI. Oh, je n’ignore pas que l’on ait cherché, ces dernières décennies, à faire porter sur ce Concile la responsabilité de bien des maux, et de l’Eglise, et de la Société. Que de disputes sur des présumés déviationnismes ! Si l’Eglise est notre Mère, il en va d’elle comme de nos familles humaines. Elle n’échappe pas aux querelles et aux disputes entre ses membres.
A la lecture attentive et détaillée de l’histoire, je suis dans l’étonnement quand je vois la place et le rôle de la prière dans le lancement, le déroulement de cette aventure du Concile, coup de l’Esprit-Saint. « J’ai prié et l’intelligence m’a été donnée. J’ai supplié et l’esprit de la Sagesse est venu en moi. » Jean XXIII comme Paul VI ont passé des heures en prière pour que leur cœur discerne ce que le Seigneur voulait pour son Eglise.
« J’ai prié et l’intelligence m’a été donnée. J’ai supplié et l’Esprit de Sagesse est venu en moi. » Ces paroles du livre de la Sagesse prennent une résonance particulière en pensant à l’Eglise avec l’audace dans laquelle Jean XXIII l’a engagée. Ces paroles sont aussi pour chacun et chacune d’entre nous. Ce qui est bon pour l’Eglise est bon pour chaque croyant. Ce qui est bon pour un baptisé est bon pour l’Eglise. Pour édifier l’Eglise de Jésus-Christ, nous sommes invités à prendre le temps de la prière, de cette grande intimité avec le Seigneur dans une attitude d’abandon total. « Seigneur, je m’abandonne à toi ! » Ne craignons pas de perdre du temps dans la prière ! ou plutôt n’ayons pas peur d’offrir de notre temps dans la prière. L’intelligence nous est alors donnée. L’Esprit de la Sagesse vient et demeure en nous.
C’est dans la prière que la Parole de Dieu se reçoit et s’accueille. Une des grandes richesses du Concile réside dans l’insistance qui est faite sur la Parole de Dieu , l’importance de la Parole de Dieu dans la vie des croyants. Déjà, la lettre aux Hébreux nous offrait une belle réflexion : « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants. Elle pénètre au plus profond de l’âme jusqu’aux jointures et jusqu’aux moelles… tout est nu devant elle » Depuis 50 ans, la Parole de Dieu s’est creusée une place intime dans la vie de l’Eglise et des croyants. Elle est une Parole créatrice qui nous appelle à la liberté intérieure dans l’Esprit. Elle est incisive, comme le bistouri du chirurgien, nous exhortant à trancher dans le vif pour nous engager sur des chemins de vie. Cette Parole de Dieu atteint toute sa dimension dans ces quelques mots « Prenez et mangez, ceci est mon corps. Prenez et buvez ceci est mon sang »
Cette Parole de Dieu, comme l’exprime l’exhortation apostolique Verbum Domini, nous révèle qui est Dieu jusque dans le silence du Christ, le silence du Père et le silence de l’Esprit. C’est dans ce silence que la Parole de Dieu se fait entendre et résonne.
Cette Parole de Dieu est adressée à tous sans distinction : juifs et païens, croyants ou non, hommes et femmes de bonne réputation et hommes et femmes non fréquentables que nous jugeons condamnables ou condamnés. J’en suis témoin avec étonnement avec l’écho que trouve cette Parole dans le cœur des détenus de la maison d’arrêt. Comme une terre aride, altérée sans eau, ils attendent des paroles qui rafraîchissent leur vie aride et chaotique, des paroles de paix, des paroles qui ouvrent à l’espérance. En ce sens, le Concile est un concile prophétique au sens où il discerne dans la Parole de Dieu une lumière en mesure d’éclairer la société actuelle. Inutile d’épiloguer longtemps sur les grandes questions d’actualité dans lesquelles les hommes et les femmes se débattent à défaut de savoir débattre ensemble. En nous invitant à l’accueillir comme Parole de Dieu, elle devient Lumière d’humanité pour notre monde et nos sociétés. L’initiative des Evêques de France, Diaconia 2013, éveille nos communautés à leur responsabilité d’accueil et de proximité à vivre avec les plus fragiles de notre monde. Il nous revient à tous de leur proposer la Bonne Nouvelle de l’Evangile, de leur faire connaître le salut que le Christ est venu inaugurer. Cette Parole est tellement un Trésor que nous ne pouvons pas la garder pour nous. Il faut la crier, la faire entendre. « La Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres », à nous de le vivre. Que les pauvres, quelques soient leur pauvreté, trouvent place dans nos assemblées et nos communautés.
Devant eux et avec eux, la joie sera grande de proclamer ensemble « Credo Domine » Je crois en Toi, Seigneur !