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Sunday 21 September - 25e dimanche du temps ordinaire - Année A
Le Seigneur nous appelle à son service
Par le père Pierre AFONSOIl est bon d’entendre ces paroles de Jésus au début de l’année scolaire, de l’année pastorale. Dans la période des vendanges par ailleurs.
1- Le Seigneur nous appelle à travailler à sa vigne.
Il nous appelle à prendre notre part de service à sa vigne, à son oeuvre.
Jésus souligne la récompense finale. C’est la même pour tous, quelle que soit l’heure de l’embauche. Ce passage d’Évangile nous parle de la vie avec Dieu. Travailler à la vigne, c’est découvrir Dieu, se convertir à lui et participer à son oeuvre, son royaume dans le monde. Quel que soit le moment de l’entrée dans l’alliance avec le Seigneur, il s’agit de recevoir la même communion à lui. Le résultat, le fruit c’est le don de la vie divine. Le Salut.
Parmi les auditeurs de Jésus et dans les premières communautés chrétiennes, les jalousies ne devaient pas manquer. Jésus met en garde. Dieu veut donner son salut, la communion à lui, à tout homme. Chacun est appelé au salut. La relation entre juifs et païens est orientée à cela. Entre ceux qui ont entendu l’appel depuis Abraham, le peuple de la promesse pour préparer la venue du Sauveur, et les païens qui entrent dans l’alliance à la dernière heure, l’heure du Christ, les derniers temps où tout est accompli, il ne doit pas y avoir d’exclusion; tous sont inclus dans le plan de Dieu. Tous sont inclus dans le sacrifice de la Croix.
De même entre les baptisés en Jésus-Christ au premier jour de leur vie et les convertis tardifs, les catéchumènes ou les recommençants, il ne doit y avoir qu’action de grâce, sainte émulation, soutien mutuel et non concurrence, comparaison, jalousie et lutte de pouvoir. Entre vieux paroissiens qui ont porté la mission et enduré le poids du jour et de la chaleur et nouveaux paroissiens récemment arrivés ou convertis, il n’y a que joie pour que grandisse le royaume de Dieu.
Chacun est invité à être heureux du don de Dieu pour lui et pour les autres. C’est le même don de la vie de Dieu en Jésus-Christ. Et c’est une grâce de pouvoir entrer dans l’alliance avec le Seigneur le plus tôt possible, dès le début de sa vie; de pouvoir travailler à sa vigne dès que possible. Dans la parabole du fils prodigue (Luc 15), le fils aîné n’avait pas perçu la joie d’être resté fidèle dans la maison du Père, et de savourer la grâce de se tenir en sa présence. “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.” (Luc 15, 31). Cela nous fait prendre conscience que la durée, le fait du temps, ne suffit pas à lui-même pour nous faire découvrir le vrai visage de bonté du Père, de bonté du maître de la vigne. La durée peut nous rendre durs; la durée peut nous endurcir, à cause de la faiblesse du péché, au lieu de faire croître dans le temps la joie de l’union à Dieu. En fait la bonté de Dieu est à découvrir, à expérimenter. Il faut prendre conscience que mystérieusement, dans le drame du péché, “Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous.” (Romains 11, 32 ). Nous ne sommes plus dans une logique du droit et de ce qui est dû, mais dans la logique de la grâce, la logique du don et du pardon, la logique de l’amour.
2- Le Seigneur nous invite à relayer l’appel.
Dans un deuxième temps arrêtons-nous sur la parole des ouvriers de la cinquième heure, pour la dernière heure de travail : ”personne ne nous a embauchés.” et le maître leur dit : ”Allez, vous aussi, à ma vigne.” Nous pouvons entendre l’appel aujourd’hui à être les relais du maître de la vigne, pour que personne ne reste de côté, en dehors, de la société, de l’Église, de Dieu, de la joie de Dieu, de la miséricorde de Dieu. Chacun à sa place à la vigne, il y a de la place pour chacun dans la vigne du Seigneur, comme il y a une place pour chacun dans la maison du Père (Jean 14, 2-3), comme chacun a une place dans le coeur du Père. Comment être attentif en paroisse, en communauté, à chacun, pour que personne ne reste de côté, sans pouvoir prendre sa part de service et entrer dans la joie de se donner en servant, de se convertir davantage en se donnant. Pour que personne ne puisse dire : il n’y a pas de place pour moi, je n’ai pas ma place, je ne sers à rien.
Et nous pouvons particulièrement ici au Laus regarder comment la Belle Dame, Dame Marie, Notre Dame, notre Bonne Mère, nous dit : “ Allez à la vigne de mon Fils !” Elle révèle à Benoîte sa petite bergère : «J’ai demandé ce lieu à mon Fils pour la conversion des pécheurs et Il me l’a accordé». Et nous voyons comment la vénérable Benoîte Rencurel s’est mise totalement au service de la Vierge Marie pour conduire les pèlerins à expérimenter le pardon du Seigneur, sa miséricorde inépuisable, en confessant leurs péchés.
Alors, en ce temps du Jubilé au Laus, puisse le Seigneur nous dire avec la Vierge Marie, avec Benoîte : “Serviteur bon et fidèle, [...] entre dans la joie de ton Seigneur.” (Matthieu 25, 23). Amen.