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dimanche 25 décembre - Messe du jour de Noël
La Nativité du Seigneur
Par le Père Jean-Marie Dezon, chapelain.Noël. Nous célébrons aujourd'hui l'événement le plus fabuleux de l'histoire : l'intrusion de Dieu dans la nuit des hommes.
L'évangéliste Jean se fait chantre de l'amour de Dieu et nous offre le témoignage le plus percutant de la puissance de cet amour : Le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous.
Le Verbe, c'est-à-dire la Parole vivante de Dieu, Dieu qui se manifeste et se dit aux hommes en Celui que l'on appelle le Fils. C'est lui qui vient au-devant de nous, parmi nous, devenant l'un de nous. Par son Fils, Dieu vient à nous, épouse notre humanité avec ses faiblesses et ses limites, nous inonde de son pardon et de sa grâce, afin que nous puissions à notre tour le rejoindre jusque dans la lumière de sa gloire.
Noël. Le Verbe s'est fait chair. Un enfant nous est né, un fils nous est donné.
On attendait en Judée l'avènement d'un roi Messie. Et le voici qui vient sans prévenir, dans le silence et la modestie : saisissante rencontre de l'infiniment grand et de l'infiniment petit. N'est-ce point là la suprême manifestation de l'amour qui est en Dieu ? Ce Dieu qui ne cessera de nous étonner ? Contraste insoutenable au regard de l'homme pécheur, dont la faiblesse est de se gonfler pour paraître fort en vue de mieux dominer ! Scandale pour ceux que Noël fait sourire au nom du culte qu'ils rendent à la Raison contre l'irrationnel de l'amour. Oui, vraiment, c'est devant la Crèche que nous mesurons notre véritable misère : celle de ne pouvoir ni comprendre ni admettre que la grandeur puisse apparaître sous les traits de la faiblesse. Nous sommes trop souvent imperméables à la vraie sagesse de Dieu, à qui rien n'est impossible, fermés à ce mystère que pourtant ont su déceler les plus humbles du peuple d'Israël, les bergers du coin, si proches de ces petits pour lesquels Jésus saura plus tard rendre grâce : Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux habiles et de l'avoir révélé aux tout petits.
Et le mystère de Jésus, déjà inscrit en filigrane dans sa naissance, va se déployer en paroles et en gestes tout au long de son ministère, pour s'affirmer pleinement dans la victoire pascale, et atteindre, par le souffle de l'Esprit de Pentecôte, les foules avides de la Bonne Nouvelle d'un salut au-delà des ombres de la mort.
En présence d'un si merveilleux échange, d'un mystère aussi heureux que déroutant, puissions-nous, frères et sœurs, laisser se rencontrer, jusque dans et par nos vies, le chant de la terre et celui du ciel, et nous unir au choeur des anges qui dans la nuit de Bethléem, dans l'aurore du salut du salut, chantaient la gratitude du monde : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime.