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Saturday 15 April - Samedi Saint - Vigile Pascale par Père Jean-Marie Dezon, chapelain du Laus
La lumière triomphe
Par Père Jean-Marie Dezon, chapelain du LausVEILLEE PASCALE
Puisque l'Ecriture est lumière pour nos coeurs, que nous enseigne donc l'Evangile et que nous rappelle l'apôtre Paul en cette nuit pascale ?
Un tremblement de terre vient de secouer la ville endormie, rappelant étrangement celui qui a ébranlé Jérusalem à l'heure où Jésus, poussant un grand cri, a rendu l'esprit. Les gardes qui surveillent le Mort tressaillent d'effroi et deviennent eux-mêmes comme morts. Les femmes qui cherchent le crucifié apprennent qu'il est ressuscité. Elles qui viennent pour pleurer sont invitées à se réjouir. Plaintives devant la mort, les voici tout émues et pleines de joie devant cet éclat de vie.
Le Christ est ressuscité ! Avec lui, par lui, la lumière triomphe de la ténèbre. Toute nuit est engloutie dans le Jour de Pâques, jour qui n'aura pas de fin, jour pour notre jour, jour du réveil de l'homme-Dieu, le jour où le premier-né d'entre les morts refait de nous des vrais vivants. Car, si nous sommes passés par la mort avec le Christ, dit saint Paul, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui.
L'ange du matin de Pâques s'adresse aux femmes en leur disant : Soyez sans crainte, comme en écho aux anges dans la nuit de Noël qui disent de même aux bergers : Soyez sans crainte. Du début à la fin des évangiles Dieu nous libère de la crainte : crainte d'être fermés au bonheur et à la paix que veut pour nous le Prince de la paix, crainte du mal, crainte de la mort. Non ! Soyez sans crainte ! Celui que vous cherchez dans une tombe n'est pas ici. Ce que nous croyons mort n'est plus dans la mort. Notre humanité n'est pas vouée à la mort. Dieu l'a dédiée, de toute éternité, à la vie. Jésus est passé, victorieux, à travers les mailles de la mort. Et il a lavé, dans sa grande miséricorde, les fautes des hommes. Il veut nous entraîner à sa suite, il est devenu la porte des brebis.
Il nous faut donc passer par lui, passer avec lui, de la mort à la vie. Passer de la ténèbre du péché à la lumière du pardon, de la tristesse du monde à la joie venue de Dieu, de la violence de nos guerres à la paix des gestes réconciliateurs, de l'indifférence à la fraternité et à la charité, du désespoir à la bienheureuse espérance qui dynamise notre marche.
Le Christ est ressuscité d'entre les morts, et voici qu'il vous précède en Galilée ; là vous le verrez. La Galilée, c'est le lieu d'origine des disciples, l'endroit de leur quotidien. Pâques, le Dieu vivant, nous attend dehors, chez nous, dans notre Galilée ; là où nous vivons : dans notre foyer, dans notre lieu de travail, dans nos lieux d'engagements, c'est là que nous devons renouer avec la vraie vie, la vie de lumière. Si nous sommes abattus, c'est là que nous devons être relevés, là que nous devons apprendre à semer la paix. C'est dans notre Galilée que le Ressuscité veut nous rencontrer.
Frères et sœurs, célébrons dans la reconnaissance et l'émerveillement la Fête des fêtes, car la vie triomphe, car Dieu vient nous sauver de la mort. Que le chant de Pâques soit notre plus belle parure, la puissante mélodie et l'espérance de notre monde. Qu'il inonde notre vie, accompagne l’Église en sa marche, qu'il réjouisse le ciel et la terre.
Le Christ est ressuscité, Alleluia ! Il est vraiment ressuscité, Alleluia !
Père Jean-Marie Dezon, chapelain