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Monday 21 December -
Homélie du 21 décembre 2020
Par le père Miguel Mekena Mekongo<xml> </xml>
Frères et sœurs bien-aimés, la liturgie de ce jour nous propose de méditer un épisode de la vie de la Vierge Marie apparemment marginal : Sa visite à sa Élisabeth qui a reçu le don de la maternité. On y voit parfois juste un geste de solidarité et de courtoisie de Marie qui, pensant que sa parente pourrait avoir besoin d’elle, s’est mise tout de suite en route pour aller l’aider. Si nous lisons ce passage de l’Évangile comme une simple chronique historique, la visitation n’a pas grand chose à nous révéler si ce n’est la promptitude avec laquelle Marie se rend auprès d’Élisabeth.
Pour percevoir le message de cet événement, demandons nous ce qui rend vraiment nécessaire la visite Marie, une jeune fille d’une quinzaine d’année qui parcourt des centaines de kilomètres, brave tous les risques que comporte un tel voyage, pour se rendre chez une parente beaucoup plus âgée, épouse d’un grand-prêtre, et qui est certainement entourée de femmes plus matures et plus expérimentées.
A peine Marie accueille-t-elle le Verbe en son sein qu’elle ressent le besoin de rencontrer Élisabeth qui, comme elle, a expérimenté les merveilles de Dieu. Elle ressent le besoin de parler des prodiges du Tout-Puissant avec quelqu’un qui peut la comprendre parce qu’étant aussi bénéficiaire. Alors, elle va, court, bondit à la rencontre d’Élisabeth. Ceci interroge les motivations des visites que nous chrétiens rendons aux autres. Est-ce juste pour aller nous défouler, médire d’un ami ou d’une amie, d’un ennemi peut-être ? Ou alors pour communiquer à d’autres notre angoisse existentielle après avoir suivi les commentaires de certains média assoiffés de scandale.
Le mystère de la Visitation nous rappelle que comme chrétiens, nous avons accueilli et accueillons la Parole de Dieu qui s’incarne en nous comme en Marie. Et comme elle, nous avons à partager avec d’autres ce qui nous est arrivé ; nous avons à témoigner de la sollicitude de Dieu pour nous. Voilà donc un bon motif de visite : « Ma sœur, mon frère je suis venu pour que nous parlions des merveilles de Dieu dans nos vies respectives ».
« Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth ». La salutation que Marie adresse à Élisabeth en arrivant chez elle est très importante. Ce n’est pas bonjour. Quand Jean-Baptiste a entendu cette salutation, il a tressailli de joie dans le ventre de sa mère. Alors de quel salut il est question ici ? SHALOM : La paix. Cette salutation indique le sommet des bénédictions de Dieu. Cette salutation rappelle toutes les bénédictions promises avec la venue du Messie. Dans la bouche de Marie, la parole Shalom est une proclamation solennelle ; c’est l’annonce que dans ce monde est arrivé le Messie, qu’ont commencé les temps nouveaux où la bénédiction des bénédictions nous est donnée, car comme nous le dit Isaïe : « Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! (…) son nom est proclamé : « (…) Prince-de-la-Paix » » (Is 9, 5) ; et « en ces jours-là, lit-on au Psaume 71, fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fn des lunes ».
Chers frères et sœurs en Christ, nous portons en nous la Parole qui est à annoncer partout où nous allons. Jésus d’ailleurs nous fait cette recommandation : « Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : Paix à cette maison » (Lc 10, 5). La paix est donc la première chose que nous devons apporter aux personnes qui nous entourent. Nous écoutons au quotidien des personnes nous confesser qu’elles n’ont pas la paix, ou qu’elles l’ont perdue à cause d’un drame qu’elles vivent. Aujourd’hui, la parole de Dieu nous interpelle sur la paix que nous devons leur souhaiter et leur apporter. C’est l’occasion d’être porteurs de paix les uns pour les autres : les conjoints, les parents et les enfants, les frères et les sœurs, les amis et les adversaires, surtout si l’absence de paix est causée par un acte malheureux que nous avons posé. Une salutation : Shalom, la Paix.
Ainsi, je voudrais vous dire Shalom, la paix, à vous qui n’êtes plus en paix depuis que vous tout seul, abandonné par vos proches, à vous qui n’êtes plus en paix depuis que vous vous êtes mariés, avez fondé une famille, ou avez trouvé un travail. Shalom, la paix, à vous qui avez perdu toute tranquillité avec la perte de votre emploi et les difficultés à satisfaire vos besoins nécessaires. A vous, père et mère, qui êtes dans l’angoisse à cause d’une grossesse que vous n’avez pas désirée : Shalom, la paix.
« Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». C’est la première béatitude de l’Évangile, et elle est dite à Marie. Jésus confirmera cette béatitude le jour où une femme dans la foule élèvera la voix pour lui dire « Heureuse la femme qui t’a porté en elle, et dont les seins t’ont nourri » : « Heureux plutôt ceux qui entendent la Parole de Dieu et qui la gardent » (Cf. Lc 11, 27-28). C’est la béatitude de tous ceux et celles qui ont bâti leur vie sur les promesses de Dieu. Elisabeth, rempli de l’Esprit Saint, dit à chacun de nous que : est heureux qui, comme Marie, se fie à la Parole de Seigneur.
Puissions-nous alors consentir à bâtir nos projets, nos amitiés, nos couples, nos familles, nos communautés ecclésiales, nos loisirs sur la Parole de Dieu. Puissions-nous aussi consentir à choisir nos cadeaux de noël en nous référant à la Parole de Dieu.
Loué soit Jésus-Christ !