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Friday 13 November -
Homélie du 13 novembre
Par par le père Miguel Mekena MekongoFrères et Sœurs,
A mesure que l’année liturgique tire à sa fin (nous achevons demain la 32ème semaine), la liturgie nous invite à réfléchir sur la venue du Royaume dans l’histoire des hommes et l’avènement du Fils de l’Homme à la fin des temps. L’évangile que nous avons écouté, en évoquant les temps derniers, nous aide à approfondir notre examen de conscience sur la situation réelle dans laquelle chacun de nous se trouve.
Notre Seigneur utilise des évènements comme le déluge et la destruction de Sodome pour décrire le moment de sa venue. Cela a donné lieu et donne encore lieu aujourd’hui à des spéculations autour des drames multiples que nous vivons, y voyant les signes de la fin des temps ou du retour eschatologique du Christ.
Frères et Sœurs, s’il y a une certitude que nous devons avoir sur la question est que nul ne sait ni le jour ni l’heure (cf. Mt 24, 36). Seul Dieu le sait et pour Lui, un jour est comme mille ans et mille ans comme un seul jour (2P 3, 8). Jésus ne donne pas de précisions de temps ni de lieu au sujet de cet avènement, mais exhorte ceux et celles qui s’y préparent à veiller.
Cet extrait évangélique n’est donc pas une prophétie de malheur qui vient nous conforter dans une idée fausse que nous avons de Dieu : un Dieu-danger de mort. C’est plutôt une Bonne Nouvelle, parce que comme dans tout l’Evangile, Dieu en Jésus-Christ ne cesse de nous avertir, nous exhorter, nous protéger et nous sauver de la mort éternelle. Nous voyons là, l’expression de la délicatesse infinie de Dieu qui nous secoue et attire notre attention sur le risque que constitue dans notre vie, le fait de nous laisser aller et tomber dans une espèce de torpeur en nous fiant aux sécurités fragiles et instables que nous offre cette vie.
Il nous met face à ce qui s’est passé au temps de Noé et Loth : On mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; bref, on vivait comme des aveugles, comme si nos vies dans ce monde ne finiraient pas. Et pourtant… Laissons le Psaume 48 nous le rappeler :
« Écoutez ceci, tous les peuples, entendez bien, habitants de l'univers, gens illustres, gens obscurs, riches et pauvres, tous ensemble. […] Nul ne peut racheter son frère ni payer à Dieu sa rançon : aussi cher qu'il puisse payer, toute vie doit finir (Ps 48, 2-3.8-9).
Non pas que manger, boire, se marier et s’impliquer dans les affaires de ce monde soit un mal. La nourriture contribue à notre santé et le mariage à donner des fils et des filles à l’Eglise et au Monde. Seulement, le Seigneur en appelle à notre vigilance pour que la société de consommation caractérisée par la recherche et la satisfaction immédiate de tous les plaisirs possibles et imaginables, n’affadisse notre désir de Salut et ne nous décourage sur le chemin de la Vertu.
« Rappelez-vous de la femme de Loth », nous dit Jésus-Christ. Elle n’a pas eu le courage de poursuivre sur la voie du salut, elle n’a pas eu le courage de se détacher de Sodome et de cette vie qui ne lui apportait qu’une éphémère sécurité et qui est vouée à la destruction : Elle est devenue un bloc de sel, incapable de progresser.
A nous qui avons la lourde mission d’être chrétiens en ces jours particulièrement difficiles pour l’humanité, le Seigneur nous invite à ne pas être paralysés par la peur, mais à saisir toutes les occasions possibles pour Lui dire un Oui sincère. Il nous rassure qu’Il viendra quand les temps seront accomplis et ce sera un événement extraordinaire et positif. Ce ne sera pas une catastrophe, mais un accomplissement, une plénitude, une harmonie, une réconciliation. Mais nous devons rester vigilants pour y avoir part. Accueillons alors, comme un programme de vie, cette exhortation de Saint Paul aux Ephésiens : « Prenez bien garde à votre conduite : ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages. Tirez parti du temps présent, car nous traversons des jours mauvais » (Ep 5, 15-16).
Loué soit Jésus-Christ !