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Monday 15 August - Homélie de la solennité de l'Assomption
Heureuse es-tu, Vierge Marie !"
Par le père Félix Caillet, vicaire général
Au sommet de l’été, l’Eglise nous donne cette occasion de nous rassembler en Eglise, autour de Marie. L’Evangile nous parle de « visitation » : cette expérience humaine que nous connaissons chaque fois que nous allons rendre visite, surtout en période de vacances, à des amis, des parents, des enfants. Le lundi de Pentecôte, dans ce sanctuaire, j’avais eu l’occasion de méditer la manière dont les deux femmes ont donné de l’importance à la salutation ! Aujourd’hui, avec Marie, je voudrais entrer plus intimement dans le mystère de Salut révélé en Jésus-Christ, initiative du Seigneur qui vient visiter son peuple, visiter l’humanité pour y demeurer.
Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son Fils. C’est dire le poids et la valeur de notre humanité. Célébrer l’Assomption de la Vierge Marie, c’est attester, au cœur de notre monde, que l’être humain dans tout son être et l’humanité dans son universalité sont appelées à être glorifiés. Marie, une fille d’Israël, formée par sa mère à la connaissance et à l’intelligence des Ecritures, une femme, interpellée pour engager toute son existence dans un Oui de liberté, une femme dont le Corps a donné naissance au Sauveur… Marie est la première à partager la Gloire du Père aux côtés de son Fils ressuscité. En Marie, Dieu choisit l’humanité pour demeure et l’Eglise, Peuple de Dieu, en est le Sacrement.
Elle a du poids, aux yeux de Dieu, cette humanité qui est la vôtre, vous qui êtes venus en ce sanctuaire en pèlerin, vous délestant de vos certitudes encombrantes pour vous abandonner totalement à l’Amour infini.
Elle a du poids, aux yeux de Dieu, votre humanité dans la part de souffrance qui est la vôtre. L’Assomption de la Vierge Marie rappelle la dignité de tout le corps humain appelé à ressusciter. Le corps ne pourra jamais être traité seulement comme une maladie, un objet d’études et de sciences. Il mérite toutes les attentions puisque promis à la résurrection de la chair comme le Christ, premier ressuscité d’entre les morts comme St Paul nous le rappelait. Elle a du poids notre humanité, aux yeux de Dieu, quand le mental et le psychique nous entrainent dans des déséquilibres, des névroses et des psychoses. Le Christ nous ouvre au bonheur en nous invitant à nous laisser réconcilier en lui. On comprend que Marie ait partagé avec Benoîte sa volonté de faire de ce sanctuaire un refuge pour les pécheurs et un havre de paix pour celles et ceux dont le cœur est blessé, tourmenté et déchiré. Elle a du poids cette humanité sous le regard du Seigneur quand il nous voit nous poser, nous reposer, développer nos activités physiques, en période estivale entre autres. C’est de cette humanité que le Christ a voulu se rendre proche selon la volonté de son Père : proche des lépreux, proche des esprits tourmentés par des esprits mauvais, proche des Marie-Madeleine et des pécheurs, comme son Père jadis avait entendu le cri d’Abraham et de Sara, d’Anne, d’Elisabeth, de ces femmes qui désespéraient d’enfanter.
Voilà ce dont l’Eglise est responsable : rappeler à notre temps que tout ce qui touche l’être humain a du poids. Le Concile dont nous allons célébrer les 50 ans dans les mois qui viennent écrit en tête d’une constitution sur l’Eglise : « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout sur les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ ! »
Célébrer Marie dans son Assomption, c’est proclamer et attester que l’homme est promis à la Résurrection dans toutes les composantes de son être. L’Eglise est ainsi en visitation, le signe visible et efficace, le sacrement de cette initiative : Dieu visite son Peuple pour lui offrir le Salut et lui promettre la Gloire dans le Royaume des Cieux.
Evêques, prêtres, diacres, fidèles du Christ, c’est au Peuple de Dieu que nous sommes, que cette mission est confiée. A nous de connaître les douleurs de l’enfantement porteurs d’une Humanité nouvelle, d’une humanité au moins renouvelée. L’Eglise est cette arche d’Alliance, visible quand les cieux s’ouvrent, qui manifeste que l’Amour est offert à l’humanité et à chacun. Comment en est-on arrivé à ce que l’Eglise soit affublée d’une image d’interdits, de condamnations, comment en est-on arrivé à ce que l’Eglise soit répulsive pour nos contemporains alors qu’elle porte en elle le parti-pris de la vie, le salut promis et l’exhortation au pardon ? C’est dans le Christ que tous revivront : en premier le Christ et ensuite ceux qui seront au Christ lorsqu’il reviendra.
Heureuse es-tu Vierge Marie dans la Gloire de ton Fils !
Heureuse es-tu toi qui nous ouvres à la Miséricorde du Père !
Qu’en toi, l’homme grandisse dans l’espérance en Dieu « riche en miséricorde » ! Qu’il soit béni le Dieu et Père de notre Seigneur, Jésus, le Christ. Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel dans le Christ ! (Ep. 1,3)
Quelle fête d’espérance ! En cette célébration de l’Assomption de la Vierge Marie : le dragon est terrassée par la Femme. Le dernier ennemi que le Christ détruira, c’est la Mort. Toutes les puissances du Mal seront mises sous ses pieds.
Oui, Heureuse es-tu Vierge Marie dans la Gloire de ton Fils!