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Sunday 4 December - Homélie du 2e dimanche de l'Avent, année B
"Dieu ne se conquiert pas, Dieu se donne !"
Par le père Michel Dorthu, chapelain
« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu ». C’est ici que commence l’un des plus beaux passages du Livre d’Isaïe ; on l’appelle le « Livre de la Consolation d’Israël » (ch. 40 à 55). Cette parole, à elle seule, est déjà une Bonne Nouvelle extraordinaire, presque inespérée, pour qui sait l’entendre ! Car les expressions « mon peuple », « votre Dieu » sont le rappel de l’Alliance, un peu comme, dans un couple, un surnom redit au moment d’un désaccord vient rassurer sur la tendresse encore présente. Car c’était la grande question des exilés. Pendant l’exil à Babylone (entre 587 & 538 avant J.-C.), on pouvait se le demander : Dieu n’a-t-il pas abandonné son peuple, n’a-t-il pas renoncé à son Alliance… ? Il pourrait bien s’être enfin lassé des infidélités répétées à tous les niveaux. Tout l’objectif du livre de la Consolation d’Isaïe est de dire qu’il n’en est rien : « Vous serez mon peuple et je serai votre Dieu » !
« Une voix proclame : préparez à travers le désert le chemin du Seigneur. » Je ne pense pas qu’il nous soit demandé de nous préparer pour que nous soyons dignes de la venue de Dieu. Comme si cela était possible... Nul n’a mérité l’amour et la prévenance de Dieu. Nul n’a mérité que le Seigneur vienne le rejoindre au cœur de sa vie ! On ne mérite pas Dieu, ni à coups de prière, ni à coups d’actions sociales, ni à coups d’autres efforts de conversion. Dieu ne se conquiert pas, Dieu se donne !
La conversion qui nous est demandée, c’est de croire qu’il vient et de lui ouvrir notre cœur. Croire que son bras est déjà victorieux de nos misères, car il resplendit de la victoire de Pâques. Il porte en lui une véritable puissance de résurrection, de renaissance, de recréation. Le Seigneur aimerait tant, en son Fils mort et ressuscité, rouvrir au creux de nos lourdeurs des chemins d’une vie nouvelle, des chemins de solidarité, des chemins d’adoration. Il aimerait tant que nous nous désencombrions de tout ce qui nous empêche de l’accueillir : scepticisme, orgueil, découragement, style de vie trop peu sobre et qui ne permet plus d’être disponible à Dieu et aux autres. Nous sommes invités à être extrêmement concret et réaliste, mais en même temps – et ce n’est pas contradictoire – avoir les yeux tournés davantage vers le Seigneur qui vient vers nous. Car la liturgie de ce jour est telle que nous devrions être touchés par le fait que le Seigneur se fait proche de nous.
Année après année, le temps s'écoule silencieusement ; la venue du Christ se rapproche à chaque instant. Si seulement, comme il se rapproche de la terre, nous pouvions nous rapprocher du ciel ! La terre et le ciel ne sont qu'un voile entre lui et nous ; le jour viendra où il déchirera ce voile et se montrera à nous. Ô frères et sœurs, priez-le. Priez-le pour qu'il vous donne le courage de le chercher en toute sincérité. Priez-le pour qu'il vous rende ardent... Priez-le pour qu'il vous donne ce que l'Écriture appelle « un cœur bon et honnête, un cœur parfait » (Lc 8, 15; Ps 100, 2), et sans attendre, commencez dès maintenant à lui obéir de votre cœur le meilleur. L'obéissance la plus petite vaut mieux que pas d'obéissance du tout...
Quand Jean Baptiste a vu Jésus de Nazareth s’approcher du Jourdain et demander le baptême, il a entendu résonner en lui ces paroles d’Isaïe et il a été rempli d’une évidence aveuglante : le voilà celui qui rassemble définitivement le troupeau du Père… Le voilà celui qui va transformer les chemins tortueux des hommes en chemins de lumière… Le voilà celui qui vient redonner au peuple de Dieu sa dignité… Le voilà celui en qui se révèle la gloire, la présence du Seigneur. Fini le temps des prophètes, désormais Dieu lui-même est parmi nous !
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