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Sunday 17 February - 6ème dimanche du temps ordinaire
Bonheur sur un terrain plat...
Par le père Ludovic Frère, recteurAinsi, dans la Bible, le désert représente le chemin, la recherche, les fiançailles avec Dieu mais aussi l’aridité de la route. La montagne, c’est le lieu de la rencontre avec la grandeur du Seigneur, sa beauté ; expérience de transcendance, de lumière… un avant-goût du Ciel. Pour les Hébreux qui n’avaient pas le pied marin, la mer est quant à elle lieu des incertitudes, des forces obscures, avec le risque de couler sous les difficultés de l’existence.
Aujourd’hui, avez-vous entendu la précision géographique de l’évangile ? « Jésus descendit de la montagne avec les Douze et s’arrêta sur un terrain plat ». Si la montagne est lieu de manifestation transcendante, le terrain plat c’est le retour au quotidien. Comme après un séjour au Laus ou des vacances à la montagne, il faut redescendre dans la vie ordinaire. Le terrain plat, c’est donc notre vie dans tout ce qu’elle peut avoir de platitude parfois, sans toujours beaucoup de relief. C’est la vie de tous les jours, la vraie vie.
*****
Mais là : surprise ! En guise de vie de tous les jours, Jésus semble proposer de l’exceptionnel, de l’inaccessible, voire de l’inacceptable. Il paraît magnifier la pauvreté, la faim, les pleurs et les insultes. Qui donc désirerait une telle vie quotidienne ?
Le terrain plat où Jésus conduit ses disciples est pourtant un lieu propice pour entrer dans le mystère des béatitudes. Quand le terrain est plat, le ciel semble plus bas. Or, le ciel qui s’est abaissé : c’est Jésus Lui-même. Les béatitudes qu’il nous offre aujourd’hui, c’est donc sa vie à Lui : rejeté, insulté, affamé de nous. C’est Jésus.
Dans la platitude du quotidien, il y a donc à découvrir une configuration de nos vies à celle du Christ. Comme si Jésus nous disait : « ta vie n’est pas plate, jamais, si tu la vis dans la mienne. »
Alors, le Seigneur nous emmène aujourd’hui sur un terrain plat pour mettre en relief le chemin de sainteté qu’il veut pour nous ; un chemin qui n’est possible qu’en mettant nos pas dans les siens, Lui qui s’est abaissé pour devenir le pauvre, l’humilié, l’affamé.
*****
Notre logique est complètement inversée ! Tellement bouleversée que plus de 2000 après de telles paroles, on a encore bien du mal à les accepter. On ne veut pas les entendre. Ou on fait tout pour les adoucir. On les tord pour les remettre à l’endroit alors qu’elles sont faites pour nous mettre à l’envers !
Par les béatitudes, Jésus fait ainsi exploser la logique du permis et du défendu. Il oppose « heureux » non pas à « maudit » comme dans la première lecture, mais à « malheur à vous ». Ceux qui ne veulent pas le chemin proposé par le Christ ne seront pas punis. Ce n’est pas une malédiction qui va tomber sur eux ; c’est d’eux-mêmes qu’ils se mettent en situation de malheur ! Un malheur dans lequel ils pourraient bien s’enfermer éternellement.
Jésus dit alors à chacun d’entre nous : regarde à l’horizon, sur ce terrain plat de ta vie quotidienne, et demande-toi : « est-ce que je veux me mettre en situation de bonheur ou en situation de malheur ? » La réponse est évidente, n’est-ce pas ? Qui voudrait être malheureux ? La réponse est évidente, mais le chemin est à l’envers des évidences du monde.
Pardonnez-moi alors de ne pas vous proposer ce matin de raisonnement subtil pour renverser les béatitudes qui nous renversent. Pas d’excuses pour les riches, pas de possibilité d’obtenir quelque laisser-passer pour parvenir au bonheur du Christ tout en cultivant la popularité ou la satisfaction de ventre repus ! Jésus attend des affamés, des rejetés du monde, des incompris. C’est à ceux-là qu’est promis le bonheur !
Non pas pour cultiver une vie triste et pénible. Nous ne sommes pas les disciples d’un Maître masochiste. Mais nous sommes les disciples d’un Seigneur qui voit loin sur terrain plat. Il nous appelle nous aussi à voir loin, c’est-à-dire à viser le Ciel mais en voyant loin ce qui se passe vraiment sur terre.
*****
Je vous propose alors trois clés pour comprendre les déroutantes béatitudes sans pour autant les remettre à l’endroit. Sans les épuiser non plus, mais 3 clés qui me semblent vraiment importantes à prendre en main pour ouvrir la porte au Christ.
Première clé : les promesses que nous fait Jésus nous montrent que ce monde ne nous apportera jamais le bonheur que nous voulons. Il ne s’agit donc pas de choisir le malheur, mais de ne pas se tromper de bonheur. Le monde ne nous suffit pas, il ne nous suffira jamais même s’il progresse ou pas en qualité de vie ou en pouvoir d’achat. Le monde ne nous suffira jamais parce que Dieu nous a fait son image. Un religieux disait du monde : « nous y serions heureux si nous avions été créés proportionnés à lui[1] ».
Mais ne sommes pas à la mesure du monde. Nous sommes tellement plus grand ! Oui, dans la platitude du quotidien, reconnaissez-le : il y en l’être humain tellement plus que les réalités du monde ! Plus que la faim, le rejet, les pleurs, il y a la grandeur de l’amour. La grandeur du don aux autres, la grandeur de la disponibilité d’une mère à son enfant malade, la grandeur de la fidélité à un amour malgré toutes les faiblesses de l’autre.
La première clé des béatitudes, c’est de nous rappeler notre grandeur, qui ne vient pas de nous, mais de Dieu. Les béatitudes sont un bonheur à l’envers pour nous rappeler, comme par électrochoc, que nous sommes faits pour davantage que ce monde présent. Nous portons en nous, par le Christ, une autre espérance que celle promise par le monde. Alors, nos objectifs de vie ne sont pas dans les sursauts positifs de la bourse, les super soldes inratables ou la saveur d’un prochain repas. Ce n’est pas assez pour nous, pas assez pour Dieu ! Première clé.
*****
La deuxième clé, c’est notre connaissance de la réalité du monde. Quand Jésus nous parle de pauvreté, de faim, de pleurs et de rejets, nous pouvons nous demander : combien d’êtres humains aujourd’hui souffrent encore de tous ces maux ? Combien sont rejetés ? Combien de larmes versées aujourd’hui-même à travers le monde ? Serions-nous indifférents à tant de malheurs pour nous concentrer sur la seule recherche de notre bien-être personnel ou de celui du cercle de nos proches ?
La réalité de la vie, sa platitude et son drame, c’est que notre monde est habité par de nombreux malheurs. Les oublier dans une vie de confort, c’est fermer les yeux sur tous nos frères et sœurs humains qui souffrent. Et nous savons que les richesses peuvent endormir, que les estomacs pleins peuvent nous assoupir. Nous savons aussi que nos propres situations de fragilité nous rendent souvent plus attentifs aux gens fragiles. Quand nous avons faim, nous sommes plus sensibles aux affamés. Le bonheur promis par le Christ, dès ici-bas, c’est donc celui de la solidarité profonde avec tous ceux qui souffrent. Il y a un vrai bonheur dans cette solidarité concrète, et un malheur à refuser. Deuxième clé.
*****
La Troisième clé est dans la connaissance que nous avons de Jésus-Christ. Nous savons qu’il aime à se déguiser sous les traits du pauvre, de l’exclu, de l’étranger. Rappelez-vous la grande annonce du jugement dernier, en Matthieu 25 : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’étais nu et vous m’avez habillé…. » Suscitant l’interrogation : « Quand donc t’avons-nous servi ? » Et Jésus de répondre : « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ».
Sans doute, beaucoup d’entre nous connaissent bien ce passage d’évangile, mais sans nécessairement l’appliquer concrètement dans leur vie. Or, quand nous pleurons, nous sommes le Christ et quand nous consolons, nous consolons le Christ. Quand nous sommes affamés, nous sommes le Christ qui a faim et quand nous nourrissons, nous nourrissons le Christ. Nous détourner des grands besoins du monde comme de ceux de nos proches, c’est donc nous détourner du Christ. Alors, nous ne trouvons pas la joie, forcément ! Car la joie n’est qu’en Lui ! Troisième clé.
*****
Que ces trois clés vous aident, frères et sœurs, à ne pas rejeter les béatitudes. A ne pas vous en détourner mais à vous laisser retourner par elles. Acceptez aujourd’hui que le Seigneur vous renverse encore pour vous remettre à l’endroit, à l’endroit du Ciel. A l’envers du monde mais à l’endroit de l’Evangile. Pour accueillir sur le terrain plat de la semaine qui vient ces splendides béatitudes qui nous attirent et nous effraient à la fois. Désirer plus grand que les bonheurs de la terre, nous solidariser sans cesse avec toutes les souffrances du monde et trouver notre joie à servir le Christ dans les plus petits. Heureux serez-vous si vous vivez ainsi ! Votre terrain plat aura déjà le goût du paradis !
Amen.
[1] Jean-Miguel Garrigues, Dieu sans idée du mal, éditions Ad Solem, 2016, p. 197.La Parole de Dieu est d’une richesse incommensurable ! Une telle richesse qu’on peut y accéder par quantité de portes d’entrée différentes. Parmi ces portes, il y en a une, importante et facile d’accès ; elle consiste à être attentif à la géographie biblique.
Ainsi, dans la Bible, le désert représente le chemin, la recherche, les fiançailles avec Dieu mais aussi l’aridité de la route. La montagne, c’est le lieu de la rencontre avec la grandeur du Seigneur, sa beauté ; expérience de transcendance, de lumière… un avant-goût du Ciel. Pour les Hébreux qui n’avaient pas le pied marin, la mer est quant à elle lieu des incertitudes, des forces obscures, avec le risque de couler sous les difficultés de l’existence.
Aujourd’hui, avez-vous entendu la précision géographique de l’évangile ? « Jésus descendit de la montagne avec les Douze et s’arrêta sur un terrain plat ». Si la montagne est lieu de manifestation transcendante, le terrain plat c’est le retour au quotidien. Comme après un séjour au Laus ou des vacances à la montagne, il faut redescendre dans la vie ordinaire. Le terrain plat, c’est donc notre vie dans tout ce qu’elle peut avoir de platitude parfois, sans toujours beaucoup de relief. C’est la vie de tous les jours, la vraie vie.
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Mais là : surprise ! En guise de vie de tous les jours, Jésus semble proposer de l’exceptionnel, de l’inaccessible, voire de l’inacceptable. Il paraît magnifier la pauvreté, la faim, les pleurs et les insultes. Qui donc désirerait une telle vie quotidienne ?
Le terrain plat où Jésus conduit ses disciples est pourtant un lieu propice pour entrer dans le mystère des béatitudes. Quand le terrain est plat, le ciel semble plus bas. Or, le ciel qui s’est abaissé : c’est Jésus Lui-même. Les béatitudes qu’il nous offre aujourd’hui, c’est donc sa vie à Lui : rejeté, insulté, affamé de nous. C’est Jésus.
Dans la platitude du quotidien, il y a donc à découvrir une configuration de nos vies à celle du Christ. Comme si Jésus nous disait : « ta vie n’est pas plate, jamais, si tu la vis dans la mienne. »
Alors, le Seigneur nous emmène aujourd’hui sur un terrain plat pour mettre en relief le chemin de sainteté qu’il veut pour nous ; un chemin qui n’est possible qu’en mettant nos pas dans les siens, Lui qui s’est abaissé pour devenir le pauvre, l’humilié, l’affamé.
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Notre logique est complètement inversée ! Tellement bouleversée que plus de 2000 après de telles paroles, on a encore bien du mal à les accepter. On ne veut pas les entendre. Ou on fait tout pour les adoucir. On les tord pour les remettre à l’endroit alors qu’elles sont faites pour nous mettre à l’envers !
Par les béatitudes, Jésus fait ainsi exploser la logique du permis et du défendu. Il oppose « heureux » non pas à « maudit » comme dans la première lecture, mais à « malheur à vous ». Ceux qui ne veulent pas le chemin proposé par le Christ ne seront pas punis. Ce n’est pas une malédiction qui va tomber sur eux ; c’est d’eux-mêmes qu’ils se mettent en situation de malheur ! Un malheur dans lequel ils pourraient bien s’enfermer éternellement.
Jésus dit alors à chacun d’entre nous : regarde à l’horizon, sur ce terrain plat de ta vie quotidienne, et demande-toi : « est-ce que je veux me mettre en situation de bonheur ou en situation de malheur ? » La réponse est évidente, n’est-ce pas ? Qui voudrait être malheureux ? La réponse est évidente, mais le chemin est à l’envers des évidences du monde.
Pardonnez-moi alors de ne pas vous proposer ce matin de raisonnement subtil pour renverser les béatitudes qui nous renversent. Pas d’excuses pour les riches, pas de possibilité d’obtenir quelque laisser-passer pour parvenir au bonheur du Christ tout en cultivant la popularité ou la satisfaction de ventre repus ! Jésus attend des affamés, des rejetés du monde, des incompris. C’est à ceux-là qu’est promis le bonheur !
Non pas pour cultiver une vie triste et pénible. Nous ne sommes pas les disciples d’un Maître masochiste. Mais nous sommes les disciples d’un Seigneur qui voit loin sur terrain plat. Il nous appelle nous aussi à voir loin, c’est-à-dire à viser le Ciel mais en voyant loin ce qui se passe vraiment sur terre.
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Je vous propose alors trois clés pour comprendre les déroutantes béatitudes sans pour autant les remettre à l’endroit. Sans les épuiser non plus, mais 3 clés qui me semblent vraiment importantes à prendre en main pour ouvrir la porte au Christ.
Première clé : les promesses que nous fait Jésus nous montrent que ce monde ne nous apportera jamais le bonheur que nous voulons. Il ne s’agit donc pas de choisir le malheur, mais de ne pas se tromper de bonheur. Le monde ne nous suffit pas, il ne nous suffira jamais même s’il progresse ou pas en qualité de vie ou en pouvoir d’achat. Le monde ne nous suffira jamais parce que Dieu nous a fait son image. Un religieux disait du monde : « nous y serions heureux si nous avions été créés proportionnés à lui[1] ».
Mais ne sommes pas à la mesure du monde. Nous sommes tellement plus grand ! Oui, dans la platitude du quotidien, reconnaissez-le : il y en l’être humain tellement plus que les réalités du monde ! Plus que la faim, le rejet, les pleurs, il y a la grandeur de l’amour. La grandeur du don aux autres, la grandeur de la disponibilité d’une mère à son enfant malade, la grandeur de la fidélité à un amour malgré toutes les faiblesses de l’autre.
La première clé des béatitudes, c’est de nous rappeler notre grandeur, qui ne vient pas de nous, mais de Dieu. Les béatitudes sont un bonheur à l’envers pour nous rappeler, comme par électrochoc, que nous sommes faits pour davantage que ce monde présent. Nous portons en nous, par le Christ, une autre espérance que celle promise par le monde. Alors, nos objectifs de vie ne sont pas dans les sursauts positifs de la bourse, les super soldes inratables ou la saveur d’un prochain repas. Ce n’est pas assez pour nous, pas assez pour Dieu ! Première clé.
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La deuxième clé, c’est notre connaissance de la réalité du monde. Quand Jésus nous parle de pauvreté, de faim, de pleurs et de rejets, nous pouvons nous demander : combien d’êtres humains aujourd’hui souffrent encore de tous ces maux ? Combien sont rejetés ? Combien de larmes versées aujourd’hui-même à travers le monde ? Serions-nous indifférents à tant de malheurs pour nous concentrer sur la seule recherche de notre bien-être personnel ou de celui du cercle de nos proches ?
La réalité de la vie, sa platitude et son drame, c’est que notre monde est habité par de nombreux malheurs. Les oublier dans une vie de confort, c’est fermer les yeux sur tous nos frères et sœurs humains qui souffrent. Et nous savons que les richesses peuvent endormir, que les estomacs pleins peuvent nous assoupir. Nous savons aussi que nos propres situations de fragilité nous rendent souvent plus attentifs aux gens fragiles. Quand nous avons faim, nous sommes plus sensibles aux affamés. Le bonheur promis par le Christ, dès ici-bas, c’est donc celui de la solidarité profonde avec tous ceux qui souffrent. Il y a un vrai bonheur dans cette solidarité concrète, et un malheur à refuser. Deuxième clé.
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La Troisième clé est dans la connaissance que nous avons de Jésus-Christ. Nous savons qu’il aime à se déguiser sous les traits du pauvre, de l’exclu, de l’étranger. Rappelez-vous la grande annonce du jugement dernier, en Matthieu 25 : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’étais nu et vous m’avez habillé…. » Suscitant l’interrogation : « Quand donc t’avons-nous servi ? » Et Jésus de répondre : « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ».
Sans doute, beaucoup d’entre nous connaissent bien ce passage d’évangile, mais sans nécessairement l’appliquer concrètement dans leur vie. Or, quand nous pleurons, nous sommes le Christ et quand nous consolons, nous consolons le Christ. Quand nous sommes affamés, nous sommes le Christ qui a faim et quand nous nourrissons, nous nourrissons le Christ. Nous détourner des grands besoins du monde comme de ceux de nos proches, c’est donc nous détourner du Christ. Alors, nous ne trouvons pas la joie, forcément ! Car la joie n’est qu’en Lui ! Troisième clé.
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Que ces trois clés vous aident, frères et sœurs, à ne pas rejeter les béatitudes. A ne pas vous en détourner mais à vous laisser retourner par elles. Acceptez aujourd’hui que le Seigneur vous renverse encore pour vous remettre à l’endroit, à l’endroit du Ciel. A l’envers du monde mais à l’endroit de l’Evangile. Pour accueillir sur le terrain plat de la semaine qui vient ces splendides béatitudes qui nous attirent et nous effraient à la fois. Désirer plus grand que les bonheurs de la terre, nous solidariser sans cesse avec toutes les souffrances du monde et trouver notre joie à servir le Christ dans les plus petits. Heureux serez-vous si vous vivez ainsi ! Votre terrain plat aura déjà le goût du paradis ! Amen.
[1] Jean-Miguel Garrigues, Dieu sans idée du mal, éditions Ad Solem, 2016, p. 197.