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Monday 4 May - Bon berger !
4ème semaine du Temps Pascal
Par le père Ludovic Frère, recteurLundi 4 mai 2020 - 4e Semaine du Temps Pascal
12e anniversaire de la reconnaissance officielle des apparitions du Laus
Homélie du père Ludovic Frère, recteur du sanctuaire
Bon Berger !
En ce 4 mai, le sanctuaire Notre-Dame du Laus célèbre un anniversaire particulier : le 4 mai 2008, les apparitions du Laus étaient officiellement reconnues. Bien sûr que le pèlerinage était déjà autorisé au Laus depuis près de 350 ans. Mais le 4 mai 2008, la reconnaissance officielle donnait un nouvel élan au sanctuaire.
Depuis 1664, nombreux sont les catholiques qui viennent en pèlerinage au sanctuaire Notre-Dame du Laus, à Saint-Etienne-le-Laus, pour y vénérer la Vierge Marie et prier la vénérable Benoîte Rencurel. Ces pèlerinages ont accueilli de nombreux fruits de la grâce divine. Sans jamais céder à l’attrait du sensationnel, ils développent un esprit de prière et contribuent à la croissance de la foi des pèlerins. Après avoir soigneusement étudié les faits et pris conseil des personnes compétentes, je reconnais l’origine surnaturelle des faits vécus et relatés par Benoîte Rencurel, survenus entre 1664 et 1718. J’encourage les fidèles à venir prier et à se ressourcer spirituellement en ce sanctuaire. Fait à Gap, le 4 mai 2008, en présence de plusieurs évêques, prêtres, diacres, religieuses, religieux et laïcs, en l’anniversaire des premières apparitions. + Jean-Michel di Falco Léandri, évêque de Gap (+Embrun).
À Lourdes, à la Salette, au Laus ou ailleurs, la Vierge Marie semble avoir une prédilection pour les petits bergers. Peut-être une forme de nostalgie de Bethléem, en souvenir de ces beaux moments où les bergers furent les premiers à venir visiter la mère et son bébé. Mais peut-être aussi en écho aux paroles que la Vierge avait entendues de son Fils : « Je suis le bon pasteur, je connais mes brebis ».
* * *
Le sanctuaire Notre-Dame du Laus se trouve dans les Hautes-Alpes ; un département où il y a encore bon nombre de bergers. En se promenant dans nos montagnes, il n’est pas rare de croiser ces hommes et ces femmes qui paraissent parfois un peu hors du temps, en tous cas souvent loin de l’agitation du monde.
Quand j’en vois, par ici, il m’arrive de penser au Christ Berger et aux paroles qu’il nous offre aujourd’hui : « moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. »
Oui, un berger veille sur ses brebis en se donnant pour elles : son objectif n’est pas qu’elles l’applaudissent, qu’elles l’admirent et lui soient soumises. Non, ce qu’il veut, c’est qu’elles ne se perdent pas, ne se blessent pas, se nourrissent bien et restent ensemble. Le Fils de Dieu se révélant berger qui donne sa vie pour les brebis, c’est donc notre Seigneur éternel et souverain qui nous supplie de l’entendre : « Je ne cherche pas à vous dominer ! »
Parfois – peut-être souvent - on a une idée faussée de Dieu : une Superpuissance impersonnelle ; un Dieu hautain, orgueilleusement vexé qu’on ne pense pas toujours à Lui, jouant la vie du monde aux dés, envoyant un Coronavirus pour remettre les pendules à l’heure. Si Dieu était ainsi, c’est bien sûr avec une grande inquiétude qu’on prierait le Notre Père : « que ta volonté soit faite »…Qu’est-ce que ce Dieu surpuissant va bien pouvoir m’envoyer aujourd’hui ?
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Alors, pour balayer, - et balayer résolument, espérons-le – ces conceptions erronées de Dieu, entendez, s’il vous plaît, ce que Jésus nous révèle aujourd’hui : je suis « le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis », « je connais mes brebis », et encore : « je donne ma vie pour mes brebis. »
Ecoutez, reprenez souvent, apprenez par cœur ces quelques paroles ! Elles sont douces à entendre, mais elles doivent surtout nous habiter, comme une ferme conviction : notre Dieu, souverain Maître de tout ce qui existe, nous dit : « je connais mes brebis », « je donne ma vie pour elles. » Oui, laissons ces paroles de vérité chasser nos fausses conceptions de Dieu !
Souvent, je me dis que nous ne sommes pas encore vraiment chrétiens. Oui, nous confessons le Dieu Trois fois Saint, nous chantons le Christ ressuscité, nous croyons à sa Présence réelle dans l’Eucharistie… mais nous n’avons peut-être encore pleinement saisi ce que Dieu révèle de Lui-même en Jésus-Christ. Il n’est pas un Dictateur dont il faudrait avoir peur. Il se donne, il veille sur ses brebis et pour les protéger du mal, il n’a pas peur d’affronter les loups.
Même si cette révélation, nous l’avons intellectuellement intégrée, quand vient une difficulté ou un drame, l’interrogation peut nous revenir en pleine face, et l’on en vient à douter de l’amour de Dieu, de son souci réel pour nous. On peut se sentir abandonné ou puni.
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Aujourd’hui, en ce 12e anniversaire de la reconnaissance officielle des événements du Laus, je vous invite à demander à la Vierge Marie la grâce d’une vraie conversion au Dieu Bon Berger, pour accueillir vraiment ce qu’il nous révèle de Lui-même, en cessant d’imaginer Dieu à partir de nos peurs.
Ecoutez cette bonne nouvelle : Dieu est bon berger, Il connais chacun de nous par son prénom. Il nous aime d’une manière unique, à la mesure de son amour infini dont témoigne la croix. Il ne tolère pas que nous puissions tomber dans un ravin ou nous laisser prendre par un loup. Il nous aime, voilà tout !
Voilà tout, car tout est là. De notre côté, il n’y a rien à gagner à la force de nos bras, il n’y a pas à s’agiter pour que Dieu nous remarque et qu’il daigne s’intéresser à nous. Il n’y a pas à trouver des formules pour Le séduire et le convaincre d’agir pour notre bien.
Non, il n’y a qu’à accepter d’être des petites brebis. Des brebis qui ne vivent pas d’elles-mêmes, mais qui ont besoin des bras solides du berger, de sa voix rassurante et de sa présence qui guide avec assurance !
* * *
Frères et sœurs, en ce nouveau jour de confinement, ouvrez la porte de votre domicile pour congédier vos fausses conceptions de Dieu ! Et accueillez vraiment chez vous ce Dieu berger, si proche, si doux, si attentionné, qui vous appelle par votre prénom et vous unit aux autres brebis.
« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis ».
Alléluia !
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